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VALSER, verbe intrans.
A. −
1. Danser la valse, une valse. Valser bien, très mal, à merveille; savoir valser; inviter qqn à valser; faire valser la mariée, la maîtresse de maison. Moi, je valsais aussi ce soir-là, bienheureux, Entourant ma beauté de mon bras amoureux, Sa main sur mon épaule, et dans ma main sa taille (Sainte-Beuve, Poés., 1829, p. 108).De jeunes ouvriers, aux sons d'un piano mécanique, valsent, glissent, tournent, s'éloignent en valsant encore avec une grâce de mouvements qu'on ne retrouve qu'en Italie (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 599).V. danser I A 1 c ex. de Theuriet.
[Avec un compl. d'obj. interne; le compl. désigne une danse] Danser (une valse); exécuter (une danse) avec le pas de la valse. Valser une mazurka. On lui ramène (...) sa femme, encore, toute frémissante de la valse qu'elle a valsée avec un autre, le visage pâle, les cheveux pendants et en désordre (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 412).
2. P. anal. [Le suj. désigne un inanimé] Tourner, balancer en tournant. Les feux follets valsaient autour du cimetière (Gautier, Comédie mort, 1838, p. 14).Il se reversa une seconde flûte qui prit le chemin de la première. Tout valsait (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 115).
[Dans une tournure factitive] Faire valser ses jupes en marchant. Moi je musais encore au coin de la rue, faisant valser mon cartable à bout de bras et chantonnant (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 79).Loc. fig. Faire valser l'anse du panier. Synon. de faire danser l'anse du panier.V. anse B 1.Au bout de deux ans, je m'aperçois qu'il dépense à tort et à travers. Il fait valser l'anse du panier (Le Monde, 24 mars 1984, p. 28).
B. − P. anal. ou au fig., fam.
1. [Le suj. désigne un inanimé]
a) Être déplacé rapidement et violemment. Synon. être projeté, valdinguer (fam.).Vaisselle qui valse; vitres qui valsent. Elle piquait une crise chaque fois qu'elle lisait un écho sur Robert (...). Voilà que de nouveau les portes claquaient dans la maison, les meubles valsaient, des livres s'abattaient avec fracas sur le plancher (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 163).
[Dans une tournure factitive] Faire valser qqc.Déplacer violemment. Faire valser la porte. Le vieux parvient à s'arracher un sourire tordu:Jacques... Tu plaisantes?... Il articule à peine... Jacques, d'une beigne, lui fait valser le béret (B. Blier, Les Valseuses, 1989 [1972], p. 398).
b) Faire valser l'argent, les millions. Dépenser sans compter. (Dict. xxes.).
c) Être soumis à des changements rapides. Ben ça, là, l'étiquette. Elle a valsé, 90 centimes de plus que la semaine dernière (Le Monde, 19 févr. 1987, p. 32, col. 5-6).
Envoyer valser qqc. Abandonner, quitter. Synon. fam. plaquer.Nous prîmes congé, avec des vœux et la promesse de nous revoir bientôt à Paris, le portier jurant d'envoyer tout valser et de rentrer dare-dare (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 46).
2. [Le suj. désigne un animé] Faire valser qqn
a) Importuner, tracasser. Elle était persuadée qu'il en usait [de pain grillé] pour faire des manières et la faire « valser » (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 27).
b) ,,Accabler de coups`` (Larch.1880). Il disait dans un grognement: « Va-t-on bientôt les faire valser, les Boches? » (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 59).
c) Chasser, congédier sans égards. Synon. balancer (pop.), envoyer* promener (fam.).Faire valser un domestique. Mais un jour il mettra la main sur la presse, fera valser les quelques journalistes français qui ont été assez naïfs pour s'accrocher aux branches (M. Droit, Le Retour, Paris, Julliard, 1964, p. 221).
d) Déplacer sans égards. Faire valser des fonctionnaires. On l'avait fait valser [un militaire], suivant l'usage, de Toulon à Cherbourg, de Cherbourg à Rochefort (Mille, Barnavaux, 1908, p. 283).Il fallait (...) participer un peu aux mouvements administratifs en faisant valser des préfets, simplement pour se donner de grands airs (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 182).
Prononc. et Orth.: [valse], (il) valse [vals]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1789 intrans. « danser la valse » (Le Rôdeur fr., no9, 20 déc., p. 145 ds Quem. DDL t. 22); 1821 empl. trans. (Desgranges, Pt dict. du peuple à l'usage des 4/5 de la France, Paris, p. 159); b) 1883 « décrire un mouvement tournoyant » (Zola, Cap. Burle, p. 250); c) 1949 « être lancé violemment, être projeté brutalement » (H. Bazin, Mort pt cheval, p. 97); 2. a) 1806 faire valser qqn « accabler de coups » (J. B. W......ʀ, La Bataille d'Austerlitz, p. 46 ds Quem. DDL t. 32); b) 1866 « mettre à la porte » (Delvau, p. 392); c) 1872 « abuser de quelqu'un en le harcelant, en le tracassant » (Littré); d) 1908 « changer quelqu'un d'affectation, de poste, pour le harceler » (Mille, loc. cit.); e) 1964 envoyer valser qqn « envoyer promener » (Rob.); f) 1964 faire valser (l'argent, etc.) « dépenser sans compter » (ibid.). Dér. de valse*; dés. -er ou, peut-être, empr. dir. à l'all. walzen, de même sens, v. valse. Fréq. abs. littér.: 219. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 267, b) 562; xxes.: a) 225, b) 258. Bbg. Quem. DDL t. 22, 32.