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VÔTRE, adj. poss., pron. poss. et subst.
I. − Adj. poss. de forme tonique, vieilli ou littér. [En fonction d'attribut du suj. ou du compl. d'obj. dir., avec des verbes comme être, devenir, faire, considérer comme, regarder comme] Qui est à vous, de vous, qui vous appartient, qui se rapporte à vous (au pluriel de la deuxième personne avec plusieurs possesseurs ou au pluriel de politesse ou de majesté).
A. − [Le subst. suj. ou obj. désigne une chose; marque l'appartenance, la possession de fait ou de droit ou la référence à l'interlocuteur]
1. [Le subst. désigne une chose concr.] Vous ne doutez pas que je n'aie envie 1 d'entrer dans votre papier, puisqu'il est vôtre, et 2 de gagner quelques piastres avec ma copie (Flaub., Corresp., 1867, p. 290).Le mandataire de qui? demanda Zelten.D'un pays que vous vous retirez le droit de dire vôtre, l'Allemagne (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 274).
2. [Le subst. désigne une chose abstr.] Quand vous êtes présent, je ne suis pas absent. Ce triomphe est vôtre, et vous en êtes l'âme (Hugo, Corresp., 1873, p. 350).
RELIG. [Le possesseur est Dieu, au plur. de majesté] Seigneur! (...) Puisque je serai votre prophète, m'accorderez-vous de conduire les hommes à mon gré? Me sera-t-il donné de prendre leurs volontés et de les faire vôtres, en les sentant miennes? (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 343).
B. − [Le subst. désigne une ou des pers.]
1. [Marque la parenté ou des rel. soc.] À vous.
a) [Renvoie à plusieurs pers.] Ne laissez pas Jeanne [d'Arc] dans l'Église, prenez-la, interprétez-la. Elle est à tous, elle est vôtre (Barrès, Cahiers, t. 9, 1912, p. 311).
b) [Renvoie à une seule pers., au plur. de politesse] Mais je vous le redis sérieusement, irrévocablement: si je dois renoncer à l'espoir d'être vôtre un jour, la vie n'a plus de sens pour moi (Montherl., Jeunes filles, 1936, p. 1050).
2. [Dans une formule de politesse servant à conclure une lettre; renvoie le plus souvent à une seule pers., au plur. de politesse] Qui est tout à vous, qui vous est tout dévoué. Amicalement, cordialement vôtre. J'aurai probablement bientôt occasion de vous serrer la main à Bruxelles, ainsi qu'à vos honorables associés, mes amis. Bien vôtre, Victor H (Hugo, Corresp., 1865, p. 496).Je vous prie, mon cher ami, de me mettre aux pieds de MmeCharpentier et de me croire vôtre (Flaub., Corresp., 1873, p. 61).
P. plaisant., à valeur indéf. [Précédé d'un adv., en empl. qualificatif] Chirac a commencé l'année avec une seule préoccupation en tête: l'inflationque, décidément, son gouvernement ne parvient pas à juguler. Méritoire mais édifiant aveu, au moment où Giscard, impavide et « mondialistement vôtre », assurait: « Le ciel de l'économie s'éclaircit » (Le Nouvel Observateur, 5 janv. 1976, p. 22, col. 3).
C. − [Pour exprimer des valeurs affectives, notamment l'intérêt personnel porté à l'être ou à la chose en question] Hauteville-House, 31 décembre. Ce que vous recevrez en même temps que ce mot n'est pas encore le frontispice promis pour vos Misérables. Ils sont bien vôtres, car si j'ai fait le livre, vous et Auguste, l'avez mis au monde (Hugo, Corresp., 1862, p. 431).
