| ![]() ![]() ![]() ![]() TRACÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de tracer*. II. − Adjectif A. − 1. [Corresp. à tracer I B 1 a] Dont on a fait marquer, dessiner la trace. − (Chemin, voie) tracé(e). (Chemin, voie) indiqué(e), ouvert(e). Petit sentier (à peine) tracé. Il fallait [pour aller en Espagne] faire une route longue et mal tracée, à dos de mulet, en galère, ou dans quelque lourd coche (Gautier, Guide Louvre, 1872, p. 252). ♦ Au fig. Indiqué. La médecine est un chemin tout tracé pour moi (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 247). 2. [Corresp. à tracer I B 3 a] Dessiné; accusé. Bien que le paysage des montagnes semble par endroits assez largement tracé, je regrette qu'il ne soit pas constamment plus précis, plus sobre, plus conforme à cette sévère nature de notre Midi (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1840, p. 113).Je lui trouvai (...) une figure décidément aventureuse, une figure à angles très tracés (Céline, Voyage, 1932, p. 206). − Au fig. Défini, fixé; dont les détails sont calculés, indiqués d'avance. Plan de campagne tracé de main de maître; rôle bien/mal tracé. Chaque homme a-t-il sa destinée réellement écrite et tracée comme il a sa figure et son tempérament? (Delacroix, Journal, 1854, p. 236).Le devoir des armées alliées d'Occident était tout tracé: il s'agissait (...) d'alléger la pression qui s'exerçait sur nos amis de l'Est (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 97). B. − Spécialement 1. Vx. [En parlant d'un vêtement: corsage, pourpoint...] Dont les motifs décoratifs sont entourés d'une broderie d'or ou d'argent comme il était d'usage sous le règne de Henri II (d'apr. Nér. Hist. Art 1985). 2. [En parlant des chevaux inscrits au stud-book] Dont on connaît le pedigree. Un cheval tracé est (...) celui dont la qualité de pur-sang, légalement constatée, ne peut faire l'objet d'aucun doute (Pearson1872). 3. HÉRALD. [En parlant d'un dessin héraldique, de certaines parties de ce dessin] Ombré (d'apr. Bég. Dessin 1978). 4. MINES. Réserves tracées. Partie d'un gisement minier découpé et préparé pour l'exploitation dont on peut ainsi évaluer le tonnage et les frais d'exploitation (d'apr. Lar. encyclop.). III. − Subst. masc. A. − 1. Ensemble des opérations qui conduisent à l'exécution d'un dessin. Instruments de tracé (compas, té, équerre...). La gravure lithographique comprend (...) tracé ou décalque de dessin (Villon, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p. 221).En dessin technique, le tracé est soumis à des règles précises (Bég.Dessin1978). 2. Résultat de l'opération de traçage: dessin, contour, lignes ou points. Synon. graphisme.Tracé continu, précis, rectiligne, sinueux; faire le tracé d'une figure; tracé d'un arc, d'un cercle, d'une courbe; tracé barométrique, cardiaque, électroencéphalographique, graphique, plat. En elle [la figure humaine] nous retrouvons le code de toutes les proportions (...) le tracé de toutes les courbes, le prototype de tous les arts du dessin (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 34): La ligne du dessin n'est point l'imitation des lignes de l'objet, mais plutôt la trace d'un geste qui saisit et exprime la forme. C'est pourquoi, dans le dessin, on reconnaît aussi bien l'artiste que le modèle. Par un tracé hardi, simplifié, continu, la forme est affirmée, et ce jugement plaît.
