ABSOUTE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1319 terme relig., liturg. cath. (
Vie St Magloire, Ars. f
o75 v
ods
Gdf. Compl. s.v. : Fist
absolte entiere De l'offense de Adam premiere). Il s'agit d'une absolution individuelle des péchés et
absoute pris dans ce sens n'apparaît plus au-delà du
xvies. (1573,
A. De Baif,
Poèmes, L. III (II, 122) ds
Hug. s.v.);
2. 1606
id. (
Nicot s.v. : Absoute generale f. Lustratio populi, Lustria, qui se fait tous les ans la semaine saincte par l'Evesque). Le
Théol. cath. t. 1 1909 mentionne que, dès les temps anc. (Église romaine), les absolutions collectives (ou absoutes, ayant lieu le Jeudi Saint) existaient parallèlement aux absolutions individuelles.
Absoute « absolution collective » attesté dans les dict. à partir du
xviies. seulement a donc dû exister en même temps que
absoute « absolution (individuelle) des péchés », disparu (
cf. supr. 1).
− Au
xviies.,
absoute n'est plus défini que par « absolution collective », avec valeur sacramentelle : Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple et dont la cérémonie se fait le jeudi saint au matin ou le mercredi saint au soir, dans les cathédrales.
L'Evesque a fait la ceremonie de l'absoute. On fait aussi l'
absoute dans les paroisses aux grandes Messes le jour de Pasques.
Ac. 1694.
− Au
xviiies., ce sens subsiste (
cf. série des
Ac. et
Trév.) mais sans valeur sacramentelle, à preuve le
Théol. cath. : ... depuis plusieurs siècles cette cérémonie (l'
absoute) n'était pas sacramentelle et (...) elle n'avait pas l'efficacité de l'absolution sacerdotale au Tribunal de la pénitence.
− Aux
xixeet
xxes., les dict. vont dans le même sens (
cf. sém. 1).
Fém. substantivé de
absolz, anc. part. passé de
absoudre au sens 1.