II. − Pron. poss. Le vôtre, masc. sing., la vôtre, fém. sing., les vôtres, masc. ou fém. plur. [Précédé de l'art. déf.; renvoie à un subst. précédemment exprimé; représente plusieurs possesseurs de la 2epers. du plur. − ou un seul possesseur au plur. de politesse − auxquels le locuteur s'adresse ou écrit et dont il s'exclut; sert à marquer l'appartenance, la possession de fait ou de droit, la dépendance, la soumission, la référence à vous]
A. − [Renvoie à plusieurs possesseurs de la 2epers. du plur.]
1. [Pour exprimer l'appartenance, la possession, la référence à vous de la 2epers. du plur.; le subst. représenté désigne une chose] À vous, de vous, qui vous appartient, qui vous concerne. Oui, nous le disons sans crainte, saints et saintes de Dieu, quelle gloire est semblable à la vôtre? (...) Quelle popularité y a-t-il qui puisse se comparer à la vôtre dans le cœur des peuples chrétiens? (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 322).Ce consentement d'Alissa, que tu n'es pas capable de décrocher, je te l'obtiendrai par la force de notre exemple. Nous lui persuaderons qu'on ne peut célébrer notre mariage avant le vôtre (Gide, Porte étr., 1909, p. 529).
Rem. Peut prendre toutes les fonctions d'un subst. sing. ou plur., suj., attribut du suj. ou de l'obj., compl. d'obj. dir., compl. prép.
Rare. [Le subst. est suggéré par le cont.] Et là-haut, sur l'impériale, vous tous, messieurs les chasseurs de casquettes, qui étiez toujours de si bonne humeur, et qui chantiez si bien chacun la vôtre, le soir, aux étoiles, en revenant! (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 105).
2. [Pour exprimer les rel. de parenté, de vie soc., le subst. représenté désigne une ou des pers.] Nous marchons sur un terrain dangereux. Tous nos amis conspirent pour nous. Les vôtres, les miens, qui sont quelquefois les mêmes. Du moins les miens sont toujours les vôtres (Péguy, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 819).
RELIG. [Pour exprimer une rel. spirituelle] Partez, amis, parents, réunis dans cette maison mortuaire pour mêler vos pleurs aux pleurs de la veuve (...). Vous ne savez pas où vous allez et où vous conduisez ce mort et sa mère. Vous les conduisez vers le Prince de la vie, vers leur Sauveur et le vôtre (Monod, Sermons, 1911, p. 157).
3. [Pour exprimer des rel. affectives, habituelles]
a) [Pour marquer l'intérêt personnel] Le salut de la France et le vôtre, gens riches, c'est que vous n'ayez pas peur du peuple, que vous alliez à lui, que vous le connaissiez (Michelet, Peuple, 1846, p. 158).
b) [Pour marquer l'habitude, la convenance, l'obligation] Nous ferons tous ici, en ce qui nous concerne, notre devoir, mes amis, faites le vôtre! (Céline, Voyage, 1932, p. 108).Est-ce que votre corporation se rendra enfin compte que le café le plus digne,le vôtre, si vous voulez,n'est finalement qu'une maison de rendez-vous (...)? (Giraudoux, Cantique des Cantiques, 1938, 1, p. 12).
B. − [Renvoie à un seul possesseur auquel le locuteur parle ou écrit, au plur. de politesse]
1. [Pour exprimer l'appartenance, la possession, la référence à vous, au plur. de politesse]
a) [Le subst. représenté désigne une chose concr.] Nous habitons la même maison, mon appartement est au-dessous du vôtre (Hermant, M. de Courpière, 1907, iv, 8, p. 31).Avant mon mariage j'ai porté moi aussi une robe à carreaux qui ressemblait un peu à la vôtre (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 43).
b) [Le subst. représenté désigne une chose ou une action abstr.] La discrétion, cette devise des ambitieux, est celle de notre Ordre, faites-en la vôtre (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 715).Mon cher Boyer d'Agen, à quoi sert, dites-vous, notre protestation, la vôtre, la mienne? Elle sauve l'honneur, le nôtre et celui de tous (Barrès, Cahiers, t. 8, 1911, p. 299).
