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ABONDANCE, subst. fém.
Étymol. − Corresp. rom. : a. prov. abondantia; n. prov. aboundànci; ital. abbondanza; esp., port. abundancia; cat. abundança; roum. abundentà. I.− 1119 empl. comme synon. de embolisme « intercalation d'un mois complémentaire de 30 jours utilisée chez les Grecs pour faire concorder les années lunaire et solaire » [jours en excédent] terme chronol. (Ph. de Thaun, Comput, éd. Mall, 2386 : Embolisme est creissance, Sulunc nus abundance). II.− 1. Début xiie« quantité plus que suffisante de biens » emploi abs., ds trad. (Ps. Oxford éd. F. Michel, XXIX, 7 : Je acertes dis en la meie abundance); 1165 « id. » même emploi (Ch. de Troyes, Guill. d'Angl., éd. Wilmotte, 902 : En tel torment est coveiteus K'en abondance est souffraiteus Tout ausi comme Tantalus); 2. début xiie« quantité plus que suffisante (d'un bien non matériel) » ds trad. (Ps. Oxford, LXXI, 7 : Naistra es suens jurz justise, e abundance de pais); fin xiie-début xiiie« id. » (d'un obj. matériel) » (Brut, ms. Munich 4050 ds Gdf. Compl. : L'abundance de l'herbage); en abondance « en quantité plus que suffisante (d'un obj. matériel) » ds trad. (Ps. Oxford, LXXVII, 29 : viandes enveia a els en abundance); 1307 d'abondance « avec aisance, sans peine » (G. Guiart, Br. des royaux lignages, éd. Buchon, I, 729 : Et saisi Gisorz d'abondance). III.− Fin xives. « qualité de celui qui prodigue des dons; générosité » (Froissart, Chron., X, 344 ds Gdf. Compl. : auquel mariage le jones rois de France vint e fut de grant abondance). Empr. au lat. abundantia, au sens II 1, emploi abs. dep. Cicéron (TLL s.v., 228, 21 sq.); cf. Vulg., Ps., 2917, ibid., 68 : ego dixi in abundantia mea; emplois analogues en lat. médiév. ds Mittellat. W. s.v., 66, 50-56; au sens II 2 dep. Cicéron : soit d'un bien matériel (De leg. arg., 1, 18, ibid., 227, 37; fréq. à propos des fruits de la terre), soit d'un bien immatériel (Lucullus sive Acad. prior., 1,18, ibid., 228, 10), cf. Vulg., Ps., LXXI, 7 : orietur in diebus ejus justitia et abundantia pacis; in abundantia : Vulg., Ps. LXXVII, 25 : cibaria misit eis in abundantia. I, emploi sans ex. en lat., utilisé pour trad. embolisme (cf. ce mot) : cf. Ph. Thaun, ibid., 2415 : Une lunaisun tient plus cil ans, quant l'avum, Dunt embolisme a num; Kar c'est abundement Sulunc la griue gent; cf. aussi Li Compos, Bibl. nat. 2021, fol. 147a ds Gdf. Compl. : cis sorescroissement vient, qui a nom embolismes; au sens III « générosité, prodigalité » dep. Tacite, Ann., 4, 62 ds TLL, (ibid., 229, 3). − Berger, s.v. HIST. − Présente la même évolution que abonder (cf. ce mot, hist., introd.). I.− Sens disparus av. 1789. − A.− « embolisme », attesté uniquement au xiies. (cf. étymol. I). B.− « générosité », 1 attest. isolée à la fin du xives. (cf. étymol. III). C.− Abondance du propre sens, expr. qui apparaît comme une création d'auteur au début du xviiies., sans doute p. anal. avec abonder dans son propre sens (cf. abonder, hist. II C 1), mais qui ne semble pas avoir été empl. ailleurs (cf. Trév. 1752, 1771) : Si l'abondance du propre sens, ou l'ennui de la dépendance l'avoit porté à quelques sentiments contre l'obéissance et son aveugle simplicité, vous allez tout régler et tout réformer. Bourdaloue, Exhort., t. I, p. 249 (Trév. 1752). II.− Hist. des sens et accept. attestés apr. 1789. − A.