Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
* Dans l'article "TRONC,, subst. masc."
TRONC, subst. masc.
A. −
1. Partie d'un arbre comprise entre les racines et la naissance des branches maîtresses, constituée de tissus ligneux au centre (cœur) et de tissus mous à l'extérieur (écorce). Tronc lisse, noueux, rugueux; tronc creux, moussu, vermoulu; tronc droit, élancé; tronc déraciné; vieux troncs couverts d'écailles; abattre, couper, équarrir, évider, scier un tronc; s'adosser à un tronc. Des arbres s'espaçaient, tordus et mal venus, de petits ormes au tronc gris, tachés d'une lèpre jaunâtre (Goncourt, Journal, 1895, p. 891).La voiture descendait en d'admirables bois dont il devinait la beauté au volume des troncs frappés par les phares et leur rectitude de colonnes (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 268).
P. anal., ARCHIT. Tronc (de colonne). Fût d'une colonne, dé d'un piédestal qui supporte le fût. Comme la colonne est une réminiscence de l'arbre, on donne quelquefois au fût le nom de tige, qui rappelle mieux son origine naturelle. On dit aussi, par la même raison, le tronc de la colonne, et, dans d'autres cas, le vif (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 128).Au moment où je m'approchais d'elle [la cathédrale de Lisieux] à tâtons, une subite clarté l'inonda; tronc par tronc, les piliers sortirent de la nuit, détachant vivement, en pleine lumière sur un fond d'ombre, le large modelé de leurs feuilles de pierre (Proust, Past. et mél., 1919, p. 95).
Arg. [Appellation raciste appliquée à un Maghrébin] Tronc (de figuier). Synon. bicot2(pop., péj.), crouillat (fam., injurieux), raton1(pop., péj.).Les Crouilles [crouillats] qui vivaient à Paris avant guerre, eux, ils respectaient le code. Mais les nouveaux débarqués (...) avaient fait tache d'huile (...). Maintenant, les Troncs se risquaient (...) jusqu'à l'Opéra, les Champs-Élysées (Le Breton, Rififi, 1953, p. 43).
2. Boîte en bois ou en métal, percée d'une fente ou d'une glissière, destinée à recevoir l'argent des aumônes, des offrandes dans les lieux publics et, en particulier, dans les églises. Tronc des pauvres; dévaliser, piller, voler un tronc. C'était pour lui un devoir que de frauder l'octroi; il n'allait jamais au spectacle en payant, (...) et racontait comme une farce excellente qu'il avait coutume, aux bains froids, de mettre dans le tronc du garçon un bouton de culotte pour une pièce de dix sous (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 185):
Les fidèles (...) ont poussé à la roue et aidé à faire du catholicisme ce qu'il est devenu, ce quelque chose d'émasculé, d'hybride, de mol, cette espèce de courtage de prières et de mercuriale d'oraisons, cette sorte de sainte tombola où l'on brocante des grâces, en insérant des papiers et des sous dans des troncs scellés sous des statues de saint! Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 201.
P. métaph. Je me devais à moi-même d'acclamer la République, quelle qu'elle fût (...). Je me devais aussi de mettre ma petite bourse, denier de la veuve, dans le tronc de la défense patriotique (Sand, Corresp., t. 6, 1870, p. 46).
Loc., au fig., vieilli. Voler le tronc des pauvres. Faire des profits malhonnêtes aux dépens des pauvres. (Dict. xixeet xxes.).
Arg. Tête. Synon. tirelire (arg., pop.), tronche (pop.).Avoir qqc., se mettre qqc. dans le tronc. On voulait seulement te dire un mot (...).Vous vouliez uniquement me refiler quelques valdas dans le tronc (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 21).
(Ne pas) se casser le tronc. (Ne pas) réfléchir, s'inquiéter. Te bile pas pour ça (...) te casse pas l'tronc. Ça ira (Le Breton, Loi rues, 1955, p. 199).Se taper le tronc. Faire un bon repas. Synon. pop. se taper la cloche (v. cloche1).Ces caves, en train de se taper le tronc sans malice, (...) me donnaient un bel exemple. Ils ne se dispersaient pas en conneries, eux (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 211).