En partic. [Pour marquer que l'interlocuteur ou le destinataire est l'aut. d'une œuvre] Je voudrais lire dans Le Rappel un grand article sur le livre de Quinet et sur le vôtre (Hugo, Corresp., 1870, p. 244).L'ambassadeur, lui dit ma mère, assure que nulle part on ne mange de bœuf froid et de soufflés comme les vôtres (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 484).[Pour marquer qu'on s'est approprié qqc. par le travail, par l'étude] Vous voyez, monsieur, que si vous ignorez parfois mes auteurs, je sais les vôtres (Flaub., Corresp., 1863, p. 78).
2. [Pour exprimer la parenté, les rel. soc.] Mon père était l'intime ami du vôtre, et c'est à vous, Oswald, à vous qu'il pensa pour mon époux (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 379).Ma femme se rappelle au bon souvenir de la vôtre (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1910, p. 129).
RELIG. [Dans une prière adressée à Dieu, pour exprimer la rel. à Dieu dans le vouvoiement de majesté] Jésus alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers... Il se mit à genoux, et fit sa prière en disant: « Mon père, éloignez de moi, s'il vous plaît, ce calice! Néanmoins, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la vôtre » (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 46).Ô mon Dieu, mon être soupire vers le vôtre! (Claudel, Gdes odes, 1910, p. 238).
3. [Pour exprimer des valeurs affectives]
[Pour marquer l'intérêt personnel porté à qqn ou à qqc.] À demain matin; quel rendez-vous? (...) Montmartre.Quelle heure?La vôtre.Huit heures.Soit (Borel, Champavert, 1833, p. 210).
[Pour marquer l'affection, la sympathie, la tendresse] Ah! vous les défendez bien les vôtres d'enfants, là, autour du poêle, au chaud, avec le ventre plein (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 118).
C. − [Renvoie par syllepse de la pers., à une autre pers. que vous]
1. [Renvoie indirectement à la 1repers. du sing., en formule de politesse, pour prendre congé de qqn, le pron. représente votre serviteur attribut de la 1repers. du sing.] Votre serviteur, monsieur.Le vôtre, monsieur le curé, répliqua Durtal, en s'éloignant (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 14).
2. [Renvoie à la 3epers. du sing., on, à valeur indéf., ou vous indéf. ou à valeur de vérité gén.; le locuteur prend à témoin le lecteur potentiel et s'adresse à lui pour le mêler au récit] Des regards peureux et baissés se détournaient de vous, ou d'âpres regards se fixaient sur les vôtres pour vous deviner et vous percer (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 371):
J'évitais les bois où, à cause des palombières, il faut s'arrêter à chaque instant, siffler, attendre que le chasseur, d'un cri, vous autorise à repartir; mais parfois un long sifflement répond au vôtre: un vol s'est abattu dans les chênes; il faut se tapir pour ne pas l'effaroucher. Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 218.
D. −
1. Expr. exclam. À la vôtre. [Le plus souvent au plur. de politesse, en formule de souhait que le bon usage n'admet qu'en réponse à un souhait précédent, p. ell. de à votre santé, pour trinquer à deux ou à plusieurs et formuler des vœux à l'adresse de l'interlocuteur] V. votre I B 1 expr., loc. adv. et verb. ex. de Simenon.P. ell. de à votre santé. [Renvoie à plusieurs possesseurs] Le mépris de la mort nous conserve tous, en ce moment, en parfaite santé... À la vôtre, mesdames, messieurs! (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 20).[Au plur. de politesse, renvoie à un seul possesseur] C'est vrai, dit Lantier, subitement calmé, prenant son verre. À la vôtre.À la vôtre, répondirent Boche et Poisson, qui trinquèrent avec lui (Zola, Assommoir, 1877, p. 607).
Fam. Je bois à la vôtre. Je bois à la vôtre, mesdames et messieurs! (Toepfer, Nouv. genev., 1839, p. 414).À la bonne vôtre! Le muletier poussa son verre plein contre celui du grand-père: « À la bonne vôtre! » Il but, s'essuya la bouche (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 273).
2. [À valeur réfl.]
