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TIÉDIR, verbe
A. − Empl. intrans.
1. Devenir tiède. Le soleil, le vent tiédit; mettre du lait à tiédir; bière, café qui tiédit. On rape ces racines (...) et de la pulpe on en fait un cataplasme dont on couvre l'ulcère après l'avoir fait tiédir (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 334).Sous les frictions qu'Angélo faisait aller de plus en plus vite, il lui sembla que la chair [du jeune médecin] s'amollissait, tiédissait, reprenait un peu de nacre (Giono, Hussard, 1951, p. 57).
2. Au fig., littér. [En parlant d'un comportement, d'une manière de sentir ou de penser] Perdre de sa force, de sa ferveur. Foi, zèle qui tiédit. La ferveur des citoyens ne tiédissait point (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 323).
Empl. pronom. La pensée abstraite est glacée (...). Elle se compromet en se tiédissant et s'humanisant, mais prend vie; c'est seulement alors qu'elle peut devenir active (Gide, Journal, 1935, p. 1224).
B. − Empl. trans.
1. Rendre tiède. (Faire) tiédir de l'eau, du lait; mur tiédi par le soleil; air tiédi par un poêle. Ce fut d'abord, en quittant le gai soleil qui tiédissait la radieuse matinée, les demi-ténèbres de l'allée puante (Zola, Fécondité, 1899, p. 201).Une volupté primitive les pénétrait, tiédissait, assouplissait leur chair, huilait leurs articulations, liquéfiait leur sang (Arnoux, Nuit St-Avertin, 1942, p. 51).
2. Au fig. Diminuer l'ardeur, la ferveur (d'un comportement, d'une manière de sentir ou de penser). Adam souriait de l'impatience de sa femme, et la regardait d'un œil que la satiété conjugale ne tiédissait pas encore (Balzac, Fausse maîtr., 1841, p. 15).
C. − Part. passé en empl. adj. Devenu ou rendu tiède.
1. [Corresp. à tiède A] Eau bouillie tiédie, potage tiédi. Ils les trouvèrent surnageant [les cloches], comme trois énormes fleurs de bronze, sur les eaux tiédies de l'étang (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 210).Cire tiédie et ramollie à un degré convenable (Arts et litt., 1935, p. 40-4).
2. [Corresp. à tiède B] Sentiments tiédis. Empl. subst., rare. Personne qui a perdu son ardeur, son enthousiasme. Nous condamnions froidement à mort (...) tous ceux qui nous paraissaient avoir flanché, tous les délateurs, les tiédis, les fatigués, les embourgeoisés (Cendrars, Moravagine, 1926, p. 121).
Prononc. et Orth.: [tjedi:ʀ], (il) tiédit [-di]. Ac. 1694, 1718: tiedir, dep. 1740: tiédir. Étymol. et Hist. 1. a) 1380 intrans. « devenir tiède » commencer a tiedir (Roques t. 2, no12298); b) 1596 « rendre tiède » (Hulsius); 2. av. 1660 intrans. « perdre de sa ferveur, de son ardeur » tiedir dans sa passion (Scarron, La Précaution inutile ds Œuvres, Paris, J. Fr. Bastien, 1786, t. 3, p. 259). Dér. de tiède*; dés. -ir. Fréq. abs. littér.: 77.
DÉR.
Tiédissement, subst. masc.Fait de devenir tiède, action de rendre tiède; état de tiédeur qui en résulte. Attendre le tiédissement d'un bain, d'une compresse. Le soleil soumettait ce noyau de paysage à un léger tiédissement, à un début de coction printanière, d'où se dégageait une odeur presque déjà capiteuse (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 80). [tjedismɑ ̃]. 1resattest. 1845 (Richard), attest. isolée, à nouv. 1938 (Romains, loc. cit.); de tiédir, suff. -ment1*.
BBG.Dub. Dér. 1962, p. 31 (s.v. tiédissement).