Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TON3, subst. masc.
I. − Domaine acoust. et musical
A. − Hauteur de la voix (à un moment donné ou en moyenne). Ton de voix aigu, élevé, haut, bas, grave, uniforme; baisser le ton; ton descendant, montant. Puis se dressant péniblement hors de ses oreillers, les deux mains posées sur ses genoux, sans élever le ton:Je vous l'ordonne, mon enfant. Au grand étonnement du doyen, son vicaire hésita longtemps, le regard dur (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 227).
P. ext. Qualité de la voix (hauteur, timbre, intensité) ou qualité des sons émis par un instrument. Ton rauque, sourd. Le clavecin accompagnait d'un ton nasillard le vieil air (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 151).La voix maîtresse du grand-père, le ton criard et saccadé de l'ancêtre (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 38).
B. − Spécialement
1. MUSIQUE
a) ,,Distance entre deux notes conjointes`` (Rougnon 1935). Il faut songer que notre musique ne les ravit [les Orientaux] que médiocrement; la leur, qui procède par quarts de ton, nous est également incompréhensible, à moins d'être pour ainsi dire traduite selon notre système musical (Nerval, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 59).
Ton majeur (do-ré). Intervalle ,,plus grand que le ton mineur d'un comma syntonique`` (Candé 1961). Synon. seconde majeure.
Ton mineur (ré-mi). Intervalle ,,formé d'un 1/2 ton chromatique et d'un 1/2 ton diatonique`` (Candé 1961).
En compos. Demi-ton diatonique (do-ré bémol). Intervalle qui ,,dépasse le 1/2 ton chromatique d'un (...) 1/4 de ton`` (Candé 1961). Synon. seconde mineure.Demi-ton chromatique (do-do dièse).
b) Hauteur du son définie par rapport à son repère. Changer de ton; donner le ton (la note repère sur laquelle les musiciens s'accordent); n'être pas dans le ton; sortir du ton (en faisant des fausses notes). Lorsque deux cordes sonores ont eu d'abord entre elles un intervalle musical défini, et qu'au bout d'un certain temps, elles cessent d'offrir cet intervalle, on se demande si le ton de l'une a haussé, si le ton de l'autre a baissé, ou si ces deux causes ont concouru à faire varier l'intervalle (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 3).
En partic. ,,On désigne un ton par le nom de la première note de la gamme dont il est formé. On dit gamme et ton d'ut, de ré`` (Rougnon 1935). Synon. gamme.Chacun d'ailleurs chantait dans un autre ton que son voisin (Berlioz, Souv. voy., 1869, p. 30):
1. L'espressivo marque le moment où, après la montée de sa supplication hoquetante, elle sent avec douleur l'inutilité de ses demandes, et se replie. Mais tandis qu'elle croit tomber, de marche en marche, dans le chaos, dans le sans lumière, (42memesure), − elle se dirige, à son insu, vers les calmes profondeurs du ton clair de ré majeur. Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 264.
c) Tons psalmodiques, tons ecclésiastiques. ,,Formules (...) choisies en fonction du caractère modal de l'antienne qui les encadre (...)`` (Mus. 1976).
d) Tons de chasse, tons de la trompe. ,,Sonneries de cor ou trompe de chasse, pour guider les chiens et indiquer des incidents particuliers dans les chasses...: la quête, le lancé, la vue, le hourvari, le retour, la requête, le relancé, le débuché, le hallali, le bat-l'eau, la sortie de l'eau, la retraite manquée, l'appel simple, l'appel forcé`` (Rougnon 1935). Le ton pour chiens, le ton grêle; le gros ton, ou (...) le gros et les fanfares (Baudr.Chasses1834).
e) P. méton.
α) ,,Partie amovible qui sert à allonger (ou raccourcir) le tube d'un instrument à vent en cuivre, donc la colonne d'air vibrante, et permet d'en baisser (ou hausser) le ton, d'où son nom`` (Mus. 1976).
β) ,,Sifflet à piston qui donne le ton`` (Wright Mus. 1941).
2. MÉD. Ton artériel. ,,Bruit systolique entendu à l'auscultation d'une grosse artère, chez les sujets nerveux, à l'éréthisme vasculaire marqué`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
3. PHYS., ACOUST.
Ton pur. ,,Son caractérisant une onde dont la pression acoustique instantanée est une fonction sinusoïdale simple du temps, donc ayant une fréquence unique. Se dit également de la sensation physiologique qui en résulte`` (Pir. 1964).
