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TRESSAILLIR, verbe intrans.
A. − Être agité d'une secousse musculaire, d'un mouvement brusque (sous l'effet d'une sensation, d'une émotion vive, subite). Synon. sursauter, trembler, tressauter.
1. [Le suj. désigne un animé] Au cliquetis de ces affreuses ferrailles, la malheureuse enfant tressaillit comme une grenouille morte qu'on galvanise (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 361).Marthe tressaillit, secouée d'un étrange pressentiment (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 58).
SYNT. Ne pas pouvoir s'empêcher de tressaillir; qqn/qqc. fait tressaillir qqn; sentir, voir qqn tressaillir; tressaillir tout à coup, violemment; tressaillir des pieds à la tête; tressaillir à un bruit, au moindre bruit, au contact de qqn/qqc., à la voix de qqn, à la vue de qqn/qqc.; tressaillir d'aise, d'espérance, d'horreur, de joie.
P. exagér. [Le suj. désigne un inanimé] Les rossignols chantaient sur le tombeau d'Orphée. La poussière des morts tressaillit dans les urnes (Ch. Guérin, Cœur solit., 1904, p. 107).
[Dans une tournure factitive] De combien de crimes ces pierres ont dû être témoin! Que de meurtres ont dû faire tressaillir ces murailles! (Borel, Champavert, 1833, p. 111).
Au fig.
[Le suj. désigne une sensation, un sentiment] S'animer, se manifester vivement. Cette phrase de vous qui termine votre épistole: « Vous êtes le meilleur » a joyeusement fait tressaillir ma tendresse (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p. 108).Il restait tout un jour à guetter la minute où, subitement, tressaillirait en lui la frénésie de peindre (Carco, Voix basse, 1938, p. 193).
[Le suj. désigne un ensemble de pers.] Éprouver une vive émotion. Les légions adorèrent l'époux d'Octavie, et l'empire romain tressaillait à son souvenir (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 321).C'est le dimanche de Laetare: l'Église, au milieu de l'Avent, tressaille de joie à cause du Rédempteur qui va naître (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1958, p. 141).
2. [Le suj. désigne une partie du corps] Le visage bilieux de Stefany tressaillait, sillonné de tics (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 621).Il y avait un petit muscle qui tressaillait spasmodiquement au coin de sa bouche (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 97).
B. − [Le suj. désigne un inanimé] Être agité de légers tremblements. Synon. frémir, frissonner, trembler, vibrer.Vent qui fait tressaillir les arbres, les branches, les feuilles. L'enfilade des wagons éclairés tressaillit. Il y eut des grincements, quelques heurts sourds (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 311).
[Dans une tournure factitive] Une vague, déferlant au-dessus du tableau d'arrière, fit tressaillir dans leurs compartiments les vitres du capot (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 52).
Prononc. et Orth.: [tʀesaji:ʀ], [tʀ ε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 trans. « franchir d'un bond » tressaillir un fosset (Roland, éd. J. Bédier, 3166); 2. a) ca 1140 « éprouver une secousse musculaire sous l'effet d'une émotion » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 183: Tuz li cors li tressalt de joie et de pitet); b) ca 1160 « id. en réaction à un événement, une sensation qui surprennent; bondir » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 1389 ds T.-L.: La covertor lieve o ses mains, Cele tressaut, vers li se torne); c) 2emoit. xiiies. part. prés. adj. « qui passe promptement d'un sentiment à un autre » cuer müable et tressaillant (Contenance des femmes, Jubinal, Nouv. Rec., II, 171 ds T.-L.); d) 1616 id. « qui fait tressaillir » tressaillante joye (D'Aubigné, Tragiques, VII, éd. A. Garnier et J. Plattard, t. 4, p. 120). Dér. de saillir*; préf. a. fr. tres-, v. trémousser. Cf. lat. transilire « sauter par dessus » (de trans et salire « sauter »). Fréq. abs. littér.: 2 035. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 904, b) 5 143; xxes.: a) 3 081, b) 1 564.