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TITUBER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne un être vivant] Vaciller, chanceler sur ses jambes ou sur ses pattes. Ivrogne, malade qui titube. De temps en temps, il y avait de grandes rafales qui faisaient envoler les bonnets et tituber les passants ivres, et alors la pluie tombait plus dure, plus torrentielle et fouettait comme grêle (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 9).On voyait, derrière une vitre, des cailles, à l'œil mi-clos, à la plume hérissée qui, titubant sur leurs petites pattes, attendaient qu'une énorme main ouvrît sournoisement la porte de la cage, se coulât dans leur direction (Carco, Nostalgie Paris,1941, p. 43).
Rem. L'empl. méton. (le suj. n'est plus un être vivant mais les membres inférieurs de celui-ci) semble peu correct: Le front penché comme celui d'un bœuf quand le soc de la charrue a rencontré une pierre, Thamar, dont les jambes titubaient, sortit du palais (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 317).
Au fig. Avancer, procéder de façon incertaine, mal assurée; hésiter. Le soi cherche ses complémentaires et ses pairs. Là où le moi, tout empêtré, tout encombré de fantômes, titube, trébuche, s'égare, revient sur ses pas, se contredit, le soi affirme et va droit devant lui (L. Daudet, Hérédo, 1916, p. 163).Voilà, sur un point assez précis [le langage], un exemple des rêveries en lesquelles le non-philosophe que je suis peut parfois s'engager, titubant entre l'art d'écrire et l'algèbre, parfois entre la logique et la philologie (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 165).
B. − [Le suj. désigne une chose] Aller de droite et de gauche, se balancer. Elle arrivait de toute sa vitesse. Par-dessus la première file de mitrailleurs couchés, la seconde commença à tirer et les tanks à tituber sauf quatre, qui dépassèrent Pepe, et foncèrent sur sa seconde ligne (Malraux, Espoir, 1937, p. 737).
P. métaph. Au fond, les idées de cet archéologue [Didron] titubent. Il subordonne le principal aux accessoires (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 237).Mes réponses titubant dans l'obscurité mentale où je me trouvais ne devinrent distinctes que pour dire que je n'étais pas bien ce soir (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 425).
Prononc. et Orth.: [titybe], (il) titube [-tyb]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1466-67 fig. « chanceler, hésiter » (Ovide moralisé en prose, éd. C. De Boer, p. 219); ca 1590 part. prés. adj. (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 509); 2. 1468 [impr. xvies.] « aller de droite à gauche en marchant » ([Guillaume Fillastre], La Thoison d'or, vol. II, fo168 vods Gdf. Compl.); ca 1590 part. prés. adj. yvroigne titubant (Montaigne, op. cit., III, 9, p. 964). Empr. au lat.titubare « chanceler », fig. « être hésitant ». Fréq. abs. littér.: 94.
DÉR.
Titubement, subst. masc.Synon. de titubation.Puis il songea à manger et comme la forêt ne lui offrait pas de suffisantes ressources il gagna la plaine herbue d'où les alouettes, par intervalles, semblaient jaillir comme des jets de joie, pour, dans une sorte de titubement ascendant, gagner le ciel, qu'elles emplissaient de leurs roulades, et retomber ivres d'azur (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 45). [titybmɑ ̃]. 1reattest. 1899 fig. « hésitation » (D'Esparbès, Demi-soldes, p. 304); de tituber, suff. -(e)ment1*.