− Sém. I, attesté dep. le début du xiies. (cf. étymol. II 1), perman. B.− Sém. II, attesté dep. le début du xiies. (cf. étymol. II 2), perman. C.− Au fig., « richesse de style, d'élocution », 1reattest. lexicogr. ds Besch. 1845, résulte en fait d'une application partic. du terme au domaine de la langue dep. le xviies. : L'abondance n'est pas toujours la marque de la perfection des langues. Bouhours (Fur. 1701). Parler avec abondance, pour, Etre fertile en pensées, en expressions, en tournures. Ac. 1798. Cette dernière expr. est toujours usitée (cf. Dub.). D.− Loc. diverses : 1. corne d'abondance, mentionnée dep. Fur. 1690, elle désigne d'abord la corne de la chèvre Amalthée, et, peut-être par suite de son utilisation fréq. comme élément décoratif en peint. et en sculpt., elle perd rapidement (début du xviiies.) cette signif. propr. myth. pour prendre le sens plus gén. et actuel d'une corne remplie de fleurs et de fruits, qui est le symbole de l'abondance (cf. sém. I); 2. grenier d'abondance « magasin servant à tenir en réserve des grains pour les temps de disette », imaginé par Napoléon Ieret signalé dep. Besch. 1845; ne continue plus à être empl. de nos jours qu'avec une valeur hist. ou comme formule stéréotypée (cf. sém. B); 3. de l'abondance du cœur la bouche parle, signifiant par là qu'« on s'empêche difficilement de parler des choses dont le cœur est plein » (Ac. 1718), s'est dit proverbialement dep. Fur. 1690 jusqu'au mil. du xixes., date à partir de laquelle l'expr. se maintient, légèrement modifiée toutefois dans sa formulation et sa signification, parler d'abondance de cœur « parler avec épanchement, avec effusion » (cf. aussi, en ce qui concerne son orig., styl.); 4. en abondance, pour abondamment, citée dep. Nicot 1606. Sur leur synon., cf. Laf. 1858, p. 91; 5. d'abondance : a) « à cœur joie, de prime-saut », attestée pour la 1refois au xives. (cf. étymol. II 2 in fine) ne réapparaît ensuite que dans l'expr. parler d'abondance « parler sur le champ et sans précautions », dont la 1remention lexicogr. est Ac. 1798, seul à la considérer comme fam. : Il n'y a que les sujets pathétiques sur lesquels il soit possible de parler d'abondance. Marmontel (Besch. 1845). Désormais la loc. y trouvera son seul emploi jusqu'à nos jours. b) « en outre, de plus », attesté dès le xives. : Atant finablement ilh ont rendut Damiete et ilh furent delivreit de cel aighe, et furent les prisoniers lassies fours d'abondarche. J. D'Outremeuse, Myreur des hist., V, 105 (Gdf. Compl.). Parallèle à la loc. d'abondant qui, davantage usitée (cf. hist), la supplante aussitôt, elle disparaît pour reparaître seulement dans un ex. du xviiies. donné par DG qui, au reste, la qualifie de vieillie : Remarquons, d'abondance, que la comtesse se plaît avec mon maître. Marivaux, Legs, sc. 3 (DG). E.− Accept. partic., arg. scolaire « vin étendu de beaucoup d'eau, servant de boisson dans les collèges », 1reattest. lexicogr. ds Trév. 1752, tend à perdre de sa vitalité peut-être en raison d'une sensible amélioration des conditions de vie dans les internats dep. le début du xxes.; cf. Lar. encyclop., Lar. 3 qui parlent d'une boisson servie autrefois. F.− Emplois techn. (sém.). 1. Bot., récent. 2. Méd., attesté au mil. du xixes., il disparaît des dict. spécialisés contemp. 3. Econ. pol., apparu au mil. du xixes. et surtout usité au xxes., en raison du développement des études écon.