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VIOLETTE, subst. fém.
A. − BOTANIQUE
1.
a) Genre de petites plantes herbacées, des prés et des bois, de la famille des Violacées, annuelles ou vivaces, à fleurs violettes ou blanches, solitaires et dont une espèce, la violette odorante, exhale une odeur très agréable. La violette confie aux zéphyrs sa modeste postérité (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 207).
Violette des champs. ,,La violette des champs ou pensée sauvage est un dépuratif recommandé surtout dans les maladies de la peau`` (Duq. Plantes 1974).
Violette de(s) chien(s), de(s) loup(s). Il y a une violette sauvage, très pâle et sans odeur, qui s'appelle dans une grande partie de la France violette de chien, c'est-à-dire bonne pour les chiens (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 200).Un bleu pâle qui est celui des violettes de loup (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 104).
Violette de Parme. Violette originaire de Parme, à fleurs bleu pâle, à odeur discrète. Un gros bouquet de violettes de Parme, à demi enveloppé de papier de soie (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1364).
b) P. méton.
Fleur de cette plante. Violette blanche, bleue, mauve; humble, timide violette. La pâle violette, en son réduit obscur, Timide, essaie au jour son doux regard d'azur (Gautier, Prem. poés., 1830-45, p. 140).Hyacinthe en portait le costume [des Bonapartistes] : longue redingote boutonnée sous le menton, bouquet de violettes à la boutonnière, gourdin à la main (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 180).
Vieilli, fam. De la violette. Des violettes. Tant qu'il y a de la violette, il en porte sur lui (Ac.1835, 1878).
[Cette fleur dans ses diverses utilisations] Sirop, tisane de violettes. La crème de violette est une liqueur à base de pétales de violette et d'alcoolats d'orange amère. Elle est surtout utilisée en cocktails (Sallé1982).
PARFUMERIE. Parfum à base de fleurs de violettes ou obtenu par synthèse; p. ext., parfum rappelant l'odeur de la violette. Désodorisant ménager, savon à la violette. Donne-moi aussi le petit flacon de violette. Et quand je dis de violette... Il n'y a plus de vraie odeur de violette. Ils la font avec de l'iris. Et encore, la font-ils avec de l'iris? Mais tu t'en moques, toi, Minet-Chéri, tu n'aimes pas l'essence de violette. (...)Autrefois, une femme vraiment distinguée ne se parfumait qu'à la violette (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 201).
2. P. anal. [Dans des noms de plantes aux fleurs plus ou moins violettes] Violette du Cap. Synon. de saintpaulia.Saintpaulia, la violette du Cap: multiplication par semis effectués généralement au début du printemps. Semez en pots, maintenus à une température de 18-20 C (Multipliez vos plantes, Paris, éd. Elsevier Séquoia, 1980, p. 124).Violette de la Chandeleur. Perce-neige. (Dict. xixeet xxes.). Violette de Marie. Campanule à grosses fleurs (Dict. xixeet xxes.).
B. − [P. réf. à la couleur de la fleur de la violette commune]
1. Loc. adj., littér. De violette. D'un mauve pâle rappelant celui de la violette. La nuit tombait, une étoile brillait déjà au fond du ciel couleur de violette (Zola, Terre, 1887, p. 145).Cette duchesse Ezzia, dont (...) les larges yeux de violette (...) enchantaient les nuits de tous les êtres passionnés (Giono, Angelo, 1958, p. 62).
2. En appos. à valeur d'adj., littér. (Couleur) violette des bois, violette de Parme. D'un violet plus ou moins pâle rappelant la couleur de ces diverses fleurs. Les provinces (...) arboreraient demain avec ivresse le drapeau vert-pomme ou violette des bois, si le télégraphe les assurait d'une manière positive que cela est ainsi à Paris (Mussetds Le Temps, 1831, p. 38).Elle avait revêtu une robe d'intérieur couleur violette de Parme (L. de Vilmorin, Belles amours, 1954, p. 143).
3. Poét. Violettes de la mort, du trépas. Teintes livides et violâtres (aux approches) de la mort. La pauvre Macha devint pâle comme un linge, et les violettes de la mort apparurent sur ses lèvres (Coppée, Contes en prose, 1882, p. 212).Un vieillard râlait sur sa couche Souffrant tous les maux d'ici-bas; Déjà bleuissaient sur sa bouche Les violettes du trépas (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p. 303).
4. ÉBÉN. Bois de violette. Palissandre du Brésil et des Indes, au bois violet veiné de noir. Une commode de bois de violette (...) contenait dans ses tiroirs des raretés (A. France, Révolte anges, 1914, p. 254).
C. − P. anal.
1. [P. réf. au fait que la fleur de la violette est dissimulée sous les feuilles] Personne humble, modeste, timide. Instruits d'une si belle vie cachée (...), l'Évêque et quelques personnes influentes avaient parlé de cette fleur de piété vraie [Véronique], de cette violette parfumée de vertus (Balzac, Curé vill., 1839, p. 45).
2.
a) Arg. Gratification. Synon. fleur.Dora avait droit à une violette pour avoir gardé le cave au page, le temps qu'on opère (Pt Simonin ill., 1957, p. 291).
b) Les pieds en bouquet de violettes. Fam. Les pieds en éventail. Il s'installait dans un fauteuil (...) et il se mettait à lire les faits divers, les pieds, comme il disait « en bouquet de violettes » (Vialar, Bon Dieu, 1953, p. 54).Arg. Avoir les pieds en bouquet de violettes. ,,Être au comble de la jouissance en amour. Moi, y a que mon homme pour me mettre les pieds en bouquet de violette`` (Sandry, Carrère, Dict. arg. mod., 1953, p. 140).
Prononc. et Orth.: [vjɔlεt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1remoit. xiies. « fleur [au sens global pouvant désigner la plante entière] dont une variété, très parfumée, a la couleur qu'on obtient par le mélange de blanc, de bleu et de rouge » (Lapidaire de Marbode, éd. P. Studer et J. Evans, Anglo-norman Lapidaries, 383, p. 43); 2. ca 1610 sentir la violette (Beroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, éd. fac-sim. par H. Moreau et A. Tournon, p. 254); 3. 1690 bois de violette « bois d'aspect violet (palissandre) » (Fur.); 1874 yeux de violette (Banville, Exilés, p. 35). B. 1542 « giroflée » (Gesner, Catalogus plantarum latine graece germanice et gallice, fo52 vo). C. 1762 plur. « couleurs du visage résultant d'une atteinte mortelle » (Rousseau, Le Lévite d'Ephraïm ds Œuvres compl., La Pléiade, t. 2, p. 1215). D. 1822 couleur violette de Parme (Obs. modes, t. 3, p. 148); 1829 en appos. à valeur d'adj. violette des bois (J. dames et modes, p. 475). E. 1839 « personne humble, modeste ou timide » (Balzac, loc. cit.). F. 1928 violettes « gratifications » (Lacassagne, Arg. « milieu », p. 205); 1953 violette « id. » (Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 242). Dér. de l'a. fr. viole désignant cette fleur (dep. fin xies., judéo-fr., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1060, p. 146) et issu du lat. viola désignant différentes plantes dont la violette (lat. viola purpurea, lat. bot. de Linné viola odorata) et certaines variétés de giroflées (v. André Bot.); suff. -ette (-et*). Fréq. abs. littér.: 1 257. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 061, b) 2 683; xxes.: a) 2 495, b) 1 501. Bbg. Quem. DDL t. 3, 10, 21, 22.