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* Dans l'article "TROMPETTE,, subst."
TROMPETTE, subst.
I. − Subst. fém.
A. −
1. MUS. Instrument à vent de sonorité éclatante et brillante, muni d'une embouchure et formé d'un tube légèrement conique évasé en pavillon; en partic., trompette simple ou trompette de cavalerie, instrument à vent de la famille des cuivres au tube replié sur lui-même et employé dans les sonneries militaires; trompette d'harmonie ou à pistons, instrument d'orchestre constitué par un tube retourné sur lui-même et muni de trois pistons. Alors on vit un spectacle formidable. Toute cette cavalerie, sabres levés, étendards et trompettes au vent (...), descendit, d'un même mouvement (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 396).Les idées et les mots du succès, de la victoire, du triomphe, retentissaient aux oreilles de Joseph comme des trompettes éclatantes, des trompettes d'argent et d'or (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 142).
Trompette basse. Trompette dont le tube plus long permet des notes graves. La trompette basse en mi ♭, qui date de la fin du XIXes., a été utilisée par Wagner et Stravinski (Mus.1976).Trompette bouchée. Trompette dont le pavillon est muni d'une sourdine. Ces solos de saxophone ou de trompette bouchée dont le jazz d'icil'orgueil du casino de G.est prodigue (Gracq, Beau tén., 1945, p. 38).Trompette de jazz. ,,La trompette de jazz est en fait une trompette ordinaire accordée en si bémol et dotée d'un mécanisme à soupapes et piston`` (A. Buchner, Encyclop. des instruments de mus., 1982, p. 174). Trompette guerrière. Trompette qui donne le signal du combat. Tu entends de toutes parts les trompettes guerrières des Français: Dieu a décidé, la victoire est à nous (Staël, Allemagne, t. 2, 1810, p. 359).
SYNT. Trompette puissante, retentissante, sacrée; trompette d'airain, de cuivre; trompette droite (romaine); trompette d'enfant en fer blanc; trompette chromatique; trompette en ut, en si bémol; appel, cri, éclat de la trompette; sonnerie de trompette; sourdine d'une trompette; jouer de la trompette; souffler dans une trompette.
P. anal., vieilli
Moyen de divulgation. Le Figaro devient la trompette de ce talent (Goncourt, Journal, 1880, p. 75).
Personne qui publie, proclame ou divulgue quelque chose; personne qui colporte les rumeurs. Sous le rapport de la publicité la plus étendue donnée à tous les faits et gestes de ses voisins et voisines, elle resta une trompette incomparable (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 178).
2. Loc. et expr.
[P. allus. à la Bible (Josué VI, 4-20)] Trompettes de Jéricho. Trompettes au son desquelles les murailles de Jéricho, assiégée par Josué, s'écroulèrent, livrant la ville aux Hébreux. Pourquoi ne pas faire hardiment comme si les choses étaient restées sur le même pied, comme si les pierres étaient encore debout, et que la trompette de Jéricho n'eût pas sonné? (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 345).
[P. allus. à la tradition biblique et Apoc. VIII-XI] Trompette de l'ange, de l'archange, du Jugement* dernier. Trompette qui convoque les vivants et les morts au Jugement dernier et fixe leur sort pour l'éternité. Oui, monsieur Ubu, on parle, en effet, et la trompette de l'archange qui doit tirer les morts de la cendre et de la poussière finale ne parlerait pas autrement! (Jarry, Ubu, 1895, V, 1, p. 84).Les voix que je reconnaîtrai dans mille ans, quand la trompette de l'ange m'aura tiré de la tombe (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 76).
RELIG. JUDAÏQUE, vieilli. Fête des trompettes. Fête célébrée le premier jour du mois de Tishri (septembre-octobre). Le mois de Tishri était resté le début de l'année civile, et le 1erTishri était célébré par la fête des trompettes ou nouvel an (Chauve-Bertrand, Question calendrier, 1920, p. 27).