3. P. anal. ou au fig.
a) Partie principale, essentielle à partir de laquelle peut éventuellement s'opérer une division, une différenciation. Nous sommes un rameau du tronc bénédictin voué à une vie de labeur corporel et de pénitence (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 284).La seule solution raisonnable était de renoncer à terminer les Thibault comme je l'avais prévu; et d'enter sur le tronc des six parties déjà publiées un autre dénouement (Martin du G., Souv. autobiogr., 1955, p. xcviii).
En partic. Souche d'une famille. Tu vois [dit Pascal], en bas [de l'Arbre généalogique], voici le tronc, la souche commune, Tante Dide (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 105).Les bourgeons qui se développent naturellement sont toujours les bourgeons terminauxc'est-à-dire: ceux qui sont les plus éloignés du tronc familial (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1051).
b) Tronc commun, ou absol., tronc. Portion qui est commune avant de se diviser. La première grande entreprise a été l'établissement d'un embranchement ferré, reliant le territoire de la ville nouvelle au tronc du Pacific-Railroad et tombant à la ville de Sacramento (Verne, 500 millions, 1879, p. 156).Selon que l'aiguille est ouverte ou fermée, le train [de wagonnets] qui vient du tronc commun s'engagera sur l'une ou l'autre des branches (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 694).
ÉDUC. Unification de l'enseignement portant sur un programme de base et qui est donné durant la période initiale d'un cycle d'étude à des élèves, à des étudiants, avant qu'intervienne une spécialisation. L'idée démocratique du tronc commun est apparue dans les projets de réforme de l'enseignement proposés après la seconde guerre mondiale (Coudray1973).
B. −
1. Partie moyenne du corps humain (formée par le thorax, l'abdomen et le bassin) reliée à la tête par le cou, et qui porte les membres. Synon. buste, torse.Tronc court, élancé, harmonieux; muscles du tronc; partie supérieure, inférieure du tronc. Sur le lit, le tronc nu sans scrupules étale Dans le plus complet abandon La secrète splendeur et la beauté fatale Dont la nature lui fit don (Baudel., Fl. du Mal, 1857, p. 198).Le longiligne est étroit dans l'ensemble, avec des membres très longs et un tronc démesurément court (Mounier, Traité caract., 1946, p. 216).
En compos. Ces personnes graves [des caissières], au sourire figé, immuable (...) n'ont pas besoin de jambes; des femmes-troncs (Arnoux, Zulma, 1960, p. 65).Actuellement la tendance est à l'exérèse limitée de l'organe cancéreux sans se lancer vers ces mutilations excessives qui aboutirent, voilà quelques années, à des « hommes-troncs » ou des femmes « exentérées » (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 178).
P. méton.
[À propos d'une pers.] Aussitôt entouré de tasses, de verres, et imbibé de café et de liqueurs et de bière, le glorieux tronc [un invalide cul-de-jatte] tout guilleret, tout branlant sur ses assises de poussah, racontait ses campagnes à la femme qui était venue s'asseoir à côté de lui (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 112).
Reproduction d'un tronc humain. Tronc d'une marionnette, d'une poupée, d'une statue. Aidez-moi, (...) à fabriquer des pantins (...), vous me rendrez grand service en découpant des têtes, des bras, des jambes et des troncs sur les patrons que voici (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 180).
2. ZOOL. [Chez les vertébrés] Partie du corps sur laquelle se fixent la tête, les pattes et la queue. Ces guivres couvertes d'écailles, ces lézards au tronc hideux, ces chimères pleines d'angoisses, tous ces emblèmes du péché, de l'illusion et de la souffrance, vivaient avec moi d'une vie fatale, inerte, indestructible (Sand, Lélia, 1833, p. 182).
Vieilli. ,,Ensemble des sections céphaliques, thoraciques et abdominales d'un insecte`` (Séguy 1967).
3. ANAT. Partie d'une formation anatomique prise isolément sans ses branches et ses ramifications. Tronc aortique, artériel, collecteur, lymphatique, nerveux, vasculaire, veineux. Les canaux qui accompagnent les troncs bronchiques sont dilatés par la lymphe ou par des exsudats fibrineux (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 242).
