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TIMIDE, adj.
A. − Vieilli. [En parlant d'animaux] Qui est d'un naturel craintif, qui est facilement effrayé. Biche, brebis, chevreuil, oiseau, lapin, ramier timide. Barde insensé, ton roi, plus timide qu'un daim, Au seul bruit de ses pas disparaîtrait soudain (Baour-Lormian, Ossian, 1827, p. 228).L'aigle ordinaire s'attaque surtout au plus timide des êtres, au lièvre (Michelet, Oiseau, 1856, p. 111).
B. − [En parlant de pers.]
1. Qui manque de hardiesse, qui ne prend aucune décision, aucun risque par peur, par excès de prudence. Synon. circonspect, pusillanime, timoré (v. ce mot B); anton. audacieux, effronté, entreprenant, hardi, intrépide, téméraire.Esprit, caractère timide. Heureusement pour eux [les Rougon], il n'y avait pas dans l'administration un homme assez convaincu ou assez besogneux pour risquer la partie. Le sous-préfet était un esprit libéral (...); timide de caractère, incapable d'un excès de pouvoir, il devait se montrer fort embarrassé devant une insurrection (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 100).La quantité des évadés par rapport à la masse des prisonniers timides, résignés ou consentants ne dépassait pas 8 à 9 % (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 231).
2. Qui témoigne d'un manque de hardiesse, d'audace, de vigueur. Architecture, parole, pensée, politique timide; projets, mesures, tentatives timides. La presse est usée et timide, (...) toutes les voix sont impuissantes si elles ne sont ranimées par celle de la mère de Henri (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 508).Et quelle différence entre le dorique romain et le dorique grec! entre cet art lourd, timide, sans moelle et sans caractère (...) et cet art dorien, si robuste, si vivant et si fier (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 164).
3. [En parlant du comportement, de la manière d'être] Qui est d'un naturel doux, délicat, réservé, modeste. Anton. agressif, autoritaire, irascible.Timide comme un écolier, une jeune fille, une demoiselle, une jeune mariée; air, regard, sourire timide. C'était un adorable petit être doux, timide, et gai qui m'aima bientôt d'une affection ardente (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Châli, 1884, p. 452).La jeune fille se retourna vers Augustin avec cette timide et indécise grâce où se mêlent la réserve et l'offrande (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 330).
4. Qui est mal assuré, effarouché; qui manque d'aisance et d'assurance dans ses relations avec autrui. Je suis possédé d'une infirmité déplorable: je suis timide! (...) timide jusqu'à l'idiotisme, jusqu'à l'imbécillité! (Labiche, Deux timides, 1860, 10, p. 184).Il était très exubérant, mais j'étais déplorablement timide, perclus de réticences, paralysé de scrupules (Gide, Si le grain, 1924, p. 502).
Être timide avec/devant qqn.Timide et contraint devant mon père, je ne trouvois l'aise et le contentement qu'auprès de ma sœur Amélie (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 419).Il est timide avec elle, (...) cela l'intimide à son tour (Proust, Swann, 1913, p. 227).
Empl. subst. Il me dit que Waldeck-Rousseau est un timide, timide jusqu'à l'impassibilité, et que, quand il prononce d'un ton calme un de ses discours, il tremble en dedans (Renard, Journal, 1900, p. 593).On appelle le timide un « malade du secret »: on le dirait tout aussi bien un malade de la présence d'autrui. En d'autres termes, on peut y voir un hyperconscient de l'« être vu » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 496).
Faire le timide. Allons, attachez-vous à moi, et ne faites pas le timide! (Nerval, Faust, 1840, 1repart., p. 73).
C. − P. anal. [En parlant d'une chose] Qui ne fait qu'apparaître, qui est à peine perceptible, qui ne se manifeste pas dans son éclat. Couleur, printemps, soleil timide; étoiles timides. Cette blancheur timide de l'aube lointaine faisait soudain descendre en lui la paix (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 52).Nous entendions au bout du jardin, non pas le grelot profus et criard (...), mais le double tintement timide, ovale et doré de la clochette pour les étrangers (Proust, Swann, 1913, p. 14).
Prononc. et Orth.: [timid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1528 « qui est d'un naturel craintif, facilement effrayé » (Dassy, Peregrin., fo17 rods Gdf. Compl.); 2. 1654 « qui manque d'audace, de vigueur, qui est incapable de prendre des décisions énergiques » (Ablancourt, Lucien ds Rich. 1680); 1674 « se dit du manque de hardiesse dans les ouvrages de l'esprit » (Boileau, Traité du sublime, préf. du trad. ds Littré); 3. 1670 « qui manque d'aisance et d'assurance dans ses rapports avec autrui » (Molière, Les Amants magnifiques, I, 1). Empr. au lat.timidus « craintif, timide, circonspect ». Fréq. abs. littér.: 2 374. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 971, b) 2 707; xxes.: a) 3 682, b) 3 041.