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TRAVÉE, subst. fém.
A. − ARCHITECTURE
1.
a) Ouverture délimitée par deux supports verticaux constituant les points d'appuis principaux ou les pièces maîtresses d'une construction (piliers, colonnes, fermes, etc.). Travées jumelées. Un portail à deux travées qui fait face à la nef, deux autres, d'un seul arc, donnant accès aux bas-côtés (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 275).On nomme travée toscane, dorique, ionique, corinthienne ou composite, une composition formée par un ordre (colonnes ou pilastres) toscan, dorique, ionique, corinthien ou composite portant un entablement. Cette travée est elle-même une baie ou l'encadrement d'une baie (Archit.1972).
Travée rythmique. ,,Groupement formé d'une baie principale, généralement couverte d'un arc en plein-cintre, encadrée de chaque côté par deux baies secondaires superposées, réelles ou feintes (niches, tables, etc.), l'une sous le niveau de l'imposte de la baie principale, l'autre au-dessus`` (Archit. 1972).
Travée de balustres. Rang de balustres entre deux colonnes ou piédestaux. (Dict. xixeet xxes.).
Travée de grille. Rang de barreaux entre deux piliers ou entre deux pilastres (Dict. xixeet xxes.).
b) Partie d'une nef, d'un vaisseau de bâtiment comprise entre deux points d'appuis principaux ou deux arcades qui se font vis-à-vis. Les quatre travées [de la Bourse], en forme de croix, fermées par des grilles, sorte d'étoile à quatre branches, ayant pour centre la corbeille, étaient le lieu sacré interdit au public (Zola, Argent, 1891, p. 324).[L'église Saint Sébastien de Nancy] comprend une nef de quatre travées, flanquées de bas-côtés qui ont la même hauteur que celle-ci, dans la tradition des églises-halles de la fin du Moyen-Âge (P. Marot, Le Vieux Nancy, 1970, p. 120).
Travée de galerie ou, simpl., travée. Fraction de galerie donnant sur la nef. C'était dans une riche travée toute drapée de velours bleu pâle; je la vois encore, cette place maudite! C'était entre deux colonnes élancées qui la portaient suspendue entre la voûte et le sol, sur leurs frêles guirlandes de pierre (Sand, Lélia, 1833, p. 82).
c) CHARPENT. Partie d'un plafond comprise entre deux maîtresses poutres ou entre la muraille et une maîtresse poutre. Au plafond [de l'atelier], les deux maîtresses poutres, les trois travées de solives apparentes n'avaient pas même reçu de badigeon (Zola, Rêve, 1888, p. 39).
d) TRAV. PUBL. Partie de pont comprise entre deux appuis successifs. Les Anglais eurent encore le dernier mot avec leur pont sur le Forth (1888), dont les deux travées, de 521 mètres chacune, enjambaient l'eau à 60 mètres de hauteur (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 294).
e) P. anal., BIBLIOTHÉCON. Ensemble de tablettes superposées, comprises entre deux supports verticaux. Circuler entre les travées. Chaque épi est composé d'un double rayonnage dont les travées, de longueur malheureusement variable (0 m 96, 1 m, 1 m 03), comportent des tablettes, mobiles sur clavettes de 0 m 4 de profondeur (Cain, Transform. B.N., 1959, p. 35).
2.
a) Zone d'une salle occupée par des rangées de sièges ou de bancs orientés dans la même direction (vers un autel, une scène, une estrade...). Un chuchotement discret court au long des travées, de banc de chêne en banc de chêne (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 299).Parfois, sur un sujet brûlant [au Parlement], les sentiments s'échauffaient, une vive émotion collective planait au-dessus des travées (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 104).
P. méton. Ensemble de personnes qui occupent une travée. À mesure que l'éloquence de Bayonne se faisait plus câline (...), les applaudissements gagnaient des travées jusque-là figées dans leur résistance (Vogüé, Morts, 1899, p. 9).L'opinion du Parlement était vis-à-vis de Rebendart dans un état de moindre résistance, et avec des gestes de médecin mais une voix d'hypnotiseur, il dictait aux travées sommeillantes la conduite qu'elles auraient à tenir après leur réveil définitif (Giraudoux, Bella, 1926, p. 165).
b) P. ext. Espace occupé par des rangées de tables, d'établis, d'étagères, etc., ou espace de circulation entre ces rangées. Des femmes vont et viennent dans la large travée du milieu, des piles de linge sur les bras, des clefs à la main, surveillantes ou « remueuses » (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 153).[Le libraire était] trop obèse pour grimper à l'échelle, ou même pour aller et venir dans les étroites travées de livres (Martin du G., Confid. afric., 1931, p. 1111).
B. − HISTOL. Faisceau de fibres formant un réseau. Synon. tractus.À la limite des parties hépatisées, on voit des travées infiltrées pénétrer dans le tissu sain et circonscrire des lobules encore perméables (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 240).La trame osseuse s'éclaircit et est faite de travées grêles, irrégulières, acellulaires, limitant des espaces aréolaires élargis (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p. 18).
Travée hépatique. ,,Chacun des cordons de cellules hépatiques qui rayonnent du centre à la périphérie d'un lobule`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. travée de Remak (ibid.).Diffuse, l'hépatite parenchymateuse (...) se traduit histologiquement par une multiplication cellulaire très active dans les travées hépatiques (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 191).
Prononc. et Orth.: [tʀave]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1356 « espace entre deux poutres » (Reg. du chap. de S. J. de Jérus., Arch. MM 28, fo37a ds Gdf.); 2. 1676 « partie d'un pont comprise entre deux piles » (Félibien, p. 760); 3. 1740-55 « partie d'un édifice, local, comprise entre deux supports, ou séparée d'un autre par un cloisonnement » (St-Sim., Mém., 390, 26 ds Littré, s.v. arme); 4. 1835 « galerie supérieure d'une église au-dessus des arcades de la nef » (Ac.); 5. 1901 « espace laissé vide entre deux rangées de sièges, de tables » (Lorrain, Phocas, p. 232); 1903 « rangée de tables, de bancs placés les uns derrière les autres » (France, Hist. comique, p. 68). De l'a. fr. trev « poutre » (fin xies., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 142), tref « poutre, mât » (xiieau xvies.), du lat. trabs, trabis « même sens ». Fréq. abs. littér.: 76.