Alain, Beaux-arts, 1920, p. 276. − P. anal., MUS. On doit [au piano] réaliser un tracé net, puissant (Selva, Techn. piano, 1908, p. 51). ♦ P. métaph. Le destin prépare, pour l'avenir, des tracés que nous retrouvons avec émotion, quand les enfants, devenus des hommes, regardent en arrière (Montesquiou, Mém., t. 1, 1921, p. 337). 3. En partic. a) Ensemble de points, de lignes constituant le plan d'un ouvrage à exécuter. Tracé d'une élévation géométrale, d'une fondation, d'une coupe. Une fois le tracé [d'un navire] fini, on fait un relevé de nombreuses dimensions dont on compose un recueil appelé devis de tracé (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 31). − BROD. Point devant, à l'aiguille, contournant les dessins des motifs à broder. Le tracé d'une tapisserie (Nouv. Lar. ill.). − CONSTR. Tracé des épures. Dessin en grandeur d'exécution des diverses parties d'une construction. Chargé de la direction du chantier de taille et du tracé des épures, c'est lui [l'agent de maîtrise] qui fait débiter la pierre et la trace selon les calepins qu'il a reçus (Arts et litt., 1935, p. 20-4). b) Délimitation d'un itinéraire, d'un parcours. Adopter, étudier un nouveau tracé d'une voie de chemin de fer. Le choix de l'emplacement des gares et stations est une question d'étude de tracé (Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 312).J'ai marqué les puits, mais ne t'y fie pas trop, car beaucoup sont à sec. Veille à ne pas t'écarter de ce tracé. Si tu t'en éloignes, c'est la mort (Benoit, Atlant., 1919, p. 288). − En partic. Délimitation d'un parcours de compétition (steeple-chase, de descente et de slalom...). Tracé d'une étape. Le « jumping ». C'est un concours de sauts d'obstacles, caractérisé par le tracé du parcours, la diversité des obstacles et les barèmes (Jeux et sports, 1967, p. 1607). c) [Corresp. à tracer I B 6]
α) Action de tracer, de former une lettre; p. méton., le dessin qui en résulte. Le tracé manuel de cette lettre [oméga] s'impose rapidement dans l'écriture des inscriptions (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 538).
β) Action d'écrire. [Le] tracé rapide d'une phrase sur le dos d'une carte de visite (Mallarmé, Corresp., 1876, p. 121). B. − 1. [Corresp. à tracer I B 4] Jalonnement sur le sol des lignes caractéristiques d'un ouvrage d'art, d'un ouvrage fortifié. Tracé d'une route, d'une tranchée; tracé bastionné. Les pans coupés, les tracés polygonaux peuvent (...) offrir de grandes ressources dans la construction des bâtiments doubles en épaisseur (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 292).Le tracé cadastral se fixe sur le sol (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 66). 2. ,,Projection sur un plan horizontal de l'ensemble de ces lignes`` (Lar. encyclop.). C. − [Corresp. à trace II A 2 a] Ligne continue représentant le parcours suivi par un cours d'eau ou formant le contour naturel d'une côte, d'une frontière, d'une voie. Mon écriture était si informe qu'on tenta en vain de la redresser par des leçons particulières. S'il fallait relever le tracé d'un fleuve, les contours d'un pays, ma maladresse décourageait le blâme (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 69). − P. anal. Ils étaient si près l'un de l'autre qu'il distinguait autour des yeux le grain fin et bleu de la peau transparente, et le tracé sinueux d'une petite veine (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 530). D. − CARTOGR. Tracé sur couche. Procédé graphique consistant à enlever avec un outil certaines parties d'une couche opaque ou colorée recouvrant le support de rédaction transparent; le document ainsi obtenu. Le tracé sur couche permet d'obtenir directement un document négatif aisément reproductible (GDEL). E. − IMPR. ,,Schéma de montage des formes en offset et en héliogravure`` (Cham. 1969). IV. − Subst. fém., vx. Synon. de trace.Au lieu d'écraser les sauterelles, les soldats les flambaient en répandant de longues tracées de poudre (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p. 215). Prononc. et Orth.: [tʀase]. Att. ds Ac. 1694 et dep. 1740. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1681 hérald. (Fr. Menestrier, Abrégé méthodique des principes héraldiques d'apr. FEW t. 13, 1, p. 145b); 2. 1872 cheval tracé (Littré). B. Subst. 1. a) 1792 « ensemble des lignes constituant le plan d'un ouvrage à exécuter » (Le Moniteur, 30 avr., t. 12, p. 260b cité par Th. Ranft ds Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 146); b) 1845 « parcours suivi par une voie de communication » (Besch.); 2. 1798 « graphisme » (Fiévée, Dot Suzette, p. 59: le dernier tracé de la main de votre père); 3. 1848 « canevas d'un livre » (Chateaubr., Mém., t. 2, p. 52). Part. passé adjectivé et subst. de tracer*. Fréq. abs. littér.: 1 608. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 049, b) 1 992; xxes.: a) 1 774, b) 2 527. Bbg. Archit. 1972, p. 126, 165. − Quem. DDL t. 27. |