[Renforcé par à vous] [Renvoie à plusieurs possesseurs] Gagner de l'argent n'est pas notre affaire, mais la vôtre, à vous les civils (Vogüé, Morts, 1899, p. 261).[Au plur. de politesse] Mais la vôtre, à vous, Monsieur, votre opinion ne se règle pas sur celle du journal... vous en avez une à vous, qui vous appartient (Scribe, Camaraderie, 1837, i, 6, p. 254).
[Renforcé par propre] Relisant la lettre de saint Augustin à Licentius, je retrouvais cette parole qui me traversait: « Que si vous êtes sourd à ma voix, le serez-vous à la vôtre propre? Prêtez l'oreille à vos propres vers: Écoutez-vous vous-même, cœur dur et insensible que vous êtes (...) » (Du Bos, Journal, 1927, p. 236).
3. [Peut être coordonné à un subst. ou un pron.] Vous êtes, pour MmeBouclier, un charmant poëte; elle sera pour vous une charmante femme. Je suis déjà de son avis et du vôtre (Hugo, Corresp., 1845, p. 621).
III. − Substantif
A. − Vx. Ce qui est à vous, ce qui vous appartient. Le vôtre, et le nôtre, chacun le sien (Ac.1935).
B. − En empl. partitif
1. Du vôtre, subst. masc. sing.
Vx. Ce qui vous appartient. Vous en serez du vôtre. Vous y laisserez tout ou partie de votre bien; vous ne serez pas récompensé à proportion de vos efforts. (Ds Littré et Lar. Lang. fr.).
Y mettre du vôtre. Y mettre ce qui vient de vous, de vos efforts, de votre participation, de votre compréhension. C'est peut-être à moi que vous trouverez le plus difficile caractère de la famille. Au fond j'en vaux un autre. Il suffit de savoir me prendre. Du reste (...), je m'améliore et si vous y mettez un peu du vôtre, nous vivrons en bonne intelligence (Renard, Poil Carotte, 1894, p. 105).
2. Des vôtres, subst. fém. plur., rare, dans la loc. faire des vôtres (plus usuel à la 3epers. faire des siennes, ils ont fait des leurs).,,Faire de vos fredaines, de vos farces habituelles. Vous faites des vôtres`` (Ac. 1835-1935).
C. − Les vôtres, subst. masc. plur.
1. Vos parents, les membres de votre famille, ceux qui vous sont chers. Vous et les vôtres; tous les vôtres. Sans qu'il soit possible de lever, pour le moment, l'arrêt rendu contre vous, on consent à fermer les yeux, si vous voulez passer quarante-huit heures dans votre ville, pour revoir les vôtres (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1197).Philippe, vous me plaisez beaucoup. L'idée de vivre quelques jours avec vous, au milieu des vôtres que je connais à peine ou même que je ne connais pas, cette idée me console et me fait chaud au cœur (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 93).
RELIG. [Dans une prière adressée à Dieu] Vos fidèles. L'évêque (...) entonna le Veni Creator: Venez, Esprit créateur, Visitez les âmes des vôtres, et remplissez de grâces les cœurs que Vous avez créés (Billy, Introïbo, 1939, p. 148).
2. Vos amis, vos proches, les gens de votre compagnie, de votre société. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle est plus votre amie que les gens qui se disent les vôtres et vous font mener la vie que vous menez (Dumas fils, Fils natur., 1858, prol., 1, p. 34).
3. Vos soldats, vos partisans, vos concitoyens. Ou l'on est d'un parti, ou l'on n'en est pas (...). Votez avec les vôtres, collègue, c'est le commencement et la fin de la sagesse (Reybaud, J. Pâturot, 1842, p. 341).
Loc. verb. Être des vôtres
Être parmi vous, me rendre à votre invitation. Dans peu, je serai des vôtres. Encore douze ou quinze jours, et je vous embrasserai tous, et nous serons réunis (Hugo, Corresp., 1843, p. 611).
