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VERNIS, subst. masc.
I.
A. − ,,Solution dans l'alcool, l'essence ou une huile siccative, de gommes ou de résines, naturelles ou synthétiques, employée pour recouvrir un métal, un bois, etc., d'une couche ornementale ou protectrice plus ou moins brillante`` (Duval 1959). C'est seulement quand la surface du meuble est parfaitement polie qu'on peut soit la vernir soit l'encaustiquer. Le vernis conserve le brillant de la surface polie; il préserve le meuble de la sécheresse, de l'humidité, des insectes, des moisissures (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 20).V. ambre ex. 2.
Vernis copal. V. copal rem.
SYNT. Vernis bitumineux, cellulosique, fixateur, fusible, hydrofuge, inattaquable, incolore, mat, synthétique; vernis à l'alcool, à l'esprit-de-vin, à l'essence, à l'éther; vernis au tampon; vernis écaillé, de mauvaise qualité; couche, odeur, pellicule de vernis; craquelures d'un vernis; appliquer, passer un vernis.
En partic.
Vernis gras, vernis à l'huile. Vernis constitué par une dissolution de résines dans une huile siccative ou un mélange d'huiles siccatives (d'apr. Peint. 1978). Les vernis gras sont surtout employés en carrosserie, pour le bâtiment, dans l'impression et pour la protection des métaux (Lar. comm.1930).
Vernis(-)émail, vernis isolant. Variété de vernis utilisée notamment dans l'industrie électrotechnique, en particulier pour l'isolation électrique des fils dans les bobinages (d'apr. Peint. 1978).
Vernis(-)émulsion. ,,Vernis dont le liant est constitué par une émulsion aqueuse des éléments non volatils`` (Industries 1986).
Vernis-laque. Vernis, en général coloré, susceptible de produire, par séchage, des films durs et résistants qui donnent une impression de profondeur rappelant celle d'une laque (d'apr. Peint. 1978).
Spécialement
COSMÉTOL. Vernis à/pour ongles, p. ell. vernis. Produit à base d'une substance cellulosique que l'on emploie pour rendre les ongles brillants et/ou colorés (d'apr. Lar. encyclop.); p. méton., couche de vernis à ongles. Vernis incolore, rouge; faire sécher son vernis à ongles; se mettre/se passer du vernis sur les ongles. Ses ongles où le vernis se fendillait et se détachait par plaques (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 97).Vernis laque*.
GRAV. Vernis protecteur que l'on applique sur une plaque de cuivre ou de zinc destinée à être gravée à l'eau-forte. On utilisa d'abord un vernis mou jusqu'à ce que J. Callot introduisît un vernis dur, permettant des effets plus nets; après lui cependant le vernis mou ne fut pas abandonné mais perfectionné (Nér.Hist. Art1985).P. méton. Vernis mou. ,,Procédé de gravure à l'eau-forte, dans lequel l'artiste dessine, non pas directement à la pointe sur la planche vernie, comme dans l'eau-forte ordinaire, mais à l'aide d'un crayon sur une feuille de papier recouvrant la planche, après avoir étendu sur celle-ci un vernis de composition spéciale`` (Dacier 1944); gravure obtenue par ce procédé. Ce qui distingue un vernis mou d'une héliogravure, c'est l'apparence du crayon que ne donne pas l'héliogravure (Des.-MullerImpr.1912).
ARTS DÉCOR. Vernis Martin. Vernis à base de résine de copal mis au point au xviiies. par les frères Martin pour concurrencer les laques d'Extrême-Orient; p. méton., matière enduite de ce vernis, objet recouvert de ce vernis. Songez aux bibelots chinois en vernis Martin, sous Louis XVI (Toulet, Corresp. avec un ami, 1920, p. 100).
PEAUSS. Vernis à base d'huile de lin ou de résine destiné à donner au cuir un finissage lisse et brillant (d'apr. Rama Maroq. 1975). P. méton. Cuir ayant reçu une application de vernis. Des petites bottes délicieuses à très hauts talons Louis XV, en chevreau et vernis, lacées sur le dessus, qui montaient au milieu du mollet (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 349).Couche de vernis dont est enduit un cuir. Les pieds nus dans des mules au vernis craqué (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 116).
B. − P. anal.
1. Enduit brillant; éclat, lustre (d'une chose). L'humidité du brouillard se résout en gouttelettes et met un léger vernis sur les choses (Barbusse, Feu, 1916, p. 168).
2. Enduit organique. D'abord, par la résistance de l'épiderme et par le vernis imperméable que la matière sébacée étale à sa surface, la peau exerce un rôle de protection contre les traumatismes et les infections (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 169).
