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ÈS, prép.
Archaïque
A.− [Introduisant des compl. au plur. dans des formules figées] Dans les.
1. [Dans des loc. jur.] La somme de quinze mille écus, qu'il a ce jourd'hui remise (...) ès-mains du sieur époux futur (Borel, Champavert,1833, p. 136).
Ès qualités. Selon les qualités, les prérogatives propres à sa fonction. J'y fus présenté ès qualités à dix-sept évêques (Billy, Introïbo,1939, p. 195).
2. [Dans des titres officiels attestant une spécialité] En. Licence, doctorat ès lettres, ès sciences.
a) [Dans les titres universitaires] Mais, monsieur, la licence ès lettres, aujourd'hui, ça mène à tout! (Martin du G., Devenir,1909, p. 19).
b) [Dans d'autres domaines] J'ai acquis aujourd'hui, me dites-vous d'après vos règlements, le droit de demander des lettres de maîtres ès jeux floraux (Hugo, Corresp.,1820, p. 308).
P. ext. [Devant des noms au sing. dans des dénominations non officielles] « Mérodack, votre élève ès-provençal, si vous voulez » (Péladan, Vice supr.,1982, p. 136).À un étudiant ès philosophie (Benda, Fr. byz.,1945, p. 288).
3. [Dans certains noms géogr.] On découvre toute la plaine de Neuvy, Mery-ès-Bois et Presly (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 271).
B.− [Dans des formules qui imitent et parfois parodient le style arch.]
1. Littér. Avec les indications suffisantes pour trouver mon domicile ès champs (Balzac, Corresp.,1839, p. 617).La guerre. − Où? − Ès Espagnes (Bertrand, Gaspard,1841, p. 154):
Et il se surveillait, redoutant de lui paraître froid (...) et prenant garde, ès cajoleries, d'en avoir toujours un peu de reste. Montherl., J. filles,1936, p. 995.
2. [En parodiant les grades universitaires] Bonaventure Chastelart, licencié ès bavarderies (Borel, Champavert,1833, p. 118).
[Devant des noms au sing.] Jeter le coup d'œil du maître ès camouflage sur votre déguisement (G. Leroux, Parfum,1906, p. 155).Les conseils d'un ami, maître ès dandysme (Queneau, Exerc. style,1947, p. 45).
Rem. 1. Il y a méconnaissance de l'étymol. du mot dans les emplois devant des noms au sing. Il semble que pour le sens ling. actuel, ès soit devenu synon. de en. 2. L'usage semble quelque peu flottant dans les dénominations récentes des grades universitaires, qui, notamment devant les noms de spécialité commençant par s, mettent ès en concurrence avec en et avec de ou des; on trouve ainsi ds le Bulletin officiel du Ministère de l'Éducation du 28 juillet 1977 : licence et maîtrise ès sciences physiques, p. 2170 à côté de : licence et maîtrise de sciences physiques appliquées, p. 2177, et de : licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives, p. 2173.
Prononc. et Orth. : [εs]. Pour Littré, devant consonne on doit prononcer [ε] de la même manière que dans des. Barbeau-Rodhe 1930 indique que [ε] est une prononc. vieillie. D'apr. Fouché Prononc. 1959, p. 398, on prononce [εs] dans ès-lettres mais non dans ès-sciences ni dans Saint-Pierre-ès-liens. On ne fait pas la liaison entre un subst. sing. ou plur. et ès; ex. : bachelier (bacheliers)/ès-lettres (cf. ibid. p. 445). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Homon. esse. Étymol. et Hist. Ca 1050 (Alexis, éd. Chr. Storey, Prologue). Contraction de en* les*; cf. Nyrop, Ét. gramm. fr., t. 16, no2, pp. 11-12. Fréq. abs. littér. : 137.