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VOLONTAIRE, adj. et subst.
A. −
1. Qui procède de la volonté et non des automatismes, des réflexes ou des impulsions. Anton. automatique, involontaire, réflexe, spontané.Action, contraction, mémoire, mouvement volontaire. On ne doit pas être dupe de l'analyse classique qui distingue dans le temps plusieurs phases de l'activité volontaire: délibération, décision, exécution (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 187).Mais petit à petit, avec l'entraînement [dans la conduite automobile], tout devient plus facile; les gestes volontaires du début deviennent automatiques (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 275).V. automatique ex. 1.
Acte volontaire. Acte qui résulte de la volonté, qui est délibéré. La volonté est déterminée par l'intellect. Le jugement n'implique pas d'acte volontaire; il est une idée claire qui s'affirme par elle-même (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 200).V. aboulie ex. 2, acte1ex. 9, attention ex. 7.
Attention volontaire. V. attention I A 3 b.
NEUROL., PHYSIOL. Muscle volontaire. Muscle qui se contracte sous l'influence de la volonté. Synon. muscle* strié.On sait aujourd'hui que l'acétylcholine intervient également dans la conduction de l'influx nerveux et sert d'intermédiaire entre le nerf moteur et le muscle strié volontaire (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 657).
2. Qui résulte d'une décision, d'un libre choix. Synon. délibéré, intentionnel, voulu; anton. contraint, forcé, imposé.Contribution, impôt volontaire; départ, exil volontaire; restriction, sacrifice volontaire. Le jeûne est une abstinence volontaire d'aliments dans un but moral ou religieux (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 244).La démission est la décision volontaire du fonctionnaire, par laquelle, pour des raisons très diverses, il renonce à ses fonctions et à ses avantages (Baradat, Organ. préfect., 1907, p. 75).
a) [P. oppos. à accidentel] Incendie volontaire. L'erreur volontaire d'un employé qui avait confondu les réserves de l'affaire et ses bénéfices (Morand, Londres, 1933, p. 298).
DR. PÉNAL. Synon. de intentionnel.Anton. involontaire.Coups et blessures volontaires. J'avais mission d'assurer, avec les gendarmes de la prévôté, les arrêts de rigueur de « cet officier » inculpé d'homicide volontaire (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 217).
b) ADMIN. Assurance volontaire. Assurance que l'on choisit, à laquelle on souscrit en toute liberté. Les conditions d'admission à l'assurance volontaire des régimes d'assurance maladie existants (Réforme Sécur. Soc., 1968, p. 28).
c) DR. ,,Librement et spontanément consenti, sans contrainte`` (Juridique 1987).
[P. oppos. à vente forcée] Vente volontaire (Juridique 1987).
[P. oppos. à dépôt nécessaire] Dépôt volontaire (Juridique 1987).
d) Domaine milit.Engagement volontaire; enrôlement volontaire. Le recrutement volontaire se fait au moyen des engagements et des rengagements (Lubrano-Lavadera, Législ. et adm. milit., 1954, p. 54).
e) [Planification familiale] La restriction volontaire des naissances, qui s'introduit de plus en plus dans les types de culture les plus divers (Traité sociol., 1967, p. 288).Interruption* volontaire de grossesse.
3. Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui procède du libre exercice de la volonté. Le refus marque la plus extrême tension entre le volontaire et l'involontaire, entre la liberté et la nécessité; c'est sur lui que le consentement se reconquiert: il ne le refusera pas; il le transcendera (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 438).
B. − [En parlant d'une pers.]
1. (Personne) qui fait preuve d'une volonté ferme, d'obstination. Synon. décidé, obstiné, résolu; anton. influençable, malléable.Individu volontaire; tendre et volontaire. Bonaparte est volontaire au delà de toute volonté (Proudhon, Révol. soc., 1852, p. 111).Le volontaire tel que nous en avons fait le procès est un homme qui veut tout le temps vouloir, et qui se paralyse par cette volonté même (Mounier, Traité caract., 1946, p. 457).V. aboulique ex. 2.
[En parlant d'un trait physique, d'un trait caractéristique] Qui dénote de la volonté. Front, mâchoire, menton, yeux volontaire(s); regard, voix volontaire; démarche, geste volontaire; calme, lenteur, mépris volontaire. Très bien, Poincaré, avec sa figure anguleuse et volontaire, son front gouvernemental. Il dit le mot juste (Renard, Journal, 1895, p. 267).Elle leva le bras, et promena lentement ses doigts sur le beau front carré, le bourrelet volontaire des sourcils, les tempes, la joue (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 215).
[En parlant de l'expression artist., graph.] Grande écriture volontaire. Tourbillon où le lyrisme emporté de Delacroix et le style volontaire d'Ingres se heurtaient (Faure, Hist. art, 1921, p. 185).La dernière [la symphonie Jupiter] est d'humeur volontaire, bien qu'elle ne craigne pas de s'abandonner (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p. 329).
2. (Personne) qui accepte de son plein gré une tâche, une charge difficile ou désagréable, ou qui offre bénévolement ses services. Sapeurs-pompiers volontaires. Le comte de Chambordexilé volontaire (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 321).Cinquante mille volontaires du secourisme (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 95).
