Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
VESTIAIRE, subst. masc.
A. −
1. Lieu où sont déposés les vêtements des membres d'une communauté, d'un corps constitué. Vestiaire de la Chambre des députés, des pairs, d'un couvent, d'un tribunal. C'est une agréable demeure bourgeoise où j'entre par une sombre antichambre gothique pareille à un vestiaire de la Chambre des lords, que meuble seul le buste en marbre d'un vieux gentleman à favoris (Morand, Londres, 1933, p. 278).
2.
a) Lieu où l'on dépose provisoirement des vêtements d'extérieur (manteaux, chapeaux, gants, etc.) ou des objets encombrants (parapluies, cannes, sacs) dans certains établissements publics. Vestiaire de bibliothèque, de cabaret, de musée, de l'Opéra, de théâtre; vestiaire d'un restaurant; chasseur, dame, personnel du vestiaire; préposé au vestiaire; déposer, chercher, reprendre qqc. au vestiaire. C'est un franc d'entrée (...) et deux sous de vestiaire (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 267).La grossièreté de M. Verdurin eut pour effet que les hommes du vestiaire firent passer d'autres personnes avant Saniette et, quand il voulut tendre ses affaires, lui répondirent: « Chacun son tour, Monsieur, ne soyez pas si pressé » (Proust, Prisonn., 1922, p. 228).
Loc. fig., fam. Laisser, mettre qqc. au vestiaire. Abandonner, délaisser quelque chose, s'en désintéresser. Synon. pop., fam. mettre au rancart*.Il faut laisser trop de choses au vestiaire. J'abandonne volontiers ma bourse, mais non pas ma raisonma raison d'être (Gide, Journal, 1927, p. 837).
P. méton. Personne qui tient le vestiaire. Un confrère (...) prié par moi à dîner (...) se vit forcé de régler à ma place, de donner à ma place un pourboire au vestiaire, tandis que, les dents serrées, je lui disais: « Que voulez-vous, je suis avare » (Gide, Journal, 1929, p. 961).
b) Lieu ou l'on enlève ses vêtements de ville pour revêtir une tenue correspondant à une activité précise. Vestiaire des acteurs, des employés, des joueurs, des ouvriers; vestiaire d'une piscine, d'un stade. Un grand verre de bière, avalé au vestiaire des « artistes » (Colette, Music-hall, 1913, p. 82).Il faut éviter, dans toute la mesure possible, le déshabillage en commun, les vestiaires comporteront donc autant de petites loges que d'élèves susceptibles de suivre simultanément l'entraînement (Bourgat, Techn. danse, 1959, p. 25).
Interj. fam. [Pour signifier le mécontentement du public à l'égard d'un joueur, d'un acteur] Au vestiaire! (Dict. xxes.).
c) Meuble, emplacement dans un logement, généralement fermé et spécialement conçu pour déposer momentanément ou pour entreposer des vêtements. Synon. garde-robe.Très beau vestiaire fer forgé, glace St Gobain (Catal. jouets (Louvre), 1937).
En appos. Armoire vestiaire. Placards-vestiaires camouflés de miroirs (Colette, Chatte, 1933, p. 77).
B. − P. méton.
1. Ensemble des vêtements qui composent la garde-robe d'une personne; ensemble de pièces de vêtements. Ce loueur de costumes s'appelait le changeur (...). Il avait un vestiaire assez complet. (...) à chaque clou de son magasin pendait, usée et fripée, une condition sociale; ici l'habit de magistrat, là l'habit de curé, là l'habit de banquier (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 708).Au cou de Gontran, toujours un peu râpé, une cravate. C'était, de notre ancien vestiaire, à peu près tout ce qui devait subsister au monde (Giraudoux, Simon, 1926, p. 56).
2. Ensemble des vêtements et objets qui sont déposés au vestiaire de certains établissements. Chercher, apporter le vestiaire de qqn; attendre, prendre son vestiaire. Un valet de pied en habit le débarrassa de son vestiaire (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 177).
Prononc. et Orth.: [vεstjε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1200 vestuaire « lieu où l'on range les habits religieux » (Règle de St Benoît, éd. A. Héron, 3035); b) fin xiiies. viestïaire (Hystore Job, éd. J. Gildea, 349); 1372-73 vestiaire (J. Froissart, La Prison amoureuse, éd. A. Fourrier, 3156); 2. 1354 « fourniture de vêtements religieux » (Chartes et doc. de l'Abbaye de Saint-Magloire, éd. A. Terroine et L. Fossier, t. 3, 90, p. 191); 3. 1831 « ensemble des vêtements d'une personne, garde-robe » (Nodier, Fée Miettes, p. 143); 4. 1832 « endroit où, dans un théâtre, les acteurs changent de costumes » (Hugo, N.-D. Paris, p. 19); 1833 « endroit où l'on change de vêtements » ici, à propos d'un bal costumé (Sand, Lélia, p. 210); 1867 « lieu où l'on dépose momentanément les vêtements d'extérieur, les parapluies, etc. » ici, dans une maison particulière (Taine, Notes Paris, p. 74). II. 1721 « celui qui prend soin des vêtements impériaux [à Byzance] », « tailleur [à Rome] » (Trév.). I empr. au lat. vestiarium « armoire ou coffre à serrer les habits; habits, vêtements; magasin de vêtements »; la forme a est due à l'infl. de vestu, part. passé de vestir (vêtir*). II empr. au lat. tardif vestiarius « esclave chargé de la garde-robe; marchand d'habits », ces deux mots représentant des subst. de l'adj. vestiarius, -a, -um « qui se rapporte aux vêtements », dér. de vestis (veste*). Fréq. abs. littér.: 186.