Loc. fig., vieilli
[P. allus. à la représentation allégorique de la Renommée] La trompette, les cent trompettes de la Renommée. La rumeur publique. L'homme de vraie gloire, c'est celui qu'on connaît et dont on n'a jamais rien lu. Les « trompettes de la Renommée » ne nous ont clamé que son nom (Renard, Journal, 1892, p. 140).
Emboucher, entonner la trompette. Prendre un ton de proclamation lyrique, élevé, parfois emphatique. Je veux me garder d'emboucher la trompette. Ceux de nos lecteurs qui me reprochent d'être aveugle dès qu'il s'agit de de Gaulle, et idolâtre, je les renvoie aux commentaires du monde entier (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1959, p. 245).[Trompette est déterminé par un adj.] Emboucher la trompette héroïque, une trompette indignée. Nous avons vu l'orateur emboucher la trompette épique durant une moitié de son récit (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 130).
Sonner de la trompette. Publier quelque chose, se vanter de quelque chose. Du Bellay même prit les devants et sonna le premier de la trompette (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 13, 1867, p. 281).
Loc. adj. En trompette. En forme de pavillon de trompette. Nez en trompette. Nez retroussé. Moi baronne!... Ah! ah! avec mon nez en trompette et mes joues rouges (Pailleron, Étincelle, 1879, 8, p. 37).Queue en trompette. Queue relevée. Un étrange petit animal tout jaune (...) avec (...) une queue en trompette, un vrai panache (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Pierrot, 1882, p. 348).
Loc. adv. Sans trompette. Déloger sans trompette. S'esquiver sans bruit, comme une armée décampant sans signal. Les petits de l'alouette se poussant, se culbutant, délogent tous sans trompette (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 58).
Sans tambour ni trompette. Au fig., fam. Sans bruit, secrètement. Que le bonhomme Anthelme s'en aille ainsi tout seul, sans tambour ni trompette, je trouve ça quand même un peu discret (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1367).Parfois au plur. Je vous aime sans tambours ni trompettes, lui dit-il, je vous aime en traînant les pieds (L. de Vilmorin, Sainte, 1934, p. 173).Rare, loc. adj. Sans éclat. À travers le silence bruissant, ils écoutaient la paix. Une paix sans gloire et sans carillons, sans tambours ni trompettes, qui ressemblait à la mort (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 47).
B. − P. anal.
1. MAR., vieilli. Trompette parlante. Porte-voix. Les trompettes parlantes sont en usage sur mer pour se faire entendre d'un vaisseau à un autre (Ac.1798-1878).
2. MUSIQUE
a) Trompette marine. Instrument monocorde à archet, au son éclatant et cuivré, composé d'une longue caisse triangulaire et d'un manche sur lesquels est tendue la corde maintenue par un chevalet, encore en usage au xviiies. L'unique cordeau des trompettes marines (Apoll., Alcools, 1913, p. 63).
b) Jeu d'orgue ,,de 8 pieds dont le caractère, plutôt que le timbre, rappelle l'instrument d'orchestre`` (Cellier, Orgue mod., 1913, p. 40). Tout à coup une sonnerie lointaine des trompettes de l'orgue comme un appel à toutes ses âmes dispersées (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 296).
C. − Spécialement
1. AUTOMOB. ,,Enveloppe du demi-essieu d'une voiture allant du différentiel à la roue`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). On prend l'arbre [de roue], on l'introduit dans la trompette, les cannelures entrent dans leur logement dans le planétaire et l'on n'a qu'à visser les boulons de la tête de l'arbre à l'entraînement de la roue (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 194).
2. BOT. Trompette de la mort ou des morts. Champignon comestible noir en forme d'entonnoir. Elle recherchait aussi les champignons: les morilles, les coulemelles, les girolles, les trompettes de la mort qu'on fait sécher et qu'on mange l'hiver (Vialar, Rendez-vous, 1952, p. 181).
3. ZOOL. Mollusque dont la coquille univalve est en spirale et peut servir de trompe. (Dict. xixeet xxes.). Synon. buccin, triton (v. triton1A 2).