Tronc basilaire. Tronc artériel formé par la réunion des deux artères vertébrales au niveau du sillon bulbo-protubérentiel. [L'artère vertébrale] s'anastomose, sur la gouttière basilaire avec celle du côté opposé pour former le tronc basilaire (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 448).
Tronc cérébral. Ensemble formé par le bulbe, la protubérance et le mésencéphale. On distingue les voies d'association médullaires, les voies d'association du tronc cérébral, c'est-à-dire de la zone comprise entre la moelle et le cerveau hémisphérique proprement dit, enfin les voies d'association du cerveau hémisphérique (Quillet Méd.1965, p. 323).
C. − GÉOM. Tronc de cône, de prisme, de pyramide. Partie d'un cône, d'un prisme ou d'une pyramide, comprise entre la base et une section plane parallèle à la base. Dans les tubes démontables, l'orifice est un tronc de cône creux appliqué sur les parois de cette cavité (Caillère, Hénin, Minér. argiles, 1963, p. 87).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 trunc « corps d'un arbre, depuis la naissance des racines jusqu'aux branches » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 4649); 1176-81 tronc (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 3511); 1636 p. anal. tronc de colonne (Monet); 2. a) ca 1245 « origine commune à partir de laquelle s'opère une différenciation » ici « ligne principale d'une famille d'où sortent les autres » (Vie Edouard le Confesseur, éd. K. Y. Wallace, 3825); b) 1964 pédag. tronc commun (Le Monde, 20 mai ds Gilb. 1980); 3. 1314 anat. « partie principale d'un nerf, d'un vaisseau, qui se divise en plusieurs branches » (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos,398); 4. xves. [ms.] « sorte de boîte percée d'une fente où l'on dépose aumônes et offrandes dans les églises » (De Vita Christi, B. N. 181, fo101a ds Gdf. Compl.); 5. 1559 « partie du corps humain où sont fixés la tête et les membres » (Amyot, Pomp., 110 ds Littré); 1611 « corps d'un vertébré sans tête ni membre » (Cotgr.); 6. a) 1676 tronc du piedestal « partie du piédestal situé entre la base et la corniche » (Félibien, p. 763); b) 1876 géom. Tronc de cône. Tronc de pyramide triangulaire (Lar. 19e); 7. 1926 arg. « tête » (arg. des voyous ds Esn. 1966); cf. 1927 (Dussort, Preuves exist., dép. par Esnault, 1938, p. 81). Du lat. class. truncus « tronc d'arbre, souche ». Fréq. abs. littér.: 2 456. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5 372, b) 3 246; xxes.: a) 2 643, b) 2 531.
DÉR. 1.
Tronchet, subst. masc.a) Gros billot de bois porté sur trois pieds servant à doler. (Dict. xixeet xxes.). b) Billot sur lequel est fixée la bigorne des orfèvres (Dict. xixeet xxes.). [tʀ ɔ ̃ ʃ ε]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1resattest. ca 1260 « billot » (Menestrel de Reims, 205 ds T.-L.), en partic. a) 1680 « gros billot de bois dont se servent les tonneliers » (Rich.), b) 1765 « billot sur lequel est fixée la bigorne » (Encyclop. t. 16); dimin. de tronc.
2.
Tronconique, adj.a) Qui constitue un tronc de cône. Pièce, segment tronconique. Si le damage est exécuté à la main, on met en place la forme tronconique du pourtour qui a reçu le nom de « manteau » ainsi que les broches en bois qui ménageront l'emplacement des tuyères (Barnerias, Aciéries, 1934, p. 209).b) Qui a la forme d'un tronc de cône. Son cigare tranché par la surprise, il en cracha le bout tronconique et mâchouillé qui lui restait entre les dents (Arnoux, Zulma, 1960, p. 307). [tʀ ɔ ̃kɔnik]. Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1872 (Littré); de tronc, de cône*, suff. -ique*.
BBG.Quem. DDL t. 15 (s.v. tronconique), 30.