Être de votre bord, de votre camp, avoir vos opinions. Il déclarait à ses compagnons de table qu'il n'était pas avec eux.Tant qu'il ne s'agira pour vous, disait-il, que d'intérêts matériels, vous ne m'intéressez pas. Le jour où vous marcherez pour une foi, alors, je serai des vôtres (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1287).
Prononc. et Orth.: [vo:tʀ ̭]. Homon. vautre. Ac. 1694, 1718: vostre; dep. 1740: vôtre ,,Il faut remarquer, que quand Votre précède le substantif, l'O est bref. Votre livre; et qu'il est long, quand Votre suit l'article. C'est le vôtre``. Étymol. et Hist. I. Poss. tonique fonctionnant comme un adj.; indique le rapp. d'appartenance à vous A. en fonction de qualificatif épith. 1. associé à l'art. déf.; représente une seule pers. a) ca 1100 fém. cas suj. sing. (Roland, éd. J. Bédier, 2257: la vostre anme); ca 1165 id. plur. forme réduite les voz pramesses (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 16418); b) ca 1100 masc. sing. cas régime (Roland, 1775: seinz le vostre comant); 2. associé à un art. dém. id. a) ca 1140 fém. sing. cas suj. (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 320: ceste vostre carue); b) ca 1165 masc. sing. cas régime (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 14172: en cel vostre test). B. Accompagné d'aucun déterm., dans une formule autonome; représente une seule pers. ca 1100 (Roland, 287: vostre veiant; 3209: vostre mercit [cf. Moignet, p. 121]). C. En fonction d'attribut 1. sing. a) ca 1100 représente une seule pers.; masc. cas suj. (Roland, 2183: Cist camp est vostre; 3841); ca 1200 id. exprime un attachement personnel (Chastelain de Couci [?], Chans., éd. A. Lerond, XXIII, 27: Car vostres sui et serai a tous dis); ca 1274 id. pic. vo (Adenet le Roi, Berte, éd. A. Henry, 327: Vueilliez que cors et ame et quanque j'ai soit vo); b) 1176-84 cas suj. fém. (Gautier d'Arras, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4851: Sire, de ce dont perte est vostre, Doit estre li damage nostre); 2. plur. a) 1174-87 cas suj. fém. (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 1003: eles sont voz [les armes]); b) 1176-84 id. masc. (Aymeri de Narbonne, éd. L. Demaison, 2669: Or soient vostre li mantel vair et gris). D. Référé à l'art. déf. en l'absence d'un subst. non répété; empl. dit ,,pron. poss.`` (cf. Moignet, p. 121) ca 1140 masc. sing. cas suj. (Voyage de Charlemagne, 50: [Onc] ne fut tel[s] barnez cum le sun senz le vostre); ca 1200 id. cas régime (Chastelain de Couci [?], op. cit., XVIII, 31: Et que mes cuers au vostre s'umelie); 1756 spéc. loc. à la vôtre « à votre santé » (Vadé, Les Racoleurs, 47 ds Quem. DDL t. 19). II. Empl. subst. A. plur., désigne ceux du même camp, les défenseurs d'une même cause ca 1100 masc. cas régime les voz (Roland, 591; 1548); ca 1140 id. sujet veant [tres]tuz les voz (Voyage de Charlemagne, 803); ca 1280 id. li vostre (Bataille de Karesme et de Charnage, éd. G. Lozinski, 111). B. 1. Ca 1140 sing. « ce qui vous appartient, votre bien » le vostre (Voyage de Charlemagne, 842); 1835 (Ac.: vous y avez mis un peu du vôtre); 2. 1760, sept. plur. (Voltaire, Lettre au comte et à la comtesse d'Argental ds Corresp., éd. Th. Besterman, t. 22, p. 105: vous avez sans doute taillé et rogné [dans un texte]; vous avez fait des vôtres). V. votre. Fréq. abs. littér.: 3 002. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 879, b) 5 779; xxes.: a) 3 271, b) 2 684. Bbg. Quem. DDL t. 19, 38.