3. Spécialement
a) CÉRAM. Vernis (de poterie, de potier). ,,Glaçure transparente, incolore ou teintée par addition d'oxydes métalliques appliquée sur les poteries communes pour les rendre imperméables`` (Nér. Hist. Art 1985). Vernis plombifère. On imagine en Occident, à l'époque carolingienne, de recouvrir les pièces d'un enduit transparent à base de plomb, appelé vernis ou glaçure (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p. 4).V. alquifoux ex. 2.
b) IMPR. ,,Composant des encres qui constitue le liant dans lequel les matières colorantes sont incorporées`` (Comte-Pern. 1974). Synon. excipient.Les vernis étaient tous fabriqués autrefois avec des huiles végétales (...). Les vernis des encres modernes ont une composition plus complexe, ils contiennent des résines naturelles ou synthétiques, et une huile minérale légère, dans laquelle les résines se diffusent (Impr.1977).
C. − Au fig.
1. Aspect faussement ou exagérément flatteur sous lequel une personne dissimule sa vraie nature; affectation de sentiments que l'on n'éprouve pas. Synon. teinture.Vernis de culture, d'élégance, de politesse. Lorsque les autres vendeuses, chez lui, n'avaient qu'une éducation de frottement, le vernis qui s'écaille des filles déclassées, elle, sans élégances fausses, gardait sa grâce, la saveur de son origine (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 706).Son vernis de douceur et de timidité s'est écaillé; je ne le reconnais plus. Ses traits laissent paraître une lourde obstination (Sartre, Nausée, 1938, p. 151).V. craqueler ex. 1.
2. Aspect superficiel, apparence trompeuse d'une chose. La diversité des choses, leur individualité n'étaient qu'une apparence, un vernis (Sartre, Nausée, 1938, p. 163).V. affecté1ex. 13.
D. − BOT. Végétal, représenté par de nombreuses espèces, fournissant un suc résineux entrant dans la préparation des vernis. Au milieu des pins, quelques bouquets de châtaigniers, de vernis, de chênes (Faure, Hist. art, 1912, p. 208).
Vernis du Japon. Synon. cour. de ailante* glanduleux.Un vernis du Japon empoisonnait l'air de son relent tenace de droguerie orientale (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 189).
II. − Coquillage bivalve comestible. On pêche le vernis à Brest, au Croisic, à Arcachon (Lar. mén.1926).
Prononc. et Orth.: [vε ʀni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1135 verniz « enduit à base de résine que l'on applique sur certains objets en guise de protection ou d'ornement » (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, AB, 913); b) 1600 vernis « enduit vitrifié que l'on applique sur la poterie » (O. de Serres, Le Théâtre d'agriculture, p. 233); c) 1765 p. ext. « aspect luisant, brillant » (H. J. Dulaurens, Hist. de la Sainte Chandelle d'Arras, p. 35); 2. 1698 au fig. « apparence avantageuse, brillante, qui ne correspond généralement pas à la réalité profonde » (Dancourt, Retour des offic., sc. 15 ds Littré); 3. 1765 bot. vernis du Japon (Encyclop. t. 17, p. 77b); 4. 1926 désigne un coquillage (Lar. mén.). Du lat. médiév. veronice « résine » (att. au viiieou ixes. dans un ms. de Lucques, v. A. Thomas ds Romania t. 37, p. 436; à l'orig. de l'ital. vernice « vernis », att. dep. le xiiies., Br. Latini d'apr. DEI), issu du gr. byz. β ε ρ ε ν ι ́ κ η, β ε ρ ο ν ι ́ κ η « résine; ambre » (xiies.), gr. tardif β ε ρ ε ν ι ́ κ ι ο ν, β ε ρ ο ν ι ́ κ ι ο ν « soude » (Galien d'apr. Bailly), mots dont le rapport avec β ε ρ ε ν ι ́ κ η, anc. nom d'une ville de Cyrénaïque, n'est pas prouvé. Voir W. Foerster ds Z. rom. Philol. t. 32, pp. 338-348; A. Thomas, op. cit., pp. 432-439; FEW t. 1, pp. 332b-333a; Kahane ds Rom. Philol. t. 14, pp. 289-294; Kahane Byzanz, 381, no55. Fréq. abs. littér.: 344. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 373, b) 492; xxes.: a) 586, b) 523. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 431. − Gohin 1903, p. 368. − Quem. DDL t. 25 (s.v. vernis du Japon). − Sculpt. 1978, p. 660.