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TRANSMUTATION, subst. fém.
A. −
1. Changement spontané ou provoqué d'une substance en une autre. À la fin du siècle dernier, la science a proclamé une grande vérité, à savoir, qu'en fait de matière rien ne se perd ni rien ne se crée dans la nature; tous les corps dont les propriétés varient sans cesse sous nos yeux ne sont que des transmutations d'agrégation de matière équivalente en poids (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 134).La terre et les sels contenus dans les plantes résultent de la transmutation de l'eau, disait Wallerius (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 452).
2. Spécialement
a) ALCHIM. ,,La transmutation est le fait qu'un corps change de substance, passant d'une « nature vile » à une « nature noble » (or, esprit, par ex.), cela grâce à des opérations techniques (alchimiques) et/ou spirituelles (initiatiques)`` (Riffard Ésotérisme 1983). Transmutation des métaux. La transmutation métallique est bien l'un des pouvoirs de la pierre philosophale (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p. 95).
P. métaph. Ainsi, des affections de l'âme, des loisirs et des rêves, l'esprit fait des valeurs supérieures; il est une véritable pierre philosophale, un agent de transmutation de toutes choses matérielles ou mentales (Valéry, Variété III, 1936, p. 207).
b) PHYS. ,,Toute modification d'un corps simple ayant pour résultat un changement du nombre de charges ou numéro atomique`` (Ferry-Mich. 1981).
Transmutation nucléaire. ,,Transformation d'un nucléide en un autre par réaction nucléaire`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
Transmutation (radioactive). Remplacement partiel d'un noyau d'atome par celui d'un isotope du même atome ou d'un corps voisin, qui est produit par des particules naturelles comme les rayons alpha, et qu'on peut réaliser actuellement au moyen de particules fortement accélérées, dans des appareils tels que le cyclotron ou dans les réacteurs nucléaires (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). Les transmutations des éléments que l'on provoque en les bombardant à l'aide de projectiles divers, particules alpha, protons, neutrons, sont, parmi les expériences que l'on peut tenter, celles destinées à donner sur la structure des noyaux les plus grands éclaircissements (Leprince-Ringuet, Transmut. artif., 1933, p. 7).
B. − Vx. Synon. de mutation (v. ce mot B).Les expériences montrent, en effet, que quelques semences peuvent dégénérer, que des plantes d'espèce différente peuvent, dans des cas exceptionnels, naître de la semence d'une plante d'une espèce donnée et donner lieu, par conséquent, à une transmutation des espèces (E. Perrier, Philos. zool. av. Darwin, 1884, p. 32).
C. − Au fig., littér. Changement de nature. Synon. métamorphose, transformation.
1. [À propos de pers.] La transmutation de M. de Charlus en une personne nouvelle était si complète que non seulement les contrastes de son visage, de sa voix, mais rétrospectivement les hauts et les bas eux-mêmes de ses relations avec moi, tout ce qui avait paru jusque-là incohérent à mon esprit, devenait intelligible, se montrait évident (Proust, Sodome, 1922, p. 614).
2. [À propos de choses] Peu à peu, à mesure que les années avaient passé, que sa situation s'était affermie, une insensible transmutation de l'opinion s'était produite à son égard (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 394).La transmutation des valeurs consiste seulement à remplacer la valeur du juge par celle du créateur (Camus, Homme rév., 1951, p. 98).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃smytasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1175 « changement d'une substance à une autre » (Benoît de Ste-Maure, Chroniques des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 26101); 2. 1591 alchim. (Lanoue, 473 ds Littré); 3. 1909 phys. (Radium, p. 10: si l'on appelle transmutation une transformation produite à volonté, par un changement de conditions expérimentales). B. 1803 « changement de nature » (Chateaubr., Génie, t. 1, p. 369). Empr. au lat.transmutatio, terme de gramm. « transposition de lettres », qui a été utilisé comme terme d'alchim. en lat. médiév. (Latham). Fréq. abs. littér.: 127.