Ton complexe. ,,Onde acoustique due à la combinaison de composantes sinusoïdales simples de fréquences différentes. Se dit également de la sensation qui en résulte`` (Pir. 1964).
Ton fondamental. ,,Le ton fondamental d'un ton complexe est celui de la composante qui a la plus basse fréquence (fréquence fondamentale)`` (Pir. 1964).
4. PHONÉT. ,,Variation mélodique qui permet de distinguer des mots dont le sens est différent, mais dont le signifiant est par ailleurs identique... Il n'est employé que dans les langues dites à tons, comme le chinois, le japonais, le suédois, le norvégien, etc. Parmi elles, il faut distinguer: − les langues à « tons ponctuels », qui opposent deux ou trois registres (leurs syllabes successives s'opposent par la fréquence du fondamental); − les langues à « tons mélodiques », qui utilisent des oppositions de registres et des modifications de la fréquence du fondamental sur la même syllabe (existence: − de tons mélodiques simples: haut, bas; − de tons mélodiques complexes: montant, descendant)`` (D.D.L. 1976). Il suit de-là qu'il n'y a aucun son qui mérite d'être appelé plutôt une articulation ou une voix, qu'un ton ou une durée (...) il faut la réunion de ces quatre caractères, pour exprimer le son tout entier (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 345).V. atone B, intonation B.
II. − Dans la lang. cour.
A. − Inflexions volontaires ou involontaires que prend la voix d'un locuteur et qui dévoilent sa personnalité, son état psychologique ou affectif, ses intentions. Synon. accent, intonation.Tenez, juste là où vous êtes. Ça pue encore. − Nan, ça ne pue pas, dit M. de Coëtquidan, d'un ton sans réplique (Montherl., Célibataires, 1934, p. 739).Le Père Paneloux s'arrêta, les cheveux sur le front (...) et reprit, plus sourdement, mais sur un ton accusateur: « Oui, l'heure est venue de réfléchir (...) » (Camus, Peste, 1947, p. 1296).
SYNT. Ton acide, affectueux, agressif, aigre, aimable, amer, boudeur, bourru, bref, brusque, calmé, catégorique, conciliant, confidentiel, cordial, décidé, dégagé, détaché, doctoral, doucereux, doux, dur, emphatique, enjoué, excédé, ferme, froid, glacé, goguenard, gouailleur, grave, hautain, impérieux, ironique, irrité, jovial, joyeux, lamentable, mal assuré, maussade, menaçant, moqueur, mélancolique, méprisant, naturel, paterne, paternel, piqué, plaintif, plaisant, protecteur, pénétré, péremptoire, respectueux, résolu, sec, solennel, sérieux, sévère, suppliant, tranchant, vif; le ton de l'indignation, de la réserve, de la vérité; adopter un certain ton; garder un ton, le même ton; parler sur un certain ton; le prendre sur un ton, sur un certain ton; sur le ton de la confidence; un ton d'autorité, de reproche; une conversation où le ton monte.
Dire qqc. sur le ton de la conversation. Sur un ton calme, sans aucun excès. Quand Henri a commencé à parler, sa voix a transformé l'immense hall en une chambre privée: il ne voyait pas en face de lui cinq mille personnes, mais cinq mille fois une personne et c'est presque sur le ton de la conversation qu'il leur parlait (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 204).
Vx. Prendre le haut ton, un ton bien haut. Parler avec un ton de supériorité, avec arrogance. Prendre des tons. Aller m'imaginer que la voisine prenait des tons avec moi, ne voulait plus me saluer (Picard, Théâtre, t. 4, Tracass., 1804, p. 252).
Hausser* le ton. Baisser* d'un/de ton. Faire parler d'un ton plus bas, faire baisser le ton. Forcer quelqu'un à se calmer. Les Gavots sont si arrogants envers nous (surtout hors de notre présence) qu'ils ne manquent jamais de dire qu'ils ont fait baisser le ton à quelqu'un des nôtres en les rencontrant sur le Tour de France (Sand, Compagnon Tour de Fr., 1840, p. 67).
Faire changer de ton. Eh! Là! On ne me fera pas changer de ton parce qu'une personne est vivante ou morte. Je garde mon style. J'ai une mystique (Cocteau, Théâtre poche, 1949, p. 63).
