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VULGARISER, verbe
A. − Empl. trans.
1. Répandre largement; faire entrer dans les habitudes du grand public, de l'ensemble d'une société. Synon. diffuser, propager.Vulgariser un art, des connaissances, une idée, une pensée. On ne vulgarise pas le beau; on le dégrade (...) Ce qu'il y a de meilleur dans l'Art échappera toujours aux natures médiocres, c'est-à-dire aux trois quarts et demi du genre humain (Flaub., Corresp., 1853, p. 199).L'objet le plus précieux pour lui était, avec sa vieille malle, un de ces moulages, si vulgarisés depuis, du masque de Beethoven (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 793).
♦ Dans le domaine des productions orales ou écrites.Vulgariser un mot, une expression, une forme écrite. Je crois même que c'est dans sa bouche que j'ai entendu pour la première fois, bien avant qu'ils ne fussent vulgarisés, les mots subjectif et objectif (Goncourt, Journal, 1892, p. 305).V. émérite B ex. de Gourmont.
En partic. Mettre à la portée des non-spécialistes des notions, des théories de différents domaines de savoir. Vulgariser une conception, une doctrine, une méthode, un procédé, une science. Vulgariser les grands résultats de la science est le seul moyen de faire comprendre et accepter les idées nouvelles de la critique (Renan, Avenir sc., 1890, p. 297).Nous passerons rapidement sur les autres « preuves de l'évolution », vulgarisées par tous les manuels scolaires (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 163).
2. Péj. Rendre vulgaire, grossier; faire perdre toute distinction, toute élégance. Tantôt tu fais de moi une espèce de maudit de mélodrame, et la fois suivante tu m'assimiles au commis voyageur. Entre nous, je ne suis ni si haut ni si bas; tu me vulgarises ou me poétises trop (Flaub., Corresp., 1846, p. 318).L'élégance de Claire lui semblait écrasée, vulgarisée par la démarche lourde de Risler (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 104).
B. − Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne une chose] Se répandre largement, devenir accessible à tous. Tout va si vite de nos jours, tout se vulgarise si rapidement! cinq minutes d'avance sur le public, c'est déjà beaucoup (Sainte-Beuve, Pensées, 1846, p. 30).
2. [Le suj. désigne une pers., une chose] Devenir vulgaire, grossier, trivial. Se vulgarisant de plus en plus, il prenait des habitudes grossières et dispendieuses (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 217).Dans le visage encore enfantin, parfois presque charmant de Victor, on distingue déjà quels traits vont se vulgariser, se durcir ou s'épaissir (Gide, Journal, 1943, p. 165).
Prononc. et Orth.: [vylgaʀize], (il) vulgarise [-ʀi:z]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. 1512 « faire connaître » (J. Lemaire de Belges, Illustrations, éd. J. Stecher, t. 1, p. 181), absent des dict. jusqu'au xixes.; 2. 1801 « parler comme le vulgaire, le commun des hommes » (Mercier Néol.); 3. 1823 « mettre à la portée de tous » (Boiste); 4. 1837 « faire paraître ou rendre vulgaire » (Vigny, Journal poète, p. 1072: il ne faut pas se mêler à l'action, qui vous vulgarise et vous rabaisse). B. Verbe pronom. 1. 1838 « devenir banal, grossier » (Barb. d'Aurev., Memor. 1, p. 267: je la crois partie pour la campagne, où ce pâle front va se vulgariser et se brunir); 2. 1845 « devenir accessible à tous » (Besch.). Dér. sav. de vulgaire*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 83.