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ÉVAGUER (S'), verbe pronom.
[En parlant de qqn, de l'esprit de qqn] Littér. Se distraire, se perdre en errant loin de l'objet auquel on devrait s'attacher. S'évaguer dans un rêve. Vous me recommandez de prier, mais alors enseignez-moi le moyen de ne pas m'évaguer dans tous les sens, car aussitôt que je veux me grouper, je me désagrège (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 106).Parfois son esprit, comme une souris que le chat laisse faire quelque pas en liberté, s'évaguait (...) dans des directions puériles vers des objets vides de sens (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 244).Ils entrèrent dans une sorte de large dépression, mal charpentée, et où le regard s'évaguait sur des touffes pâles, des sables (Psichari, Voy. Centur.,1914, p. 21).
Absol. Être distrait. Voilà que je m'évague encore, se dit tout à coup Durtal. Il essaya de balayer ses distractions (Huysmans, Cathédr.,1898p. 360).
Prononc. : [(s)evage]. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié du xiiies. pronom. « s'éloigner, se détourner » (Introductoire d'astronomie, BN 1353, fo30eds Gdf.) − 1660 intrans. « errer çà et là » (Oudin Fr.-Esp.); 2. 1891 pronom. « se distraire » (Huysmans, Là-bas, t. 1, p. 173). Empr. au lat. class. evagari « courir çà et là, se répandre au loin, s'étendre ». Fréq. abs. littér. : 11.