Dire, répéter qqc. sur tous les tons. Dire de toutes les façons possibles, sans se lasser. Elle s'était longtemps refusée à ce genre de folie. Joseph l'y avait contrainte, depuis la guerre, en lui répétant sur tous les tons: « C'est une fortune qui tient très peu de place. Et si jamais nous perdons tout, nous ne perdrons peut-être pas ça (...) » (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 103).
Pop., fam. Le ton fait la musique. ,,Signifie que la manière dont on débite quelque chose y donne seule une valeur. Cette locution ne se prend ordinairement qu'en mauvaise part, et n'est usitée qu'en parlant d'un homme qui s'est permis quelques propos piquants sur le compte d'un autre`` (Hautel 1808).
B. − Manière de s'exprimer suivant les circonstances ou compte tenu du genre que l'on pratique. Ton lyrique, élégiaque, épique, familier, léger, pathétique, oratoire, sec, solennel. Quant à son Essai sur les éloges, il y a de belles pages sans doute; mais, quoique les défauts y soient moindres et qu'il ait détendu son style, il y règne encore un ton d'exagération qui gâte les meilleurs morceaux (Chênedollé, Journal, 1822, p. 116).Cette vérité céleste et qui ne symbolise pas donne à certaines œuvres [de Chirico] un ton prophétique (Cocteau, Crit. indir., 1932, p. 59).
Prendre le ton. Quant à Stendhal, n'était-ce pas ce railleur pincé qui s'était vanté de lire chaque matin une page du Code pour prendre le ton? (Zola, Romanc. natur., Flaubert, 1881, p. 160).
[En parlant d'un aut. ou d'une œuvre littér.] Caractère particulier, accent personnel, auquel on reconnaît l'écrivain. Ce qui frappe le plus dans une page de Stendhal, ce qui sur-le-champ le dénonce, attache ou irrite l'esprit,c'est le Ton. Il possède, et d'ailleurs affecte, le ton le plus individuel qu'il soit en littérature (...). Des biens mornes d'autrui, il refait des ouvrages qui se lisent, parce qu'il s'y mêle un certain ton (Valéry, Variété II, 1929, p. 102).
C. − Manière de parler et de se comporter en société conformément aux convenances. Je (...) commençai la lecture de mon discours que je savais beau, sans me dissimuler (...) qu'il n'était peut-être pas tout à fait dans le ton qui convenait aux circon-stances (A. France, Vie fleur, 1922, p. 423).
Avoir bon ton, mauvais ton. Le salon de ce café a cela de particulier, que presque toutes les personnes qui s'y rassemblent se connaissent (...). Il est du bon ton d'y prendre les manières d'un habitué (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 97).Il était de mauvais ton d'avoir des intériorités plus profondes, mais on allait chez Cagliostro (Barrès, Cahiers, t. 11, 1918, p. 376).
Le bon ton. Le bon goût dans un milieu donné. F. indépend., gaie, dynam. genre « bon ton, bon chic ». Vie prof. act., rencontrerait cadre sup. 45-55 ans (Le Nouvel Observateur, 20 déc. 1976, p. 76, col. 4).
De bon, grand ton. Conforme au bon goût, raffiné. Pourtant, la physionomie de M. Prarond est restée dans ma mémoire (...). C'est celle d'un homme robuste, très simple et très fin et de grand ton (A. France, Vie littér., 1890, p 350).[Mmede Brancion] réunissait parfois chez elle, en un dîner du meilleur ton, quelques amis, dont mes parents (Jammes, Mém., 1921, p. 111).
Loc. fig. [Corresp. à supra I B 1 b]
Donner le ton. Donner pour modèle sa propre façon de parler, d'agir ou de se comporter. Boucher, que le roi avait nommé son premier peintre, pour le récompenser sans doute d'avoir fait son portrait en Hercule, coiffé à l'oiseau-royal, peut se vanter d'avoir donné le ton à son siècle, d'avoir corrompu les arts dans toutes leurs parties (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 276).La direction m'échappe de jour en jour: ce sont les jeunes venus qui donnent le ton, maintenant (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 520).
Rare. [À propos de choses] Ces jardins-de-derrière donnaient le ton au village. On y vivait l'été, on y lessivait; on y fendait le bois l'hiver, on y besognait en toute saison, et les enfants, jouant sous les hangars, perchaient sur les ridelles des chars à foin dételés (Colette, Sido, 1929, p. 20).
