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TRÔNER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers.]
1. Vieilli ou littér. Siéger sur un trône. Napoléon Buonaparté était laid; (...) marchait gauchement, se tenait sans grâce et prenait leçon de Talma chaque fois qu'il fallait « trôner » (Hugo, Rhin, 1842, p. 391).Cette royauté, Baudouin allait la prendre volontairement très au sérieux, l'entourant à dessein de toute la pompe orientale (...). Il trônera, vêtu d'un burnous tissé d'or, la barbe longue comme un basileus et faisant porter devant lui un grand bouclier doré (Grousset, Croisades, 1939, p. 63).
P. méton. Régner. Si nous laissons trôner Mahmoud à Constantinople, c'est par pure bonne volonté (Balzac, Peau chagr., 1831, p. 53).
2. P. anal. Être assis à une place d'honneur; en partic. avec une valeur iron. ou dépréc., occuper un siège, une place d'une manière ostentatoire; se pavaner. Trôner à la caisse, au comptoir, derrière le comptoir. Saccard trônait dans le cabinet le plus somptueusement installé, un meuble Louis XIV, à bois doré, recouvert de velours de Gênes (Zola, Argent, 1891, p. 246).Mmela Capitaine C. trônait sur le premier fauteuil à baldaquin du premier rang de l'Église (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 289).
[Le suj. désigne un animal] Elle avait apporté son chat, qui trônait sur un pouf (Arland, Ordre, 1929, p. 369).
3. P. ext. Faire l'important, plastronner. L'aristocratie, qui trône aujourd'hui dans son faubourg Saint-Germain, a fait pis: elle a été usurière, elle a été marchande, elle a fait des petits pâtés (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 714).Il laissa Pierre trôner, se gonfler d'importance, parler en maître (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 77).
B. −
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.]
a) Occuper la place d'honneur; en partic. avec une valeur iron. ou dépréc., être placé en évidence, être bien en vue. Au milieu de cette pièce, sur un socle de marbre, trônait le buste de Brahms barbu (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 191).Au centre, trônait un bureau d'apparat, où, sur la surface inhospitalière d'une glace sans tain, s'alignait une garniture en maroquin (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 109).
b) Rare. [Le suj. désigne une construction] Occuper une position dominante. Du Saillard régnait dans le château seigneurial qui trônait sur le promontoire au pied duquel nous avons vu l'humble lavoir des paysans de Carville (Stendhal, Lamiel, 1842, p. 52).
2. Au fig. Être à l'honneur, régner. À certaines époques de la science, on a vu trôner tour à tour l'anatomie, le chimisme, le physisme, la morphologie, etc. Aujourd'hui doit régner la physiologie qui réunit tout (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 72).Cavalleria Rusticana trônait à l'Opéra-Comique, et Pagliacci à l'Opéra; (...) la trinité musicale: Mignon, les Huguenots et Faust, avaient gaillardement passé le cap de la millième représentation (Rolland, op. cit., Foire, 1908, p. 687).
Prononc. et Orth.: [tʀone], (il) trône [tʀo:n]. Att. ds Ac. dep. 1878. − Étymol. et Hist. 1801 « régner » (Mercier Néol. t. 2, p. 500) − 1845, Besch. qui note ,,Iron.``; 1. 1831 « siéger sur un trône » (Balzac, Peau chagr., p. 52); 2. a) 1833 « (d'objets) occuper une place centrale qui attire les regards » (Id., Théor. démarche, p. 618); b) 1835 « (d'une personne) être comme sur un trône, occuper une place d'honneur » (Id., Goriot, p. 24); d'où c) 1836 péj. « (id.) faire l'important, s'étaler avec orgueil » (Id., Lys, p. 282). Dér. de trône*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 199. Bbg. Quem. DDL t. 31.