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TRANSGRESSION, subst. fém.
Action de transgresser.
A. − [Corresp. à transgresser A] Transgression religieuse; transgression aux lois de l'Église, des lois du Ciel; la transgression d'Adam et Eve; pardonner une transgression. L'activité des membres de la tribu ou du clan est limitée par des prescriptions rigoureuses dont la transgression est censée mettre en péril la collectivité dans son ensemble. C'est pourquoi le crime le plus grave est la violation des tabous (Traité sociol., 1968, p. 214).La transgression d'Antigone n'est pas seulement d'un autre degré, elle est d'une autre nature qu'une traversée hors des clous (Th. Maulnier, Le Sens des mots, Paris, Flammarion, 1976, p. 229).
P. ext. Fait de ne pas se conformer à une attitude courante, naturelle. − « Cette continence, n'est-elle pas une transgression organique? » (...)« Oui, la chasteté est une transgression de l'instinct comme la charité est une transgression de l'égoïsme! » (Péladan, Vice supr., 1884, p. 286).
B. − [Corresp. à transgresser B]
1. GÉOL. Envahissement des continents par la mer, dû à un affaissement des terres émergées ou à une élévation générale du niveau des mers. Anton. régression.Transgression post-glaciaire. Le renouvellement partiel des faunes fut enfin expliqué clairement, soit par l'évolution sur place, soit par des migrations lors des transgressions marines marquant le début d'un nouvel étage (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 377).
2. P. anal. ou au fig.
a) Fait de progresser aux dépens d'autre chose, d'empiéter sur quelque chose, d'envahir. Le sel pâlit l'enduit des murailles (...) le vent de mer sable les planchers par les fentes des portesune transgression soudaine, insolite, imprègne la petite ville, dure et grise comme le sel et le corail, de je ne sais quelles traces obscures d'un incendie froid, d'un raz-de-marée à sec (Gracq, Beau tén., 1945, p. 10).
b) Fait de dépasser une limite, ses limites. Au premier discours de M. de Lamartine, on disait qu'il ne ferait jamais un orateur politique. Le passage du drame est pour George Sand une transgression beaucoup moindre (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 2, 1840, p. 416).L'ivresse, cet état dilaté et confus où l'âme oublie ses frontières et ses différences (...) le Psalmiste, voulant représenter le Seigneur dans cet état en quelque sorte scandaleux de transgression de sa propre limite, ne craint pas d'employer cette image inouïe: Sicut Potens Crapulatus A Vino (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 14).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃sgʀ εsjɔ ̃], [tʀ ɑ ̃z-], [-gʀe-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 « action de transgresser (une loi, un interdit) » (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, 26017 ds T.-L.), v. aussi Trénel, pp. 215-216; 2. 1483 cont. jur. « transfert » transgression de siège (Coust. de Norm., fol. 119 vods Gdf. Compl.); 3. 1903 géol. « submersion d'une partie de continent par la mer » (ds R. gén. des Sc. d'apr. Rob. 1985); 1904 (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat.transgressio: 1 lat. chrét. « violation, péché, faute » (déb. iiies., Tertullien); 2, 3 class. « action de franchir, traversée ». Fréq. abs. littér.: 38.