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TUEUR, -EUSE, adj. et subst.
A. −
1. (Personne) qui tue, qui commet un meurtre. Synon. assassin, meurtrier.Diffuser le portrait-robot d'un tueur; tueuse d'enfant. De ces deux tueurs de profession, le soldat et l'exécuteur, l'un est fort honoré, et l'a toujours été parmi toutes les nations (...) l'autre, au contraire, est tout aussi généralement déclaré infâme (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 6).Mars est une planète réputée maléfique. Elle favorise cependant les hommes qui ont une correspondance de nature avec elle: les militaires, les tueurs, les conquérants, les incendiaires, les meurtriers, les chirurgiens, les bouchers (Divin.1964, p. 219).
[P. méton. du déterminé] Ô toi, toute ma jeunesse soudain revenue! Ô toi, ô toi, fantôme rieur de mon enfance, montre-moi tes mains tueuses de petits rossignols énamourés, tes pauvres, tes douces mains câlines et meurtrières (Milosz, Amour. init., 1910, p. 54).Je suis de la génération sacrifiée, de celle des jeunes filles dont les chances d'amour ont été décimées par la guerre tueuse de garçons (Montherl., J. filles, 1936, p. 950).
P. métaph. L'obscurité, c'est la tueuse de la joie qui dépérit, bouquet de roses transitoires, quand elle y verse un peu de ses fioles noires. L'obscurité s'installe avec le crépuscule (Rodenbach, Règne sil., 1891, p. 17).
2. Tueur (professionnel). Homme appointé qui assassine sur ordre. Synon. séide.Tueur à gages, tueurs de la maffia. Dès qu'il a été chez les Argyens, la chasse à l'homme a commencé contre ton père, contre ce vieil homme qui ne se décidait pas à mourir, à lâcher son royaume. Les attentats se succédaient et les tueurs que nous prenions finissaient toujours par avouer qu'ils avaient reçu de l'argent de lui (Anouilh, Antigone, 1946, p. 188).
B. − [Corresp. à tuer I A 1 c]
1. Péj. (Personne) qui chasse plus pour le profit que pour le sport, qui tue pour le plaisir de tuer. Tueur de lions, de léopards, de panthères, de vipères. Il est vrai que je suis une brute, un tortionnaire, un tueur sadique tout éclaboussé du sang des bêtes innocentes, et qu'hier encore je prenais un mauvais plaisir à chasser, à tuer, à martyriser, à chercher dans le dernier regard de mes victimes l'affolement et le désespoir de la vie qui se sent tout près de chavirer dans la mort (Aymé, Cléramb., 1950, II, 3, p. 88).
2. (Personne) qui tue les animaux de boucherie dans les abattoirs ou dans les exploitations agricoles. Tu sais, qu'on disait, le tout p'tit Frazy (...) il a enfin trouvé un filon pour rester: on a demandé des tueurs de bœufs à l'abattoir, et il s'est fait embaucher là-dedans par protection, quoique licencié en droit et malgré qu'i' soit clerc de notaire (Barbusse, Feu, 1916, p. 135).Les tueurs de La Villette (Davau-Cohen1972).
P. anal. [Corresp. à tuer I A 1 d] Les tueurs de saules tueront-ils ces magnifiques ormes? (Barb. d'Aurev., Memor. 3, 1856, p. 51).
C. − Rare. [Corresp. à tuer I A 2 a et I B 1 b] (Engin de guerre) qui est capable de détruire un engin ennemi. Ayant dénoncé Columbia comme « un engin militaire faisant partie intégrante du projet hégémoniste » des États-Unis, l'URSS avait pris soin de montrer ses capacités propres, il y a trois semaines, en procédant à un second essai, réussi, de son système de satellite « tueur » (Le Point, 18 avr. 1981, p. 95, col. 1).
Au fig. ou p. métaph. Qui anéantit, qui ruine. Le tout Paris joueur de lansquenet et de paradoxes, les fainéants de la tête et du bras, tueurs de leur temps et de celui des autres (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 192).Nos professeurs (...) ne sont plus que des tueurs d'initiatives, ils écrasent l'esprit critique, le libre examen, l'éveil personnel des talents, sous l'amas des idées toutes faites (Zola, Travail, t. 1, 1901, p. 181).
D. − Subst. fém., vx, fam. Épée. Je veux bien quelques instants laisser au fourreau ma tueuse, et donner aux médecins le soin de peupler les cimetières dont je suis le grand pourvoyeur (Gautier, Fracasse, 1863, p. 114).
Prononc. et Orth.: [tɥ œ:ʀ], fém. [-øz]. Att. ds Ac. dep. 1694, au masc. Étymol. et Hist. 1200 tuëour « celui qui tue » (Jean Bodel, Jeu Saint Nicolas, éd. A. Henry, 448); déb. xives. tueuse (Jean Chapuis, Trésor, 635 ds Guillaume de Lorris et Jehan de Meung, Rose, éd. Méon, t. 3, p. 356); xives. [date du ms.] tueur (Livre des Esches, ms. Chartres 411, fo83 vods Gdf. Compl.). Dér. de tuer*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 155.