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VEILLÉE, subst. fém.
A. − [Le plus souvent à la campagne] Soirée plus ou moins longue, entre le dîner et le coucher, consacrée à une réunion de famille ou entre amis et/ou voisins. Longues veillées; veillées d'hiver; le soir à la veillée; raconter des contes, des histoires à la veillée. C'était le moment ou jamais des réunions du soir (...) la saison des veillées devant l'âtre autour des bolées de cidre chaud (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 235).Les premiers instants sont silencieux, on entend le doux ronflement des rouets et le léger cliquetis des aiguilles qui s'entrecroisent (...) mais bientôt (...) l'on devise gaiement pendant les quatre ou cinq heures que dure ordinairement la veillée. Les vieillards pleins de souvenirs (...) narrent des récits que l'on se transmet oralement depuis des générations (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 89).
Loc. verb., vieilli. Faire la veillée. Participer à une telle réunion. Chaque soir les sœurs et les frères, auxquels se joignaient les amis de Saxon, faisaient la veillée autour du feu de la cuisine. Tout en écossant les légumes pour l'hiver, on causait des menus événements du jour (Barrès, Colline insp., 1913, p. 163).
P. méton., rare. Les personnes qui assistent à une telle réunion. Les muscles et les mots se détendent (...). Et peu à peu les voix ne sont plus à personne; la veillée cause (Romains, Vie unan., 1908, p. 221).
B. − Fait de ne pas dormir. Synon. veille.
1. [Pour travailler] Ayant de tout temps très peu dormi, il prolonge jusqu'à trois heures du matin ses veillées studieuses (Gide, Journal, 1943, p. 222).
2. [Pour veiller un malade] Depuis trois mois qu'elle ne sortait pas, clouée près du lit de Jeanne, elle n'avait pas d'autre compagnon de veillée au chevet de la malade que le grand Paris étalé à l'horizon (Zola, Page amour, 1878, p. 965).
3. [Pour veiller un mort] . Synon. de nuit funèbre*.Veillée mortuaire. Il songea à la veillée funèbre, auprès de son père mort (Rolland, J.-Chr.,Adolesc., 1905, p. 368).
4. HIST. Veillée d'armes/des armes (plus rare). Nuit de prière, de méditation que le futur chevalier passait avant l'adoubement. Pendant la veillée des armes, tel lira au futur chevalier une édifiante vie de saint, ou bien, si le jeune « bacheler » n'est pas d'humeur austère, viellera simplement pour le distraire (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 110).
P. ext.
Réunion nocturne, moment ou période précédant une action armée, une bataille. La veillée de ce soir-là était une veillée d'armes. N'étaient invités que les jeunes hommes qui devaient participer à l'expédition sur la voie ferrée; ils arrivaient l'un après l'autre, posant leur mitraillette contre le mur, près de la porte d'entrée (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 148).
Réunion nocturne, moment ou période précédant un événement important. L'automne devenait une veillée d'armes; et quand, à l'heure de la marée, le vent s'élevait, les vieux tilleuls frémissaient de présages (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 116).
REM.
Veglione, subst. masc.,vieilli. Fête de nuit, parfois costumée. Le veglione de l'Opéra (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). Voilà ma nuit mangée, flûte! Si encore la petite dame saoule revenait, celle de la nuit du veglione, qui m'a jeté la monnaie de son addition! (Colette, Music-hall, 1913, p. 83).
Prononc. et Orth.: [vεje], [ve-]. Martinet-Walter 1973 [vε-], [ve-] (9, 8). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1292 veilliee « soirée passée en commun pour travailler ou causer » (Trad. des institutes en français ds Bartsch-Horning 1887, p. 639, ligne 8); 1616 veillée (Crespin); b) 1823 « temps qui s'écoule entre le moment du repas du soir et celui du coucher » passer la veillée (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 83); 2. 1580 « état de veille » (Montaigne, Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 249); d'où a) 1690 « action de veiller un malade, de passer la nuit auprès d'un défunt avant les obsèques » (quatre veillées de malade (Fur.)); b) 1871 veillée d'armes « toute veillée précédant un acte, un événement important » (Zola, Fortune Rougon, p. 247); c) 1904 veillée des armes « nuit de méditation qui précédait l'adoubement du chevalier » (Nouv. Lar. ill.). 1 dér. de veille*; suff. -ée, v. ; 2 part. passé subst. fém. de veiller*. Fréq. abs. littér.: 511. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 438, b) 857; xxes.: a) 968, b) 757.