PÊCHE1, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. [Fin
xies.
persches [?] «fruit du pêcher» (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, n
o798)]
ca 1180
pesches (
Vie de St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 1925); 1903
pêches Melba (v.
Melba);
2. a) 1803 «d'un rose pâle» (
Théophile,
Monsieur Botte, comédie, p.41 ds
Roll. Flore t.5, p.287: un habit rose
pêche); 1846 (
Baudel.,
loc. cit.: une lumière rose ou couleur de
pêche); 1909 (
La Mode illustrée, 30 mai, 257a ds
Quem. DDL t.16: nuance
pêche);
b) 1849 p.anal. d'aspect (
Gabriel,
La Belle Cauchoise, comédie ds
Roll. Flore t.5, p.288: ses joues ont le duvet de la
pêche); 1877 (
Zola,
Assommoir, p.709: une peau veloutée de
pêche); 1884 (
Id.,
Coquill. M. Chabre, p.248: teint de
pêche);
3. arg.
a) 1866
déposer une pêche «déféquer» (
Delvau);
b) 1878 «tête» (
Rigaud,
Dict. jargon paris.: Épiler la
pêche (se faire). Se faire raser); 1938
se fendre la pêche «rire, s'amuser» (
Céline,
Bagatelles pour un massacre, p.102 ds
Cellard-
Rey 1980);
c) 1900 «coup, gifle» (
Nouguier,
Notes manuscr. Dict. Delesalle, p.207: détacher une
pêche: envoyer un coup de poing);
d) 1960
avoir la pêche «avoir le moral» (ds
Esn., prob. d'apr. le suivant); 1961 (P.
Roche,
L'Arg. de l'École de l'air ds
Vie Lang., p.176: avoir la
pêche [...] «posséder un moral de fer»). Du b. lat.
persica «pêche» (
vies.,
Dioscoride en lat. ds
André Bot.;
cf. aussi la forme
pessica,
ive-
ves. (?)
Appendix Probi ds
Walde-
Hofm. et
André Bot.), neutre plur. pris comme fém. sing. de
persicum (
iers.,
Pline), issu p.ell. de
malum persicum proprement «fruit de Perse» (
iers.,
Celse ds
OLD), ainsi nommé en raison de sa provenance. Les noms du pêcher en lat. étaient
persica arbor proprement «arbre de Perse» (
Pline),
persicus (
iers.,
Columelle),
persica malus (
ves.,
Macrobe). Au sens 1, les
pêches Melba ont été ainsi nommées en 1893 par le cuisinier fr. G. A. Escoffier, en l'honneur de la cantatrice australienne Nellie Melba (
Ac. Gastr. 1962;
Encyclop. brit., s.v. Escoffier).