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TRIMBAL(L)ER,(TRIMBALER, TRIMBALLER) verbe
I. − Empl. trans., fam.
A. −
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou une chose] Porter, transporter avec plus ou moins de soin ou de ménagement et souvent au prix de difficultés. Synon. traîner, transbahuter, trimarder (pop.).Trimbaler un sac de voyage, des caisses, un meuble encombrant; trimbaler qqc. avec soi, d'un endroit à l'autre. Le père Chaudrut trimballait des piles d'in-18 et les entassait derrière la machine à eau (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 73).Une plantureuse Suissesse venait faire mon ménage. (...) je m'amusai inconsidérément à lui chatouiller le col avec ma plume, et me vis fort embarrassé lorsque tout aussitôt elle s'écroula dans mes bras. Avec un grand effort je la trimbalai sur un divan (Gide, Si le grain, 1924, p. 578).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Avoir, porter partout avec soi, sur soi. Trimbaler un livre (dans son sac), un tas de choses (dans ses poches). Par hasard, j'avais emporté dans ma poche une petite bouteille d'opium que je trimballais avec moi depuis quelque temps (Constant, « Cahier rouge », 1830, p. 39).Cette espèce de misère qui, sous mon vieux vêtement, m'était assez indifférente, me devint odieuse quand il me fallut trimbaler (...) une jaquette d'employé aisé ou de bourgeois (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 103).
Loc. fig., pop. Qu'est-ce qu'il trimbale! Comme il est bête! Synon. quelle couche il tient! (v. couche II A 2).Bon Dieu! Ce que tu peux trimbaler comme connerie! (Le Breton, Rififi, 1953, p. 100).
B. −
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.]
a) Transporter d'un endroit à un autre, emmener avec soi partout où l'on va, généralement avec l'idée d'une obligation fastidieuse, quelqu'un qui reste passif. Se faire trimbaler en taxi; trimbaler des enfants dans les magasins. Et Daudet me trimballe dans la loge de Sisos, en train d'essayer ses robes (...) dans la loge de Cerny, dévêtant son svelte et fantaisiste costume de petit mitron, dans la loge de Mounet (Goncourt, Journal, 1887, p. 646).Notre cocher Redu et les inconnus de toute espèce qu'il trimballait, de la gare à l'hôtel, et remportait, quelquefois pour toujours le lendemain, dans sa guimbarde (Carco, Rien qu'une femme, 1924, p. 10).
Empl. pronom. Se déplacer, se promener. Se trimbaler avec une valise. Je me suis très peu trimbalé dans le monde depuis ton départ, car je n'ai pas été dimanche chez la princesse (...) ni hier chez M. Cloquet où j'étais invité à dîner (Flaub., Corresp., 1867, p. 297).Il faut le voir: il se prend pour le colonel Lawrence quand il se trimbale sur sa ferraille (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 201).
b) Obliger quelqu'un à changer d'endroit, de résidence, à se déplacer. Il y a trois mois que je suis en prison et qu'on me trimballe (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 331).
2. Au fig. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr.] Garder en mémoire, présent à l'esprit. Alors on connut enfin cette magnifique constitution, que Sieyès trimballait dans sa tête depuis cinq ans (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 524).L'autre le regarda d'un œil sévère, cherchant une réplique farouche dans le répertoire tout préparé qu'il devait trimbaler à travers les diverses circonstances de la vie (Queneau, Exerc. style, 1947, p. 99).
II. − Empl. intrans., vx, littér. Marcher sans but. L'auberge est là (...) Sur ses dalles, les rats trimballent Et les souris (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p. 88).
REM. 1.
Trimbal(l)ée,(Trimbalée, Trimballée) subst. fém.,pop. Quantité (de personnes) qu'on emmène partout avec soi. Synon. ribambelle.Marié, certes, et père d'une trimballée d'enfants. Toute la smala est débarquée depuis deux jours (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 128).
2.
Trimbal(l)eur, -euse,(Trimbaleur, Trimballeur) subst.,rare, pop. Personne qui trimbale des personnes ou des objets. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [tʀ ε ̃bale], (il) trimbale [-bal]. Att. ds Ac. dep. 1835. Lar. Lang. fr., Rob. 1985: trimbal(l)er, trimbal(l)age, trimbal(l)ement, trimbal(l)eur. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 221: trimbaler, trimbalage, trimbalement. Étymol. et Hist. 1790 trimbaler (qqn) « transporter (quelqu'un qui reste passif), le conduire, l'emmener avec soi » (Le Rat du Châtelet, Anon., p. 17). Altér., peut-être due à l'infl. de brimbaler*, trinqueballer « agiter, faire sonner (les cloches) » (empl. par Rabelais, v. brimbaler, étymol. et hist.) ou de trimer*, de tribaler « balloter » (1542 [éd.], Rabelais, Pantagruel, XII, éd. V.-L. Saulnier, p. 94, var.; l'éd. de 1532 porte ribaler à cet endroit), mot expr. formé prob. d'apr. baller « danser » (baller1*) et tribo(u)ler « tourmenter, ravager, s'agiter » (tribouiller*). Fréq. abs. littér.: 121.
DÉR.
Trimbal(l)age, trimbal(l)ement,(Trimbalage, Trimballage, trimbalement, trimballement) subst. masc.,fam. a) Action de trimbaler quelque chose ou quelqu'un. Cris de MM. les voyageurs, roulement des voitures dans la rue, trimbalage de seaux en fer-blanc dans la cour (Flaub., Corresp., 1868, p. 373).Le chemin de fer ne menait que jusqu'à Nîmes, ou tout au plus à Remoulins, d'où quelque guimbarde achevait le trimbalement (Gide, Si le grain, 1924, p. 370).b) [À propos d'une pers.] Fait d'être trimbalé ou de se trimbaler. Les femmes du monde, à la fin du carnaval, ont l'hébétement de bestiaux à la fin d'un long trimballement en chemin de fer (Goncourt, Journal, 1865, p. 135).Je vous conseille de partir illico, pour vous épargner des trimballages inutiles (Flaub., Corresp., 1876, p. 265). [tʀ ε ̃bala:ʒ], [-mɑ ̃]. Supra prononc. 1resattest. 1836 trimballage (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 175), [1845 triballement (d'apr. Rob. 1985)], 1865 trimballement (Goncourt, loc. cit.); de trimbal(l)er, suff. -age*, -(e)ment1*, cf. 1532 triballement (Rabelais, Pantagruel, XII, éd. V.-L. Saulnier, p. 94). − Fréq. abs. littér.: 12.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 563 (s.v. trimballement). − Quem. DDL t. 19.