SANG, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin xes. « liquide rouge qui, circulant par les artères et les veines, entretient la vie » ( Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 386); 1520 sang arterial, sang veynal ( Jean Falcon, Notables sur le Guidon, f o71 ds Sigurs, p. 299); spéc.
α) 1781 zool. animaux à sang chaud, à sang rouge, à sang froid, à sang blanc ( Valmont de Bomare, I, 272 d'apr. FEW t. 11, p. 170a);
β) 1740 cuis. lièvres au sang, pigeons au sang ( Ac.); b) ca 1050 relig. chrét. sanc precïus en parlant du sang que Jésus Christ a répandu pour la rédemption des hommes ( Alexis, éd. Chr. Storey, p. 67); 2. ca 1100 « le sang évoquant la mort violente » ( Roland, éd. J. Bédier, 2872); 1 remoit. xiies. humes de sancs ( Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, 58, 2); id. mains laver en sanc del pecchedur ( ibid., 57, 10); 1574 se baigner dans le sang ( Garnier, Cornelie, III, 817 ds M. Wiedemann, Le Thème du sang dans les tragédies de Corneille et de Racine, p. 34); 1625 tremper ses mains dans le sang ( Hardy, Mariamme, II, 1, 343, 344, ibid.); 1636 mettre en sang ( Tristan, Mariane, V, 2, 1622, ibid.); 1694 se battre au premier sang ( Ac.); 3. a) ca 1165 en parlant de divers états de l'âme qui semblent correspondre à divers états du sang ( Benoît de Ste- Maure, Troie, éd. L. Constans, 8853: Mout fut iriez Polidamas E sanc mua e la color); 1176 ( Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4964: Li sans au la face li monte); 1574 le sang gèle à qqn dans les veines ( Garnier, op. cit., II, 403 ds M. Wiedemann, loc. cit.); 1583 le sang de qqn se glace dans les veines ( Id., Les Juifves, IV, 1351, ibid.); 1624 le sang bout a qqn dans les veines ( Hardy, Didon, II, 3, 502, ibid.); 1673 rafraîchir le sang ( Molière, Malade imaginaire, I, 1); 1685, 15 août échauffer le sang (M mede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 232); 1718 cela fait faire du mauvais sang ( Ac.); b) α) 1346 « ardeur, énergie de tempérament » a sang rassis ( Miracles de Nostre Dame, éd. G. Paris et U. Robert, I, 366); 1538 estre de sang rassis ( Est., s.v. sanus); 1456-67 ravoir son sang ( Les Cent Nouvelles nouvelles, II, 135, éd. F. P. Sweetser, p. 35); 1554 avoir du sang aux ongles « être brave » ( Thevet, Cosmogr., IX, 17 ds Hug.); 1798 n'avoir pas de sang dans les veines ( Ac.);
β) 1608 un sanc bouillant « un homme vif, impétueux » ( Palma Cayet, Chron. nov., p. 673 ds Gdf. Compl.); 4. 1600 « le sang considéré comme le bien le plus précieux » ( Fauchet, De l'origine des dignitez de France, II, p. 59 ds La Curne); 1588 suer sang et eau ( Ollenix du Mont- Sacré, Sec. liv. des berg. de Julliette, f o419 r ods Gdf. Compl., s.v. suer); 1647 donner son sang pour qqn ( Corneille, Rodogune, II, 4, vers 702); 1690 payer de son sang ( Fur.). B. 1. Fin xiie-déb. xiiies. « famille » ( Le Chastoiement d'un père à son fils, éd. A. Hilka et W. Söderhjelm, p. 160); 1368 estre du sang de ( Ord., V, 113 ds Gdf. Compl.); 1360-70 boins sans ne poet falir ( Baudoin de Sebourc, IX, 441, ibid.); 1577 le vray sang qui ne peut mentir ( Belleau, La Reconnue ds Anc. théâtre fr., t. 4, p. 433); 2. 1625 « le sang; les sentiments d'affection entre les membres d'une même famille » ( Hardy, La Force du sang); 1677 liens du sang ( Racine, Phèdre, IV, 1); 1715 la voix du sang ( Lesage, Gil Blas, X, 2); 3. 1718 en parlant de races d'hommes ( Ac.). Du lat. sanguem ( ca 200, CIL 6, 2104, 22 d'apr. FEW t. 11, p. 178a), acc. d'une forme parisyllabique issue du lat. class. sanguis, sanguinis « sang qui coule », « sang en tant que constituant la parenté ou la descendance », « sang en tant que symbole de la force ».
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