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TOURNIS, subst. masc.
A. − PATHOL. ANIM. Maladie parasitaire des ruminants (surtout des moutons), provoquée par la présence des larves du cénure dans l'encéphale, qui se traduit par des vertiges convulsifs, une marche en rond. La brebis qui, poussée par le tournis, se brise la tête contre un arbre (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 232).Une série de symptômes (...) ont fait donner à cette maladie le nom de tournis. Le mouton se met à tourner à droite ou à gauche, en rond. Le cercle s'agrandit ou se rétrécit au point que le mouton pivote sur place et finit par tomber (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 136).
[Dans un cont. métaph.] Le rythme de notre vie quotidienne est accordé au sien [le peuple américain] (...) la folie de la vitesse, ce tournis, qui affecte tous les moutons de l'Occident, une trépidation à laquelle aucun de nous n'échappe (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1959, p. 238).
B. − Loc. fig., fam. Donner le tournis. Donner le vertige. Ne vous retournez pas tout le temps comme ça, à droite et à gauche: vous me donnez le tournis (Sartre, Sursis, 1945, p. 42).Il se lève, arpente la pièce comme un ours en cage: Assieds-toi, ordonne Clara, tu me donnes le tournis (Vialar, Clara, 1958, p. 115).
Prononc. et Orth.: [tuʀni]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1812 « maladie du bétail » (Mozin-Biber); b) 1840 (Balzac, Œuvres div., t. 3, p. 303: Dans son tournis de mouton, il [M. Sainte-Beuve] entraîne les plus petites choses, les grandes, les moyennes, il les force de tourner avec lui); 2. a) 1909 tournis de delirium (Hamp, Champagne, p. 101); b) 1913 « habitude, manie de bouger, de voyager » (Colette, Entrave, p. 274); c) 1945 donner le tournis à qqn (Sartre, loc. cit.). Dér. de tourner*; suff. -is*; cf. au xiiies. tournic « (d'une personne) pris de vertige » (1reContinuation de Perceval, éd. Roach, III1, 1560, var.), brebis tourniche (1265, Ch. des Comptes de Lille ds Du Cange, s.v. tornutio) et tournis « (en parlant de bœufs) » 1555 (Cotereau, Columelle, II, II ds Gdf.), l'adj. ayant survécu dans certains parlers région. (à propos d'êtres humains, aux sens de « qui a le vertige », « étourdi », « pris de boisson », v. FEW t. 13, 2, p. 57). En a. fr. et jusqu'au xvies. l'adj. torneis, tournis est att. également aux sens de « tourné, fait au tour » et « qui peut être tourné (en partic. dans le syntagme pont tournis « pont-levis »), qui tourne » (v. Gdf., T.-L. et Hug.).