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ABERRATION, subst. fém.
Étymol. − Corresp. rom. : ital. aberrazione; esp. aberración; port. aberração; cat. aberraciò; roum. aberatie. 1. 1624 « action de s'écarter » (Ph. Daquin, Discours des sacrifices de la loy mosaïque, 52 ds R. hist. litt. Fr., I, 52 : un desvoyement et aberration du vray chemin); 2. 1733, 20 juin « phénomène par les effets duquel les étoiles sont vues de la terre dans une direction différente de celle où elles sont réellement », terme d'astron. (Volt., éd. Moland, Corresp., I, 354 : Nous mettons tous les ans plus d'industrie et plus d'invention dans nos tabatières et dans nos autres colifichets que les Anglais n'en ont mis à se rendre les maîtres des mers, à faire monter l'eau par le moyen du feu et à calculer l'aberration de la lumière); 1738 « id. » (Voltaire, El. de philos. de Newton, II, 1 ds Littré : L'étoile pouvait donner quelque marque d'aberration); 3. 1798 terme d'optique (Ac. : On appelle en Optique, Aberration, L'espace qu'occupent autour d'un foyer d'un verre ou d'un miroir, les rayons qui ne s'y sont pas exactement réunis); 4. a) 1775, mars « action de s'écarter des règles; fourvoiement », emploi fig. (Correspondance littéraire, philosophique et critique, Grimm, Diderot, Raynal, Meister etc., t. 11, p. 56, éd. Garnier frères 1879 : mars 1775, Le traité des sensations est un chef-d'œuvre dans ce genre; mais il y a loin du talent de simplifier un principe, et de suivre strictement la chaîne des conséquences qui paraissent en résulter, au talent d'appliquer le principe avec justesse, et de calculer, si j'ose m'exprimer ainsi, toutes les aberrations auxquelles il peut être sujet dans la pratique [en parlant de l'ouvrage de l'abbé de Condillac.]; b) 1835 (Ac. : signifie, au sens moral, Écart d'imagination, erreur de jugement. Les aberrations de l'esprit humain. L'aberration de ses idées est étrange. Les aberrations de cet écrivain sont singulières. On dit de même, l'aberration des sens.). 1 dér. du lat. aberrare ou du fr. aberrer*; cf. aussi lat. médiév. aberratio « erreur, péché » (an. 1081 Gebehardus, Ad Hermannum, 2 ds Mittellat. W. s.v.), lat. class. seulement au sens « possibilité de s'éloigner, diversion » (TLL, s.v.); 2 empr. à l'angl. aberration, terme exprimant le phénomène décrit par l'astronome angl. James Bradley en déc. 1728 (ds Philosophical Transactions, t. 35, no406, noIV : A Letter... giving an account of a new discovered motion of the fix'd stars où ce phénomène est appelé alteration), peut-être par l'intermédiaire du lat. sc. (lat. aberratio empl. par l'astronome ital. Manfredi en 1730 d'apr. DG); terme transposé par Chambers au domaine de la phys. en 1753 (Chambers, Cycl. Supp., ds NED : There are two species of the aberrations of rays... one arising from the figure of the glass or speculum, the other from the unequal refrangibility of the rays of light), passé en lat. sc. (1760, Samuel Klingenstierna, De aberratione luminis in superficiebus et lentibus sphericis refractorum, ds Philosoph. Transactions, t. 51, part. II, noLXXXVI, p. 944) et de là en fr. (3); orig. de 4, difficile à déterminer : écart chronol. rend difficilement acceptable hyp. de l'ext. du sens 1 (Dauzat 1964); peut-être emploi fig. de 2, 3; plus prob. empr. au sens fig. de l'angl. aberration (dep. 1594 « fourvoiement, infraction » − domaine moral − et d'autre part dep. 1610-1631 au sens 1; dep. 1823 au sens 4 b − Mack., I, 166; NED. HIST. − Un seul sens et plusieurs accept. Le mot apparaît au xviies. avec son accept. propre mais dans un cont. fig. Au xviiies. il disparaît dans cette accept. pour se spécialiser dans les lang. techn. de l'astron. et de l'optique. Puis il repasse dans la lang. commune à la fin du xviiies., uniquement dans une accept. fig., et est considéré comme un néol. : Néologisme qui prendra je crois. Fér. Ce mot n'a pris le sens figuré que dans le courant du xviiiesiècle; il s'introduisit grâce à l'usage qu'on en faisait dans le langage scientifique. Littré. I.− Disparitions av. 1789. − Accept. propre gén.; une attest. isolée au xviies. dans un cont. fig. (cf. étymol. 1). II.− Hist. des accept. attestées apr. 1789. − A.− Sém. A (accept. propre dans des lang. techn.). 1. Astron., 1reattest. 1733 (cf. étymol. 2), subsiste : L'aberration des étoiles dépend de la vitesse de leur lumière, combinée avec celle de la terre dans son orbite. Laplace, Exp., IV, 17 (Littré). xixeet xxes. cf. sém. A 1. − Rem. Laf. précise : Aberration, du latin aberratio − d'aberrare, s'écarter − était avant le commencement de ce siècle un terme d'astronomie seulement. Trév. 1752 en effet ne donne que ce sens et l'explique très longuement. 2. Optique, 1reattest. 1798 (cf. étymol. 3), subsiste aux xixeet xxes. (cf. sém. A 2). 3. Math. Terme attesté au xxes. uniquement ds Lar. encyclop. et Lar. 3 (cf. sém. A 3). B.− Sém. B et C. 1. Emploi gén., 1reattest. 1775 (cf. étymol. 4 a) : L'emploi au sens d'erreur est récent, sa généralisation souhaitable, aberration exprimant « L'action d'errer » au lieu qu'erreur « se prend dans le sens passif, effet de cette action ». Dict. de l'Acad. revu par Laveaux [1802], (Journet-Petit). 2. Emplois techn. : a) pathol. (à mi-chemin entre l'emploi propre et l'emploi fig.), 1reattest. 1851; b) biol., 1reattest. ds Lar. encyclop.