| ![]() ![]() ![]() ![]() TIRÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de tirer*. (Être) tiré d'affaire. V. affaire I B 1 ex. 18 et rem. 2.(Être) tiré à quatre épingles. V. épingle B 1 c.(Être) tiré par les cheveux. V. cheveu I C.(Etre) à couteau(x) tiré(s) (avec qqn). V. couteau A 2 d. II. − Adjectif A. − Vieilli. Qui est trop recherché, subtil. L'auteur voulant, à cette reprise, lui donner un vernis de nouveauté, a fait faire à son héros des prophéties qui malheureusement ont paru tirées, et dont, en conséquence, l'effet n'a pas été brillant (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 232).Sa peinture [de Fantin-Latour] n'est ni méticuleuse ni tirée: elle est forte et simple (Huysmans, Art mod., 1883, p. 75). B. − MUSIQUE 1. Au plur. Sons tirés. Sons émis lorsque la main qui tient l'archet s'éloigne des cordes (p. oppos. à sons poussés). On sait que pour le violon les sons tirés (la main qui tient l'archet s'éloigne des cordes) sont plus intenses que les sons poussés (Bouasse, Cordes et membranes, 1926, p. 291). 2. Le tiré, subst. masc. ,,Dans le jeu des instruments à archet (...) mouvement descendant de l'archet, du talon vers la pointe. Plus vigoureux que le poussé, ce coup d'archet est utilisé pour les temps forts, les notes accentuées ou les accords.`` (Mus. 1976). On trouve (...) une analogie frappante entre les ouvertures buccales, leurs exigences et le tiré de l'archet du violoniste (Melchissédec, Pour chanter, 1913, p. 166).L'archet a deux mouvements: le tiré qui part du talon, et le poussé qui part de la pointe (E. Guiraud, Busser, Instrument., 1933, p. 3). C. − [En parlant du visage ou d'une partie du visage] Qui est amaigri; qui donne l'impression d'être tendu, tiré par la fatigue, le souci. Yeux tirés; mine tirée. Kate avait déjà remarqué son visage tiré d'insomnieux (...) et l'air de souci qu'il prenait (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 204).L'angoisse est visible sur le visage, les traits sont tirés, le nez est pincé, le teint grisâtre (Quillet Méd.1965, p. 158). III. − Subst. masc. A. − BANQUE, FIN., COMM. Personne à qui est donné l'ordre par le tireur, de payer une certaine somme à l'échéance indiquée sur l'effet de commerce, la lettre de change, la traite. Tiré accepteur; tiré non accepteur. Le tireur, généralement un fournisseur, la garde [la traite] par devers lui (...). Il attend donc de voir quels sont exactement les moyens du tiré, avant de la mettre en circulation. Il la remet alors à sa banque, qui l'encaisse et en porte ultérieurement le montant à son compte. Lorsqu'une traite n'est pas payée par le tiré, elle donne lieu à la formalité du protêt (Baudhuin, Crédit et banque, 1945, p. 38). B. − IMPR. Tiré à part. ,,Impression séparée d'une partie d'ouvrage ou d'un article de périodique sans changement dans la composition, sauf pour la pagination`` (Brun 1968); p. méton., l'ouvrage, l'exemplaire ainsi imprimé. Synon. tirage à part (v. tirage C 1 b).On décide le tiré à part d'une brochure à deux cent cinquante exemplaires. Le titre éclatera en lettres d'or sur une couverture noire (Bloy, Journal, 1894, p. 152). C. − CHASSE 1. Chasse au tiré. Synon. de chasse à tir (v. ce mot A 3).[Un carnier] comportait d'innombrables poches pour les munitions et les provisions de bouche, un filet dans lequel aurait pu tenir le gibier d'un tiré royal (Arène, Veine argile, 1896, p. 189).P. méton. Chasse au tiré. Gibier chassé au fusil. (Ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). 2. Partie, endroit de la forêt aménagé pour la chasse au fusil consistant en des bandes de taillis recépés annuellement. Battues de tirés. Au petit jour, on voyait nos lascars rentrer individuellement (...) se faufilant entre les maigres branches d'un ancien tiré incendié qui reliait leur trou à nos avant-postes (Cendrars, Homme foudr., 1945, p. 17).Les tirés étaient l'apanage des chasses royales ou impériales; tels furent ceux de Compiègne, de Saint-Germain, de Versailles ou de Fontainebleau. De ces fastes cynégétiques, il ne demeure à l'heure présente que les tirés présidentiels de Rambouillet (...) très amenuisés par ce qui sera l'auto-route de l'Ouest (Vidron, Chasse, 1945, p. 41). Prononc. et Orth.: [tiʀe]. Att. ds Ac. dep. 1694. |