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TREMPÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de tremper*.
II. − Adjectif
A. − Vieilli. [En parlant du vin] Coupé d'eau. Un laquais versait à boire à Isabelle, qui n'usait de vin que fort trempé, en personne réservée et sobre qu'elle était (Gautier, Fracasse, 1863, p. 440).
B. −
1. Imbibé d'eau, de liquide. Éponge trempée; pain trempé. L'orge trempée est étalée en couches de 15 à 20 cm d'épaisseur (Industr. fr. brass., 1955, p. 7).
2. Très mouillé, ruisselant.
a) [En parlant d'un inanimé] Herbe trempée. Nous entendîmes l'orchestre militaire (...) qui se prit à jouer, pour les arbres, pour les bosquets trempés, pour les chaises ruisselantes (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 61).Les jardins qui m'avoisinent, trempés, ruisselants, fleuris, m'apparaissent plus charmants que jamais (Gide, Journal, 1905, p. 151).
b) [En parlant d'une pers.] Dont les cheveux, les vêtements sont très humides. Trempé des pieds à la tête. Ils étaient si trempés, que des mares coulaient de leurs guenilles sur les dalles (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1002).Une image le poursuivait, le souvenir d'une Annie trempée, mouillée, lasse, frottant de son poing des linges sur son poignet usé (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 305).
Être trempé jusqu'aux os. Être complètement mouillé. V. os1B 2 a ex. de Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 1016.(Être) trempé comme une/des soupe(s). Même sens. V. soupe A 3 ex. de Queffélec.
3. TECHNOLOGIE
a) [En parlant d'un métal, du verre] Durci par la trempe. Arme, lime trempée. Va donc chercher une autre épée, Et tâche, cette fois, qu'elle soit bien trempée (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 167).Ce verre trempé, qui a dix à douze fois la résistance du verre ordinaire (Verne, 500 millions, 1879, p. 239).
b) Qui a subi le trempage. Cartons trempés durcis (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p. 41).
C. − Au fig. [En parlant d'une pers., d'un attribut de la pers.] De caractère fort, énergique. Synon. aguerri, endurci; anton. faible, mou.Esprit fortement trempé; âme, nature trempée; volonté bien trempée. Olivier, de son côté, ne se livra qu'à demi, soit que l'enveloppe de l'homme lui parût bizarre, soit qu'il sentît par-dessous la résistance d'une volonté tout aussi bien trempée que la sienne et formée d'un métal plus pur (Fromentin, Dominique, 1863, p. 133).Dieu avait spécialement choisi pour Decraemer l'épreuve, afin qu'il en sortît trempé. La guerre était bien la fournaise (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 295).
III. − Substantif
A. − Subst. masc., TECHNOL. (Procédé) au trempé. Méthode consistant à plonger un objet dans un liquide (peinture, vernis) pour différentes opérations de recouvrement de surface. Dorure au trempé. La dorure et l'argenture au mercure ont été remplacées par le procédé au trempé ou par la galvanoplastie (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 318).Pour certains objets, à l'aide de peintures suffisamment fluides, l'application peut se faire par immersion: c'est la peinture au trempé (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p. 603).
B. − Subst. fém., pop., fam. Volée de coups, trempe. Butscha sait très-bien qu'un regard jeté sur Modeste lui vaudrait une trempée à la mode de Vannes (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p. 37).Mais, tu sais (...), une bonne trempée ne lui ferait pas de mal, à ton garnement (La Varende, Tourmente, 1948, p. 38).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃pe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. fém. 1. 1723 « façon donnée à une chose en la trempant dans un liquide » (Savary); 2. 1771 « action de tremper quelque chose dans une liqueur, dans du vin » (Trév.); 3. 1807 il a fait une bonne trempée « il a fait une bonne pluie »(Michel (J.-F.) Expr. vic., p. 182); 4. 1844 « correction, volée de coups » (Balzac, loc. cit.). B. Subst. masc. 1911 au trempé (Macaigne, loc. cit.). Part. passé subst. de tremper*. Fréq. abs. littér.: 1 259. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 260, b) 2 047; xxes.: a) 2 578, b) 1 628. Bbg. Quem. DDL t. 38.