Être dans le ton, se mettre dans le ton. Se modeler sur l'entourage. Synon. se mettre au diapason*.Ne pas être dans le ton. Le scénario n'est pas de moi, je n'ai fait que me mettre dans le ton, on n'aborde pas Chimène dans les mêmes termes qu'une « agrégative » de philosophie (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 154).
Changer de ton. Changer son comportement. Le vieux changeait de ton tout à coup, comme honteux: « Je vous avais dit que je ne vous demanderais pas d'argent... mais tout de même... » Il regardait le jeune homme avec une âpreté qui estime, il jaugeait son porte-monnaie (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 254).
Faire chanter sur un autre ton. ,,Obliger à changer de comportement, de manières, de langage`` (Lar. Lang. fr.).
D. − [À propos d'un lieu] Manière d'être, ambiance. L'affluence des étrangers, les voitures, les chevaux, les gens qui vont et viennent sur les places publiques, les auberges encombrées, les cafés, les salles de jeux, pleines de musiciens qui courent les rues, ce tableau animé contraste bien avec le calme de Saint-Sauveur et le ton campagnard des lieux que nous quittions (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 199).
P. méton. [À propos d'une époque] L'ambiance qui y règne. Je n'ai trouvé, dans votre ouvrage [sur Mallarmé], à peu près rien qui ne fût conforme à l'idée du passé vrai,c'est du ton que je parle, la valeur la plus délicate d'une époque, car, pour les documents, vous avez rassemblé le matériel le plus complet (...) Mais le ton, l'air du temps, celui qui se respirait rue de Rome, vous ne l'avez pu recomposer que selon vous; or, cette synthèse est tout heureusement réussie (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 235).
III. − PEINT. et domaine des couleurs.,,Degré d'intensité d'une couleur. On parle de tons clairs ou de tons obscurs; de tons chauds (proches du rouge) ou froids (proches du bleu); de tons neutres (dont les nuances atténuées font valoir d'autres tons), de tons rompus dont l'intensité est atténuée`` (Nér. Hist. Art 1985). Synon. couleur, nuance, teinte.Ton(s) criard(s), doux, franc(s), gai(s), grisâtre(s), monotone(s), pastel(s), riche(s), sourd(s), vigoureux; tons bruns; éteindre les tons; passé de ton; gamme de tons; tons différents, d'une même couleur. Cette pierre est grise, elle a l'aspect du fer, le bois de la porte au contraire a un ton de miel un peu ranci (Jouve, Paulina, 1925, p. 12):
2. Rubens préparait un corps avec un ton rose qu'il recouvrait, dans la lumière, de jaune de Naples, mais dans les ombres reflétées, il mettait un ton orangé, si ardent que dans la lumière, le jaune de Naples devenait une coloration froide. Goncourt, Journal, 1894, p. 591.
Ton sur ton. Dans la même couleur, avec des intensités différentes. Coussin velours rayonne, piqué ton sur ton (Catal. jouets [Trois Quartiers], 1936).Ce marbre italien (...) avec des moirures grises, ton sur ton (Morand, Flagell. Séville, 1951, p. 373).
Dans le ton. ,,En harmonie avec les couleurs voisines`` (Lar. Lang. fr.).
Ton local. ,,Ton propre d'un objet ou d'une surface imitant la couleur des objets ou des surfaces que le peintre représente; il est lié à la place que cet objet ou cette surface occupent dans le tableau, et au plan où il est situé`` (ér. Hist. Art 1985). Ce fut une grande audace de Gauguin de renoncer à rendre le ton local et de suggérer par des aplats de tons le volume des formes sans les inscrire dans une composition en profondeur. Cette technique archaïsante a inspiré les Fauves et les Nabis et par eux l'art non figuratif contemporain (Nér.Hist. Art1985).
