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TISON, subst. masc.
A. − Au sing. et au plur.
1.
a) Cour. Partie non consumée ou près de l'être, d'un morceau de bois, d'une bûche. Depuis trois jours, l'ombre ne pouvait se faire, sans que la ville [Paris] parût reprendre feu, comme si les ténèbres eussent soufflé sur les tisons rouges encore, les ravivant, les semant aux quatre coins de l'horizon (Zola, Débâcle, 1892, p. 628).Dans l'âtre, un tison geint un moment, puis s'éteint (Giono, Colline, 1929, p. 149).
SYNT. Tison ardent, fumant, mourant, consumé; gros, maigre tison; lit, pluie de tisons; éparpiller, rassembler, éteindre des tisons; repousser un tison dans la cheminée; un tison craque, agonise, expire; un tison rougit, blanchit, charbonne.
P. anal. Pierrot (..) écrasa le tison de sa cigarette sur le marbre de la table de nuit (Queneau, Pierrot, 1942, p. 211).
b) En appos. ou en compos. Allumette-tison, ou p. ell., tison. Allumette dont la flamme résiste au vent. Vous seriez bien gentil d'aller me chercher une boîte d'allumettes-tisons (Renard, Journal, 1896, p. 376).Je suis allé au grenier (...) j'ai vu dans le grenier... quoi?... une carte de France. Bénin sortit de sa poche une boîte de tisons.Elle est vide. J'ai brûlé trente-six allumettes. Mais j'ai vu (Romains, Copains, 1913, p. 16).V. allumette ex. 6.
2. Au fig. ou p. anal.
a) Expr. Prendre le tison par où il brûle. ,,Prendre, pour la réussite d'une affaire, la voie la plus dangereuse`` (Lar. encyclop.).
b) Ce qui demeure d'un sentiment, d'un état, d'une période de la vie, d'une culture. Les derniers tisons du désir, de l'amour. L'histoire était statue, vous la faites déesse, ange, spectre, et vous lui mettez dans la main gauche le tison du passé et dans la main droite l'étoile de l'avenir, et vous lui dites: marche! (Hugo, Corresp., 1859, p. 221).Déjà existaient quelques universités et collèges, où s'étaient conservés, sous la tutelle anglaise, des tisons de l'ancienne culture asiatique (Rolland, Gandhi, 1923, p. 85).
c) Être ou chose qui allume, qui enflamme. Moi, pensif, regardant Kléber et Mirabeau, Jean-Jacques, ce tison, Voltaire, ce flambeau, Je m'étais, je l'avoue, imaginé qu'en somme L'écroulement des rois c'est le sacre de l'homme (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 1031).L'Empire attend l'éclair, le décret, le tison Qui changeront le soir en furieuse aurore (Valéry, Alb. vers anc., 1900, p. 80).
Tison de discorde. Celui, celle qui sème la discorde. J'ai reçu sous mon toit ce tison de discorde (Dumas père, Romulus, 1854, 1, p. 11).Ce qui est cause de discorde. Synon. brandon* de discorde.Ce droit de passage est un vrai tison de discorde entre voisins (Davau-Cohen1972).
Tison d'enfer. Personne qui, par ses paroles, ses actes, son attitude, incite autrui à faire le mal. C'est encore bien pis dans les salons de Paris. On vous appelle un homme sans mœurs si vous doutez que le pape ne soit un saint martyr et M. de Goyon un tison d'enfer crucifiant le vicaire de Jésus-Christ (Mérimée, Lettres Panizzi, t. 1, 1862, p. 243).Ce ne pouvait être que le Simion, ce tison d'enfer (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 95).
B. − P. méton., au plur.
1. Foyer, âtre, feu (de la cheminée). Le soir, dans l'été soupant sous le feuillage, Dans l'hiver devant leurs tisons, Ils prêchoient à leurs fils la vertu, la sagesse (Florian, Fables, 1792, p. 55).Les lampes baissent. L'âtre couvre de reflets les murs. On s'assied, les pieds aux tisons, en trempant du pain dans du vin blanc (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 80).
Fam., vieilli. Garder les tisons; être toujours, avoir toujours le nez sur les tisons. Se tenir ordinairement auprès du feu (d'apr. Ac. 1835, 1878). Au fig. Cracher sur les tisons. [Le suj. désigne une pers. âgée] Rester en permanence près du feu (d'apr. Ac. 1835, 1878).
Proverbe. Noël* au balcon, Pâques aux tisons.
2. P. méton. Synon. de logis, foyer. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [tizɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 tisun « brandon » (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, X, 9); b) fin xiiies. fig. « ce qui enflamme » (Chastelain de Coucy, 801 ds T.-L.); c) 1526 tison d'enfer « personne qui mérite de brûler en enfer » (Menot, Serm. quadrag., fo91 ds Gdf. Compl.); 2. a) 1456 tyson « foyer » (Villon, Lais, éd. J. Rychner et A. Henry, 13); d'où proverbe A Noël au balcon A Paques au tison (Le Roux de Lincy, Livre des proverbes fr., t. 1, p. 112). Du lat. titio « morceau de bois incandescent, brandon » (mot pop. d'apr. Lactance, v. Ern.-Meillet). Fréq. abs. littér.: 257. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 289, b) 420; xxes.: a) 530, b) 302. Bbg. Quem. DDL t. 19.