− Domaine milit.(Personne) qui propose ses services pour une action, une mission difficile. Être volontaire pour la guerre; enrôlé volontaire; corps de volontaires. Je suis volontaire pour commander le peloton (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 170).Ces volontaires de la mort étaient dans la marine l'équivalent des fameux Kamikaze (Le Masson, Mar., 1951, p. 38).
Engagé* volontaire.
HIST. Volontaires de 1791. Formations militaires issues d'une libre conscription, rassemblées en bataillons de volontaires après la fuite du Roi. Comme les bataillons des volontaires de 1791 et 1792, ils apportent à l'armée nationale les trésors de leur ardeur et de leur valeur (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 307).
MAR. MILIT., vx. Ensemble de gentilshommes destinés à former des officiers de marine, remplacés en 1792 par les aspirants de la marine (d'apr. Le Clère).
Loc. En volontaire. À la fin du siècle dernier, (...) [les soldats] se sentaient dévoués à la même cause, chacun s'offrant en volontaire (Taine, Philos. art, t. 1, 1865, p. 211).
P. plaisant. On va désigner des volontaires; volontaire désigné d'office. Il demande un volontaire. Trois secondes de réflexion chez les hommes. Puis l'un d'eux déclare:Oh! moi, je veux bien (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 38).
3. Péj., vieilli. (Personne) qui manifeste une volonté obstinée et exagérée. Synon. entêté, obstiné, têtu.Mon Dieu, s'écria-t-il, je suis comme un enfant.Un enfant volontaire et bien gâté, dit-elle (Balzac, Langeais, 1834, p. 280).La fille, peu jolie, mais charmante, est un peu volontaire, comme un enfant gâté (Stendhal, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 428).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Mais peut-être le public moyen s'exagère-t-il, dans un mouvement tel que celui du cubisme, la part du caprice, du volontaire et du gratuit (Gillet, Art fr., 1938, p. 168).
REM.
Volonteux, -euse, adj.,hapax. Plein de bonne volonté (d'apr. Rheims 1969). Jourdan pensa qu'il était temps de se servir du brabant neuf. La charrue avait encore les muscles tout bleus de la dernière foire, elle sentait le magasin du marchand mais elle avait l'air volonteuse (Giono, Que ma joie demeure, 1935, p. 41).
Prononc. et Orth.: [vɔlɔ ̃tε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. A. En parlant de choses 1. 1265-70 « qui résulte d'une décision librement choisie » obedience voluntaire [d'une religieuse] (in Le Grand, Statuts d'hôtels-dieu et de léproseries, recueil de textes du 12eau 14es., 156-7 ds Quem. DDL t. 4); 2. ca 1370 « qui résulte d'un acte de volonté » (Nicole Oresme, Ethiques, III, 4, éd. A. D. Menut, p. 182: chose voluntaire est de laquelle le principe et cause est en celui qui la fait); 1872 spéc. muscles volontaires (Littré); 3. 1924 « qui porte les marques d'un caractère volontaire » mâchoire volontaire (Gide, Si le grain, p. 465). B. En parlant de personnes 1. 1459 « qui ne veut faire que sa volonté, qui a une volonté capricieuse » (doc. Arch. de Tournai ds Gdf. Compl.); 1559 (Froissart, Chron., chap. CCVIII, Lyon, J. de Tournes, t. 1, p. 237: Le sire de Gommegines, qui estoit adonc jeune et voulontaire [éd. S. Luce, I, 464, t. 5, p. 217, 5 − de même que ms. Amiens, xves. −: volentrieux]); 2. a) ca 1470 « dont l'action n'est influencée par aucune contrainte » menteur volontaire (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 369); b) 1587 milit. « qui propose volontairement ses services » gens volontaires (Lanoue, Discours pol. et milit., XXVI, éd. F. E. Sutcliffe, p. 645); 3. id. « qui a de la volonté, résolu » (Id., ibid., VII, p. 186). II. Subst. 1. 1606 hist. romaine, plur. « esclaves rachetés par le trésor public et enrôlés dans l'armée; volontaires » [en lat. volones, de velle] (Nicot); 2. 1606 « roturiers rendant un service personnel aux bans et arrière-bans » (ibid.); 1680 « celui qui porte les armes pour le roi à ses frais, pour l'honneur » (Rich.); 3. av. 1646 milit. « celui qui assume de son plein gré une mission périlleuse » (Mém. du maréchal de Bassompierre, éd. de Chanterac, t. 3, p. 49: je la fis reconnoistre [une barricade] par mon volontaire qui estoit un jeune garçon de seise ans); 4. 1923 « personne bénévole qui offre ses services » en parlant de pompiers (Radiguet, Le Diable au corps, Paris, Grasset, p. 18). Empr. au lat.voluntarius « (d'une personne) qui agit librement, volontairement », spéc. auxiliaria voluntaria « contingents volontaires »; voluntarii subst. plur. « soldats volontaires » (César, Tite-Live); « (en parlant de choses) fait volontairement ». Fréq. abs. littér.: 2 254. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 431, b) 2 357; xxes.: a) 3 018, b) 4 433. Bbg. Quem. DDL t. 4. − Reiner (E.). Les Doublets étymologiques... Wien, 1982, p. 62.