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TITAN, -ANE, subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc.
A. − MYTHOL. GR., au plur. [Le plus souvent avec une majuscule] Fils de la Terre et du Ciel doués d'une grande force et réalisant de gigantesques entreprises, qui gouvernaient le monde avant d'être détrônés par les dieux à la suite d'une lutte colossale. Tout ce morceau n'est que le développement poétique de la guerre d'Ahriman contre Ormusd, des Titans contre Jupiter, des anges rebelles et de leur chef contre Dieu et ses anges (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 157).[Zeus] a foudroyé les Titans, le monstrueux Typheos, aux cent têtes de dragons (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 210).
B. − P. anal.
1. Personne ou chose de force ou de taille hors du commun. Le titan [un chêne géant] se dressait devant elles, allongeant au-dessus de leurs têtes des bras monstrueux d'où pendaient des oripeaux de mousse (Green, Journal, 1934, p. 256).
De titan, loc. adj. D'une force, d'une taille, d'une envergure gigantesque, démesurée. Synon. titanesque, titanique.Une œuvre, une lutte de titan; des épaules, une ossature de titan. Je frappai deux fois très doucement.Entrez! répondit une voix de Titan (A. Daudet, Pt Chose, 1868, p. 83).À genoux sur le prie-Dieu, je me change en statue; il ne faut pas même remuer l'orteil; (...) naturellement, je livre un combat de titan contre les fourmis, mais je suis sûr de vaincre (Sartre, Mots, 1964, p. 18).
Rem. On rencontre de rares empl. au fém.: La femelle d'Othrix (...) N'est plus [dans l'enfer chrétien] qu'une nabote aux petits ongles verts, Et le peuple (...) Rit devant la titane avortée en diablesse (Hugo, Religions et religion, 1880, p. 194). Il se croyait sincèrement inférieur à cette titane d'amour (Bloy, Désesp., 1886, p. 232).
2. Titan de.Personne qui, dans un domaine intellectuel, social ou artistique, s'élève par son génie ou l'importance de ses entreprises, de ses réalisations au-dessus de l'humanité ordinaire. Titan de l'Art. Cette fois, ce n'est plus Eschyle, c'est Euripide (...) M. Leconte de Lisle, qui avait montré tant de vigueur en luttant contre le titan du théâtre grec (A. France, Vie littér., 1890, p. 136).Il songeait à ces titans de finance dont on cite l'exemple, qui après un écroulement total, à force de labeur et d'acharnement, se relèvent en dix ans (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 96).
C. − Spécialement
1. ENTOMOL. Insecte vivant dans les vieux arbres en Guyane, le plus grand de tous les coléoptères. (Dict. xxes.).
2. TECHNOL. Engin de levage et de manutention très puissant utilisé dans la construction navale. Il est préférable de se servir des puissantes grues, généralement appelées titans, qui se placent sur la digue, alors construite par tranches presque verticales (Quinette de Rochemont, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 252).
II. − Adj., rare. Très puissant, gigantesque. Arbres titans, foudroyés, renversés dans des poses de lutteurs invaincus, dont les membres épars plantaient à eux seuls une forêt entière (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1379).Les énormes boulets d'acier (...) que lancent les canons titans fabriqués en Prusse par le gigantesque marteau de Krupp (...) sont juste aussi efficaces contre le progrès que les bulles de savon soufflées (...) par la bouche d'un petit enfant (Hugo, Actes et par., 4, 1885, p. 361).Les porteurs et déménageurs, race titane, trimbalaient les bahuts (Audiberti ds Lar. Lang. fr.).
REM. 1.
Titanien, -ienne, adj.Gigantesque, démesuré. Synon. titanique, titanesque.Remparts titaniens des vieilles Babylones (Pommier, Crâneries, 1842, p. 268).Ces maisons de la vieille Édimbourg, dans leur ambition titanienne, ont résolu d'insolubles problèmes (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 118).
2.
Titanite, subst. masc.,hapax, plais. Le gogotisme (crédulité niaise), la titanite aiguë (l'ambition enragée), c'est-à-dire deux maladies, l'une provinciale, l'autre parisienne, deux travers à la mode (Amiel, Journal, 1866, p. 67).
3.
Titanomachie, subst. fém.V. -machie.
4.
Titanothère, subst. masc.,paléont. Ongulé de taille gigantesque du début de l'Oligocène. Cependant, les études des séries évolutives orientées (orthogenèses) sont devenues classiques. Citons les orthogenèses des équidés, des titanothères (...) des camélidés (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 712).
Prononc. et Orth.: [titɑ ̃], fém. [-an]. Homon. titane. Att. ds Ac. dep. 1835 (au masc.). Étymol. et Hist. 1. 1752 (Trév.: Titan, se dit poëtiquement d'un ennemi puissant, formidable, difficile à vaincre. Ainsi le P. Le Moine dans les Triomphes de Louis XIII. en parlant des Rochelois et de leurs alliés, les traite souvent de Titans); 1842 œuvre de titan (Ac. Compl.) 1867 adj. (Hugo, Paris, p. 94); 2. 1876 subst. masc. titane « coléoptère » (Lar. 19e); 1904 titan (Nouv. Lar. ill.); 3. 1877 (Littré Suppl.: Titan. Nom d'un des satellites de la planète Saturne); 4. 1900 technol. (Quinette de Rochemont, loc. cit.). Empl. comme nom commun de Titan le plus souvent au plur. (lat. Titanes, -um, Titani, -orum, gr. Τ ι τ α ̃ ν ε ς) xives. d'apr. Bl.-W.1-5, 1552 (Ronsard, Odes, éd. P. Laumonier, t. 3, p. 131, vers 222) désignant les fils d'Ouranos (le Ciel) et Gaia (la Terre), vaincus dans leur lutte contre Zeus. Cf. l'angl. Titan att. comme adj. en 1697 puis dep. 1851, au sens 3 dep. 1868 et au sens 4 dep. 1876; au sens 2 cf. lat. sc. Titaena (1842) et Titan (1858 ), v. Neave. Fréq. abs. littér.: 145.
DÉR.
Titanisme, subst. masc.Puissance, force hors du commun; esprit de révolte. L'héroïsme communiste y prétend [à l'humanisme] par la tension révolutionnaire et le titanisme de l'action, l'héroïsme bouddhiste par la pitié et le non-agir (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 12).Faut-il avouer que le « connais-toi toi-même » peut devenir une forme du titanisme, quand il n'est pas tempéré par une tenace patience à l'égard de ses propres ténèbres? (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 436). [titanism̭]. 1resattest. av. 1755 (St-Sim., 397, 171 ds Littré), qualifié de ,,rare`` dep. 1904 (Nouv. Lar. univ.); de titan, suff. -isme*. Cf. le gr. τ ι τ α ν ι σ μ ο ́ ς « sorte de chant en l'honneur des Titans ».
BBG.Arveiller (R.). Doc. lexicogr. tirés des dict. Mél. Wartburg (W. von) 1968 t. 2, p. 269.