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TORY, subst. masc.
A. − HIST. DE L'ANGLETERRE
1. Synon. de cavalier (v. cavalier1I B 1).Les partisans du roi avaient, eux, reçu de leurs adversaires puritains le surnom de tories qu'on donnait en Irlande aux brigands, cela pour indiquer qu'ils n'étaient que des papistes aussi méprisables que les Irlandais (Maurois, Disraëli, 1927, p. 63).
2. Membre du parti défendant les prérogatives royales et les privilèges de l'Église anglicane face aux droits du Parlement et des sectes protestantes (p. oppos. à whig). (Dict. xixeet xxes.).
B. − Membre du parti conservateur au Royaume-Uni (p. oppos. à whig, libéral). Dans un gouvernement de représentation on admet en principe (par exemple, en Angleterre) qu'une invitation du roi est un ordre. Personne, tory ou whig, n'a droit de s'y soustraire (Vigny, Journal poète, 1846, p. 1244).V. conservateur ex. de Chateaubriand.
P. métaph. Ces faiblesses (...) ne sont pas plus petites (...) que ces enfers plus ardents des rivalités et des haines, que ces agitations extérieures ou secrètes des whigs et des tories de toutes sortes dans les divers étages de la fortune, des honneurs et du pouvoir (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 95).
Empl. adj. Ministère, parti tory. L'administration tory branle terriblement dans le manche (Tocqueville, Corresp.[avec Henry Reeve], 1846, p. 96).La grande masse des petits seigneurs de village, des gentilshommes agriculteurs, demeurait tory, conservatrice, fidèle au roi et à l'Église établie (Maurois, Disraëli, 1927, p. 64).
Prononc. et Orth.: [tɔ ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Plur. 1835: les torys; 1878, 1935: les torys: ,,Quelques-uns écrivent au pluriel à la manière anglaise, Tories`` (id. ds Littré); Lar. Lang. fr., Rob. 1985: les tories. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 311: un tori plur. des toris. Étymol. et Hist. 1. 1704 subst. (E. de Clarendon, Hist. de la rébellion et des guerres civiles d'Angleterre, I, 17 et n. ds Höfler Anglic.); 2. 1712 adj. (Remontrance aux Torys..., 9, ibid.). Empr. à l'angl.Tory, nom donné vers 1679-80, à l'orig. comme une insulte de leurs ennemis, à ceux qui s'opposaient à l'exclusion du duc d'York, converti au catholicisme, de la succession à la couronne d'Angleterre; puis Tory devint à partir de 1689 le nom d'un des deux grands partis pol. du pays (1689 Tory party), avant que cette appellation ne soit concurrencée puis évincée par conservative party « parti conservateur » au xixes., Tory ne subsistant que dans l'usage fam., notamment pour exprimer l'attachement à une politique ou à des valeurs démodées, ou comme terme dépréc. Empr. à un type irl. * tóraidhe « poursuivant » que différents dér. permettent de postuler, Tory désignait des opposants irlandais dépossédés vivant en hors-la-loi (1646), puis tous partisans armés ou des bandits (NED). Fréq. abs. littér.: 81.
DÉR.
Torysme, subst. masc.,pol. angl. Opinion professée par les torys; système politique, mouvement conservateur des torys. Où sont les géants populaires qui, champions de la démocratie, s'apprêtent à lutter contre les machiavéliques sénateurs de Saint-Pétersbourg, contre M. de Metternich et le torysme anglais, aussi puissants par l'intrigue, la diplomatie et la corruption, que Napoléon l'était par ses canons et son génie? (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 108). [tɔ ʀism̭]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1resattest. 1717 Torisme (De Cize, Hist. du Whiggisme, p. 26 ds Bonn., p. 158), 1826 torysme (Revue encyclopédique, sept., 689 ds Höfler Anglic.); de tory, suff. -isme* prob. d'apr. l'angl. torism, toryism att. dep. 1682 (NED).
BBG.Boulan 1934, p. 124. − Dub. Pol. 1962, p. 430. − Gohin 1903, p. 269. − Rabotin (M.). Le Vocab. pol. et socio-ethnique à Montréal de 1829 à 1842. Paris, 1975, p. 58, 59, 64, 67.