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ÉTRIQUÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de étriquer*.
II.− Emploi adj.
A.−
1. [En parlant de choses concr.] Qui manque d'ampleur, de largeur. Meuble, rideaux étriqué(s). Sur les buttes d'alentour, une éruption de lotissements étriqués se disputaient des tas de boue fuyante (Céline, Voyage,1932, p. 107).
En partic.
a) [En parlant d'un vêtement; avec gén. une idée de gêne dans les mouvements] Châle, paletot, veston étriqué. La plupart des héros de M. Coppée passent dans la foule, les épaules serrées dans leurs habits étriqués (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 103).
b) [En parlant du corps humain] Qui est serré dans des vêtements trop étroits :
1. Il avait une assez jolie femme, grande, bien faite, solidement charpentée, la taille élégante, un peu étriquée dans de luxueuses toilettes, qui accusaient avec exagération les robustes rondeurs de son anatomie... Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 753.
[En parlant du corps humain, d'une partie du corps; ou d'un mouvement d'un membre] Air, aspect étriqué, buste, dos, geste étriqué. Un petit monsieur fluet, étriqué, maigriot avec le gros nez sensuel de Caragueus (Goncourt, Journal,1884, p. 311).Une pauvre petite, étriquée et chétive (Colette, Cl. école,1900, p. 211).Un corps, c'est si juste, c'est même étriqué, on a envie d'en faire craquer les coutures (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 497):
2. Il [Zimmer] semblait grandi trop vite, avait les bras trop longs, les jambes trop hautes, et la poitrine étriquée comme si on l'eût écrasée entre deux planches. Estaunié, Empreinte,1896, p. 47.
2. P. ext. [En parlant d'une surface ou d'un volume habitable] De dimension insuffisante; exigu. Appartement étriqué; salle-à-manger, voiture étriquée. À quatre heures nous fûmes en vue de Bir-El-Bar. Le petit bois de mimosas que j'avais trouvé si étriqué en venant, me sembla une forêt vierge (Du Camp, Nil,1854, p. 293).
B.− Au fig. Qui manque d'étendue, d'ampleur.
1. [En parlant de choses abstr.] Qui ne se développe pas largement. Une vie orientée sur de médiocres buts produit des actes étriqués, sans développement et sans portée (Mounier, Traité caract.,1946, p. 446):
3. La science (...) ne sera parfaite que quand elle sera à la fois analytique et synthétique; exclusivement analytique, elle est étroite, sèche, étriquée... Renan, Avenir sc.,1890, p. 314.
2. [En parlant d'une pers., de sa valeur, de ses qualités morales ou intellectuelles] Qui manque de largeur de vues, qui est attaché à ce qui a peu de valeur :
4. L'homme [Hawthorne] semble un peu étriqué. Il lui a manqué de vivre dans une grande ville, et mieux, dans une capitale. Il est provincial dans ses généralités sur la vie, l'âme, le bien et le mal... Green, Journal,1941, p. 126.
3. [P. réf. aux moyens de subsistance] Qui est au-dessous de ce qui est normal en qualité et en quantité; médiocre. Aujourd'hui (...) tout devient dur, étriqué, anguleux et chagrin (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 214).Comme il [Alcide] avait dû en faire des économies sur sa solde étriquée... sur ses primes faméliques et sur son minuscule commerce clandestin (Céline, Voyage,1932, p. 200):
5. ... ma vie auprès de Lewis aurait été bien étriquée; étrangère, inconnue, je n'aurais pu ni me faire une existence personnelle ni me mêler à ce grand pays qui ne serait jamais le mien... Beauvoir, Mandarins,1954, p. 498.
Rem. On rencontre ds la docum. l'emploi subst. Cette manie de l'étriqué (comme idée et comme œuvres) détourne des choses sérieuses, mais ça plaît (Flaub., Corresp., 1852, p. 424). Il avait une perception physique de la lourdeur de son ventre, (...) de l'étriqué de ses épaules (Montherl., Célibataires, 1934, p. 844).
Fréq. abs. littér. : 131.