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ULCÉRER, verbe trans.
A. − PATHOL. Atteindre, attaquer en provoquant un ulcère, une ulcération. De véritables cavernes biliaires ou de gros abcès froids (...) à pus grumeleux, verdâtre, qui ulcèrent quelquefois le diaphragme et le poumon (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 190).
Empl. pronom. réfl. Les bords de la plaie se rétractent, s'ulcèrent ou se gangrènent (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 234).L'aspect des malades [du scorbut] est horrible: les gencives saignent et les dents tombent (...) les poumons s'ulcèrent et suppurent, les os eux-mêmes se décomposent (R. Lalanne, Alim. hum., 1942, p. 30).
B. − Au fig. Blesser gravement quelqu'un dans sa sensibilité, son amour-propre. Comme on parlait de Gilbert devant lui, il avait dit négligemment:Il y a de ces génies qui n'ont jamais rien fait de leur vie, parce que leur table de travail était trop petite ou qu'on jouait du piano au-dessous d'eux. Cette parole ulcéra Gilbert, qui se promit de s'en venger (Arland, Ordre, 1929, p. 423).La Fayette tolérait avec peine un ministère qu'il n'avait point formé et où figuraient de petites gens comme Roland. Les échecs de l'armée l'ulcéraient (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 254).
Empl. pronom. C'est lui qui, à un certain moment, négocie la réconciliation entre l'empereur Baudouin et le marquis de Montferrat, prêts à s'ulcérer et à en venir à une rupture (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 9, 1854, p. 411).Un Pascal se fait de l'univers une vue qui ne lui permet pas de connaître ces pointes et ces insolences de caste sur lesquelles un Julien Sorel ou bien encore une jeune Madame Roland vont s'ulcérer (Barrès, Maîtres, 1923, p. 96).
REM.
Ulcérant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui ulcère. Colomba n'imagine rien de plus odieux, de plus ulcérant, que cette oreille fendue à la pauvre bête [un cheval] (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1841, p. 488).
Prononc. et Orth.: [ylseʀe], (il) ulcère [-sε:ʀ]. Passy 1914 [-seʀe], [-sε ʀe]. Ac. 1694, 1718: ulcerer, dep. 1740: -cè-. Étymol. et Hist. 1. « Affecter d'une ulcération » 1314 réfl. mode pers.; part. passé adj. (Chirurgie de Henri de Mondeville, éd. A. Bos,2098, t. 2, p. 186: Cest chancre non ulcéré aucune fois par lonc procès de temps se ulcere de soi meismes); 1495 part. prés. adj. pustule ulcerante (B. de Gord., Pratiq., I, 18 ds Gdf. Compl.); 2. fig. « blesser profondément » 1546 part. passé adj. conscience ulcérée (M. de Saint-Gelays, Advertissement sur les jugements d'astrologie, III, p. 270 ds Quem. DDL t. 3); 1588 réfl. (Montaigne, Essais, III, 10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1016); id. trans. (Id., ibid., III, 9, p. 965). Empr. au lat.ulcerare « blesser, faire une plaie »; fig. « blesser le cœur ».