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VENDETTA, subst. fém.
[Dans certaines régions méditerranéennes, notamment en Corse]
A. − État d'inimitié, d'hostilité, consécutif à une injure ou à un meurtre, entre deux familles, deux clans. Esprit de vendetta. Puisque vous connaissez les Corses, vous devez savoir comment ils tiennent leur parole (...). À partir de ce moment je vous déclare la vendetta; ainsi, tenez-vous bien, et gardez-vous de votre mieux; car la première fois que nous nous trouverons face à face, c'est que votre dernière heure sera venue (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 637).
B. − Vengeance d'une injure ou d'un meurtre par le meurtre, qui se transmet de génération en génération dans les familles et dans les clans. Quand la vieille mère reçut le corps de son enfant, que des passants lui rapportèrent, elle ne pleura pas, mais elle demeura longtemps immobile à le regarder; puis, étendant sa main ridée sur le cadavre, elle lui promit la vendetta (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Vendetta, 1883, p. 118).Casimir, qui est ruiné et poursuivi par ses créanciers, (...) se réfugie en Corse. Là, après avoir bu dans le verre d'une jeune fille, Ninetta, il est forcé de se marier avec cette dernière, sous peine d'être en butte à la vendetta des cent cinquante membres de la famille (L. Schneider, Maîtres opérette fr., 1924, p. 203).
P. anal. Après une brouille féroce, comme en produisent en province les rivalités de fortunes foncières et pendant laquelle les deux familles se sont livrées à une vendetta de calomnies et cancans déshonorants, les Henrys se sont réconciliés avec les Labille (Goncourt, Journal, 1877, p. 1196).Aujourd'hui 29 morts [en Turquie]. Demain 32, ou plus, victimes de la vendetta à la turque. Deux mille morts depuis janvier. L'horreur est devenue banalité (L'Express, 6 sept. 1980, p. 118, col. 2).
REM.
Vendette, subst. fém.,var. francisée, vieilli. Il est impossible de parler des Corses sans attaquer ou sans justifier leur passion proverbiale. Orso (...) disait que la vendette est le duel des pauvres. Cela est si vrai (...) qu'on ne s'assassine qu'après un défi en règle. « Garde-toi, je me garde », telles sont les paroles sacramentelles qu'échangent deux ennemis avant de se tendre des embuscades (Mérimée, Colomba, 1840, p. 24).
Prononc. et Orth.: [vɑ ̃(n)dεt(t)a], [-deta]. Att. ds Ac. dep. 1878: en se prononce in et on fait sentir les deux T. [vε ̃] ds Littré et Barbeau-Rodhe 1930. Au xixes., parfois, vendette notamment chez Mérimée. Littré en vedette: ,,vendetta [vε ̃-] ou à la française vendette [vε ̃-]``. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 314: une vendetta, plur. des vendettas. Étymol. et Hist. 1. 1788 vendette (Dupaty, Lettres sur l'Italie, en 1785, t. 1, p. 77 d'apr. R. Arveiller ds Mél. Frank (I.), p. 18: Les Gênois sont vindicatifs. Mais cet esprit de vendette [it. ds le texte] tient à la difficulté d'obtenir justice); 1803 vindette [à propos des Indiens d'Amérique du Nord] (Volney, Tabl. du climat et des sols des États-Unis ds Œuvres, Paris, t. 7, 1821, p. 387); 2. 1805 vindetta (Constant, Journaux, p. 193: la vindetta [it. ds le texte] des Corses); 1830 (Balzac, La Vendetta [titre]). Empr., d'abord, sous une forme francisée, à l'ital.vendetta « châtiment; vengeance » (dep. xiiies. d'apr. DEI; cf. Dante, Boccace, etc. ds Tomm.-Bell.), du lat. vindicta « id. », part. passé fém. subst. de vindicare « punir; venger », puis au corse vendetta, lui-même empr. à l'ital. Cf. vindicte. Fréq. abs. littér.: 39. Bbg. Hope 1971, p. 451.