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VIVANT, -ANTE, adj. et subst.
I. − Part. prés. de vivre1*.
II. − Adjectif
A. −
1. [P. oppos. à mort, morte] Qui vit, qui est en vie; dont les fonctions de la vie se manifestent de manière perceptible. Une alouette chante en battant des ailes et remuant les pattes sans changer de place dans l'atmosphère. Je vois cette charmante petite chose vivante qui vibre sans se déplacer en face de moi, comme si elle becquetait la lumière (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 65).Une obsession pareille à celle des créatures qui portent en elles jusqu'à leur dernier jour la peur d'être enterrées vivantes (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 97).
Cadavre, squelette, mort vivant. Personne qui a l'aspect d'un mort, qui évoque la mort. Qu'elle l'arrache à cette morte vivante, à cette mangeuse d'âmes, froide comme la goule des cimetières (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 159).
Vieilli. [Gén. dans des phrases nég.] Âme vivante. Être humain quel qu'il soit. Synon. âme qui vive (v. vivre1I A 1 a).Demeurant avec sa vieille gouvernante, sans parents, sans amis, il ne recevait âme vivante (A. France, Vie fleur, 1922, p. 207).
Au fig. S'enterrer, s'ensevelir vivant. Renoncer à la vie publique, se retirer du monde. Peut-être était-il la cause de cette brusque résolution qu'elle venait de prendre de quitter Paris et d'aller s'ensevelir vivante dans un pli des falaises bretonnes (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 551).
LITURG. Pain vivant. L'Eucharistie. Vos pareils ôtent au peuple le pain vivant à cause des germes qu'il peut contenir et lui imposent un Dieu d'eau distillée, sans goût, sans saveur, sans microbes, abstrait et imbuvable (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 248).
Empl. subst. Personne qui est en vie. Rayer qqn du nombre des vivants. « Les morts, m'affirmait sereinement une voyante, sont pareils aux vivants, sauf qu'ils sont morts (...) ». Si elle disait vrai, quel espoir! (Colette, Pays connu, 1949, p. 89).
DR. Le dernier vivant. Celui qui survit dans un couple. Synon. survivant.Les meubles, Raymond! Mais qui te dit que nous les aurons, les meubles? (...)Mais, Raymond, ils avaient tout fait au dernier vivant. Et je suis sûre que MmeDelahaie a modifié les dispositions de son mari (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 38).
2. [P. oppos. à inanimé] Qui est doué de vie; qui possède les propriétés physico-chimiques caractérisant la vie et qui la différencient de l'inerte, du minéral. Cellule, germe, matière, molécule, organisme vivant(e); êtres vivants; espèces vivantes. C'est cet aspect si différent dans les manifestations des corps vivants comparées aux manifestations des corps bruts qui a porté les physiologistes (...) à admettre dans les premiers une force vitale (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 96).
Empl. subst. Ce qui présente les caractéristiques de la vie. On peut l'observer [la division cellulaire] sur le vivant (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 74).
B. −
1. [En parlant de qqn, d'un groupe] Qui est plein de vie, de dynamisme. Synon. dynamique.Enfant (bien) vivant; classe vivante. Pour une famille vraiment vivante où chacun pense, aime et agit, avoir un jardin est une douce chose (Proust, Plais. et jours, 1896, p. 180).[Clotilde] se la rappelait très bien cette grande brune, bien faite, pas précisement jolie, mais gaie, vivante (Tharaud, Bien-aimées, 1932, p. 258).
[P. méton.; en parlant d'un comportement, d'une caractéristique physique, etc.] Regard vivant. Elle avait pourtant d'assez beaux yeux bruns, chauds et vivants, qui se levaient souvent vers son compagnon (Magnane, Bête à concours, 1941, p. 29).Je regardais son bras nu, cet endroit que j'aime tant, qui s'appelle la saignée, je crois? Si doux, si merveilleusement lisse et vivant (Mauriac, Passage Malin, 1948, I, 1, p. 34).
Au fig. Qui a la vigueur, l'expression de ce qui vit; qui en a les qualités. Synon. animé.Description, dialogue, discours, drame, roman, récit, représentation, spectacle vivant(e). Les portraits de Villars et de Vendôme sont fort vivants et des plus gais, sans trop de charge (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 154).On dit d'un livre qu'il est « vivant » quand il est aussi désordonné que la vie, vue de l'extérieur, semble l'être à un observateur accidentel (Valéry, Litt., 1930, p. 112).