D. − Pop., fam., vieilli. Tête, figure. Synon. pop. bobine, trombine, tronche.Tous les employés, sous le prétexte le plus futile, se le renvoyaient de l'un à l'autre [le nouveau commis], dans le but unique de voir la trompette du petit dernier (Avenel, Calicots, 1866, p. 40).
II. − Subst. masc. Personne qui joue de la trompette.
A. − Soldat chargé d'exécuter les sonneries. Le trompette de l'escadron, d'un régiment de cavalerie. Tu seras capitaine, avec une nuée de trompettes courant et sonnant devant toi (Hugo, Légende, t. 3, 1877, p. 390).
Loc. fam., vieilli. Il est bon cheval de trompette. Il ne se laisse ni effrayer, ni intimider. Son air, un air de bon cheval de trompette qui ne craignait pas le bruit (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 13).
B. − Musicien jouant dans une fanfare, un orchestre. Synon. trompettiste (infra dér.).Le trompette noir du dancing (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 306).
REM. 1.
Oiseau-trompette, subst. masc.,ornith. Oiseau au cri strident. Synon. agami.Les Agamis ou Oiseaux-Trompettes (...) comptent trois espèces des forêts de Guyane et du bassin de l'Amazone (Zool., t. 4, 1974, p. 519 [Encyclop. de la Pléiade]).
2.
Trompette-major, subst. masc.Chef des trompettes (supra II A). Trente-deux trompettes, vêtus de rouge et montés sur des chevaux blancs, sonnaient à tout rompre. Bien plus, les six trompettes formant le premier rang étaient des nègres, et le trompette-major avait près de sept pieds (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 57).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɔ ̃pε:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. fém. 1. a) α) ca 1280 mus. (Girart d'Amiens, Escanor, 16001 ds T.-L.); β) 1598 [éd. 1615] trompette du jugement (G. Bouchet, Serées, l. III, p. 62); γ) 1848 en trompette ([Fougeret de Monbron], La Henriade travestie, p. 72 ds Quem. DDL t. 38: son grand nez fait en trompette); b) α) av. 1453 sans trompette « vivement et discrètement » (Monstrelet, Chronique, éd. L. Douët d'Arcq, t. 4, p. 417); β) 1612 sans trompette et sans tambour*; γ) 1694 trompettes de la Renommée (Ac.); c) 1640 « personne qui divulgue ce qu'elle sait, qui colporte des rumeurs » (Oudin Curiositez); 2. 1636 mus. trompette marine (Mersenne, Harmonie universelle, Traité des instruments à cordes, p. 217); 3. conchyliol. a) 1798 trompette (Ac.); b) 1845 trompette marine (Besch.); 4. 1845 bot. trompette des morts (ibid.); 1923 trompette de la mort (Lar. univ.); 5. 1933 automob. (Lar. 20e). B. Subst. masc. 1. 1498 « celui qui joue de la trompette » (Cérémon. de France, 26 ds Gay) [au fém. dès 1365 (ms. B.N., fr. 25764, no162 ds La Curne)]; 2. 1644 « celui qui répand, qui propage un bruit » (Corneille, Le Menteur, V, 2 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 4, p. 223). Dér. de trompe*; suff. -ette (v. -et). Fréq. abs. littér.: 933. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 136, b) 1 357; xxes.: a) 1 795, b) 1 191.
DÉR.
Trompettiste, subst.Musicien professionnel jouant de la trompette d'harmonie. Trompettiste classique. La plupart des grands jazzmen du début du siècle sont trompettistes ou cornistes (Ténot1967). [tʀ ɔ ̃pεtist], [-pe-]. Martinet-Walter 1973 [-pe-] (9/17). Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1821 (Castil-Blaze, Dict. de mus. mod., II, p. 349 ds Quem. DDL t. 21); de trompette, suff. -iste*.
BBG.Bowles (E. A.). Unterscheidung der Instrumente Buisine, Cor, Trompe und Trompette. Archiv für Musikwissenschaft. 1961, t. 18, p. 52, 68, 72. − Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfr. Lit. Giessen, 1926, p. 22. − Quem. DDL t. 10, 21, 38.