Prononc. et Orth.: [tɔ ̃]. Homon. ton1, 2, 4; tonds, tond (de tondre); thon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiies. « bruit de voix » (Moniage Guillaume, 4244 ds T.-L.); 2. 1200 « qualité de la voix humaine en hauteur, timbre, intensité » (Jean Bodel, Jeu St Nicolas, éd. A. Henry, 608); 1651 le prendre sur un ton trop haut « avoir de hautes prétentions » (Scarron, Roman comique, II, 15 ds Littré); 1656-57 « manière de s'exprimer par écrit » (Pascal, Provinciales, XV, ibid.); 1668 Si vous le prenez sur ce ton (Molière, Amphitryon, II, 4); 1691 au plur. « accents, intonations » (Mmede Sévigné, Corresp., 24 juill., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 972); 3. a) 1550 phonét. « hauteur du son de la voix sur une syllabe déterminée » (Meigret, Tretté de la grammere françoeze, p. 132); b) 1808 « variation de hauteur du son de la voix utilisée à des fins morphologiques et sémantiques » (De Guignes, Voyages à Péking, Manille et l'Île de France, t. 2, p. 389); 4. a) av. 1678 « manières, façons de se comporter en société » (La Rochefoucauld, Réfl. div., p. 133 ds Littré); b) 1798 se mettre au ton de qqn (Ac.); c) 1913 avoir le ton (de la maison) (Proust, Swann, p. 199); 5. 1718 donner le ton (Ac.); 6. 1746 bon ton (La Morlière, Angola, p. 50); 1751 le bon ton (Duclos, Consid. mœurs, 8 ds Littré); 1784 mauvais ton (Genlis, Veill. du chât., t. I, p. 347 ds Pougens, ibid.); 1823 de bon ton (Stendhal, Rossini, t. 2, p. 49). B. 1. a)Ca 1180 « degré d'élévation ou d'abaissement des sons émis par des instruments » (Thomas, Tristan, éd. B. Wind, 794); b) 1549 « mode musical » (Est.); c) 1578 « intervalle unitaire, degré de l'échelle des sons » (Vigenère, Tabl. de Philostr., fo97 vods Gdf. Compl.); 2. 1669 changer de ton (Molière, Tartuffe, IV, 7); 1718 faire chanter sur un autre ton (Ac.); 1740-55 fig. monter au ton de (Saint-Simon, Mém., éd. A. de Boislisle, 13, 319); 1852 sur tous les tons (Sand, Corresp., t. 3, p. 342); 3. 1655 « airs que l'on sonne sur la trompe pour appuyer les chiens » (Salnove, La Vénerie royale, Dict. des chasseurs, p. 35); 1834 tons de chasse « id. » (Baudr. Chasses); 4. 1842 « chacun des tubes de différentes grandeurs qui s'adaptent à des instruments à vent pour en changer la tonalité » (Ac. Compl.). C. 1. 1669 « valeur d'une teinte » (S. Bourdon, Conférences ds Jouin, Conf. de l'Ac. roy. de peinture..., p. 131 ds Brunot t. 6, 1, 2, p. 739); 2. 1762 « effet dominant des couleurs » (Ac.); 3. 1811 ton chaud (Chateaubr., Itinér. Paris Jérus. ds Œuvres romanesques et voyages, éd. M. Regard, Paris, Gallimard, t. 2, 1969, [Bibl. de la Pléiade], p. 923); 1846 tons froids (Balzac, Cous. Bette, p. 111); 4. 1826 tons vigoureux (Boutard, Dict. des arts du dessin, ton ds Littré); 5. 1847 ton local (Delacroix, Journal, p. 180); 6. 1872 ton sur ton (Littré). Empr. au lat.tonus « tension d'une corde », « ton, son d'un instrument », « accent d'une syllabe », fig. « le clair-obscur », gr. τ ο ́ ν ο ς « tension de la corde de la lyre », « mode musical », « mesure d'un vers », « accent tonique ». Fréq. abs. littér.: 14 549. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 22 295, b) 25 466; xxes.: a) 18 207, b) 18 255.
DÉR.
Tonème, subst. masc.,phon. ,,Ensemble des réalisations différentes d'un même ton. Un ton haut peut en effet être plus bas en fin d'énoncé qu'un ton moyen pris au début de ce dernier, et ce en raison du relâchement des organes de la phonation, tout en demeurant haut comparativement à ceux qui se trouvent dans le même contexte`` (Mounin 1974). Le tonème est au ton ce que le phonème est au son (Ling.1972). [tɔnεm]. 1reattest. 1949 (J. Cantineau, trad.: Troubetzkoy, Principes de phonologie, p. 232 ds Quem. DDL t. 39); de ton3*, finale en -ème sur le modèle de morphème*, phonème*.
BBG.Jacob (A.). Gen. de la pensée linguistique ... Paris, 1973, p. 75, 244-245. − Perrin-Naffakh (A.-M.). Styl. Paris, 1989, p. 25. − Schneiders (H.-W.). Der Frz. Wortschatz zur Bezeichnung Von « Schall ». Genève, 1978, pp. 92-93.