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TOUSSER, verbe intrans.
A. − Expirer l'air contenu dans les poumons par une ou plusieurs secousses spasmodiques en produisant un bruit particulier, sous l'effet d'une irritation mécanique ou d'une infection des voies respiratoires; avoir une crise de toux. Tousser beaucoup, toute la nuit; tousser gras, sec; la fumée fait tousser; se mettre à tousser; se retenir de tousser. J'ai une grippe abominable, je tousse, je mouche, je crache et j'éternue sans discontinuer (Flaub., Corresp., 1874, p. 119).Les enfants toussent régulièrement par quintes longtemps après qu'ils sont guéris de la coqueluche (Proust, Prisonn., 1922, p. 182).
Tousser à + subst. ou inf.Tousser à cracher ses poumons, à rendre l'âme. Soudain, Rachel suffoqua, toussant aux larmes et rendant de la fumée par les narines. Le marquis, sous prétexte de l'embrasser, venait de lui souffler un jet de tabac dans la bouche (Maupass., Contes et nouv., t. 1, MlleFifi, 1881, p. 161).
Tousser d'une toux + adj.Tousser d'une toux étranglée, humide, rauque. Elle parlait ainsi, brisée en deux, secouée par les sanglots (...), toussant d'une toux sèche et courte (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 239).
Empl. trans., rare. Tousser la mort. La vieille tousse son âme par petits morceaux du matin au soir (Murger, Scènes vie jeun., 1851, p. 49).
P. anal. [Le suj. désigne un moteur à explosion] Émettre quelques explosions saccadées au moment du démarrage. Le moteur toussait, râlait, renâclait sans se décider. Et, soudain, il partit: « Tap, tap, tap » (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 84).
B. − Produire volontairement un bruit analogue; simuler la toux. Tousser avant d'entrer. Quand j'eus décliné le but de ma visite, le rédacteur en chef toussa; c'est le prologue ordinaire de ceux qu'une réponse embarrasse (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 62).
Tousser pour + prop. inf.Tousser pour s'éclaircir la voix, pour se donner de l'assurance, pour étouffer un rire, pour signaler sa présence. Je cherchais les yeux de l'autodidacte et je toussai fortement, pour l'avertir (Sartre, Nausée, 1938, p. 207).Il commença une phrase, mais fut obligé de tousser pour pouvoir la terminer, parce que sa voix détonait brusquement (Camus, Peste, 1947, p. 1392).
REM.
Toussement, subst. masc.,rare. Action de tousser; bruit qui en résulte. Peu après se fit entendre un toussement masculin, dont il ne pouvait méconnaître le son, qui provenait du gosier de M. Creton du Coche (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p. 162).
Prononc. et Orth.: [tuse], (il) tousse [tus]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1erquart xiiies. « faire effort pour dégager les voies respiratoires, par un mouvement d'expiration convulsif, saccadé » (Reclus de Molliens, Charité, éd. A.-G. Van Hamel, CXXII, 3: assés tousse [la brebis] (il est difficile de déterminer s'il s'agit ici de la 3epers. du prés. de l'ind. du verbe tousser ou du verbe toussir)); 1444 tousser (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p. 50); 2. 1934 p. anal. « se dit d'un moteur qui a des ratés » (Duhamel, loc. cit.). A remplacé to(u)ssir « tousser » (1176-81, Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 4577), du lat. tussire, dér. de tussis « toux » (v. ce mot) (cf. ital. tossire, port. tossir, a. prov. tusir et avec changement de conjug. esp. toser, a. prov. tossar), encore att. chez Scarron (1649, Virgile travesti, V, 194b ds Richardson), dans certains parlers de l'Est et surtout dans ceux du Midi. Voir FEW t. 13, 2, pp. 441b-442a. Fréq. abs. littér.: 979. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 516, b) 1 300; xxes.: a) 1 589, b) 1 641.
DÉR. 1.
Toussailler, verbe intrans.Tousser faiblement et souvent. Synon. toussoter.Elle trouva MmeMimar couchée dans une grande salle en compagnie de malades qui toussaillaient (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 188). [tusɑje], [-a-], (il) toussaille [-ɑ:j], [-aj]. V. -aille, -ailler. 1reattest. 1821 (Desgranges, Pt dict. du peuple à l'usage des 4/5 de la France, Paris); de tousser, suff. -ailler*.
2.
Tousserie, subst. fém.,vieilli. Action de tousser de manière continuelle et répétée; petite toux prolongée. Le petit salon retentit de la fausse tousserie d'un homme qui voulait dire ainsi: « Je vous entends. » (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 30). [tusʀi]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1reattest. 1404 (Journal de Nicolas de Baye, éd. A. Tuetey, t. 1, p. 90); de tousser, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér.: 10.
3.
Tousseur, -euse, adj. et subst.(Celui, celle) qui tousse souvent. Le vieux (...) souleva pesamment ses paupières et amena sur le tousseur les yeux trempés d'humidité d'une alose qui écoute jouer de l'accordéon (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 177).Tousseuse comme je suis et mal hypothéquée, étiolée et mise sens dessus dessous par ces nouvelles! (Morand, Homme pressé, 1941, p. 61). [tusœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1reattest. 1427 (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p. 223); de tousser, suff. -eur2*.
4.
Tousseux, -euse, adj. et subst.,vieilli. Synon. de tousseur (supra).Blénesse, le caporal-fourrier, un petit homme étriqué, « tousseux, rêveux et rassoté » (Genevoix, Éparges, 1923, p. 198). [tusø], fém. [-ø:z]. 1reattest. fin xives. (Eustache Deschamps, Œuvres, éd. Queux De Saint-Hilaire et G. Raynaud, t. 1, p. 310); de tousser, suff. -eux*.
BBG.Quem. DDL t. 16.