Subst. masc. Bon vivant. Personne d'humeur joviale qui apprécie les plaisirs de la vie. La mort n'est pas loin. Capitaine, J'aime la vie, et vivre est la chose certaine, Mais rien ne sait mourir comme les bons vivants. Moi, je donne mon cœur, mais ma peau, je la vends (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 977).Il faut bien rire un peu, dit-il au factionnaire et le factionnaire le regarde passer avec ce regard figé qu'ont parfois les bons vivants devant les mauvais (Prévert, Paroles, 1946, p. 18).
2. Qui est constitué par un ou plusieurs êtres vivants, et en particulier par des personnes. Forteresse, mur vivant(e). Rien de plus (...) grandiose que l'irruption de ces quelques milliers d'hommes (...). La route, devenue torrent, roulait des flots vivants (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 27).
Tableau* vivant.
[Avec un subst. désignant qqc.] Qui est la réplique, l'incarnation de quelqu'un ou de quelque chose. Bibliothèque, encyclopédie, gazette vivante. Vous êtes le portrait (...), mais le portrait vivant de votre père (Dumas père, P. Jones, 1838, II, 3, p. 146).Il va en faire une bille, quand il te trouvera là, planté comme un vivant reproche (Arnoux, Zulma, 1960, p. 72).
3.
a) [En parlant d'un lieu] Qui est animé, actif; qui est fréquenté par beaucoup de gens. Quartier, rue, ville vivant(e). Les fêtes de la Toussaint, chacun sait quel est, pour Paris, cette cité vivante par excellence, à cette date le souvenir des défunts! Toute la préoccupation de ce qui d'habitude s'appelle les Passants, tend vers les trois nécropoles (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 784).
b) Au fig. [En parlant de qqc.] Qui est animé d'une sorte de vie; qui est présent, actif. Art, religion, société, tradition vivant(e). Il suffirait d'un petit essaim de philologues ou de lexicographes, réunis à quelques écrivains, pour tenir continuellement à jour la table des mots vivants à telle époque (Valéry, Regards sur monde act., 1931, p. 293).
En partic. Qui est présent dans la mémoire, le souvenir de quelqu'un. Souvenir vivant. Une image s'agitait dans mon cœur, une image tenue en réserve pendant tant d'années (...); conservée vivante au fond de moi (...) pour mon supplice, pour mon châtiment, qui sait? d'avoir laissé mourir ma grand'mère (Proust, Sodome, 1922, p. 1115).Ce vieil omnibus a disparu, mais son austérité, son inconfort sont restés vivants dans mon souvenir (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 146).
LING. Langue vivante. [P. oppos. à langue* morte, langue artificielle*] Langue spontanément et effectivement parlée dans une communauté linguistique. Quelle que fût l'épreuve, en quelque matière qu'il fallût composer, sciences ou lettres, langues vivantes ou classiques, Morlot, Laboriette et Chazal étaient toujours les derniers (A. France, Vie fleur, 1922, p. 361).
III. − Substantif
A. − Durée de la vie de quelqu'un; temps qui reste à vivre. (Dict. xxes.).
Loc. à valeur adv. Du vivant de qqn; de son vivant; en son vivant (vx). Pendant la vie de quelqu'un. Poiresson et Périnet, fils l'un et l'autre de défunt Jean de Vouthon, frère d'Isabelle Romée, en son vivant couvreur de son état (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 452).Elle travaillait à diminuer ses imperfections (...) à s'instruire. Du vivant de mon père, tout cela se soumettait, se fondait dans un grand amour (Gide, Si le grain, 1924, p. 463).
B. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui a les caractères spécifiques de la vie. Nous sommes à un de ces carrefours. Du mécanique plaqué sur du vivant, voilà une croix où il faut s'arrêter, image centrale d'où l'imagination rayonne dans des directions divergentes (Bergson, Le Rire, 1950 [1900], p. 29).Il n'y a pas une organisation du vivant, mais une série d'organisations emboîtées les unes dans les autres comme des poupées russes (Fr. Jacob, La Logique du vivant, 1970, p. 24).
Prononc. et Orth.: [vivɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 12 839. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 14 576, b) 18 607; xxes.: a) 19 620, b) 20 395. Bbg. Goug. Mots. t. 3. 1975, p. 17. − Quem. DDL t. 17, 25.