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TERMINER, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne une chose] Constituer la partie extrême, la limite (d'une surface, d'une étendue, d'un paysage). Synon. borner, limiter.Le lac Salinas termine le chapelet de lagunes qui se rattachent aux sierras Ventana et Guamini (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 162).Un petit bois en bosquet terminait ce domaine (Maupass., Une Vie, 1883, p. 13).
[Le compl. désigne qqc. constitué de plusieurs élém. organisés suivant un ordre naturel ou non] Ses ongles, durs et polis, terminaient des doigts irréprochables, où l'œil le plus exercé n'aurait, certes, pu découvrir une seule piqûre d'aiguille (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 101).Tous (...) absorbaient à petits coups répétés, en gardant au coin de la bouche le long tuyau courbé que terminait l'œuf de faïence (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MlleFifi, 1881, p. 156).
B. −
1. Faire cesser quelque chose; mettre un terme, mettre fin à quelque chose. Synon. clore, finir.
a) [Le suj. désigne une pers.] Terminer un débat, une discussion, une grève, une séance; terminer une crise ministérielle. Ils auraient mieux fait de ne pas terminer d'une façon aussi vulgaire une aventure pleine d'un tel charme poétique. Pourquoi ne pas garder dans sa vie une sorte de rêve qui se détache de la vie réelle (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 229).
b) [Le suj. désigne une chose] Les angoisses et les plaisirs de la passion, la catastrophe qui venait de terminer sa carrière galante, avaient empêché le baron Hulot de penser au pauvre Johann Fischer (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 274).Il soupçonnait qu'une épreuve l'attendait, parce que des épreuves terminent toute jeunesse, et qu'il ne se peut point qu'on passe sans rupture de l'adolescence à l'âge viril (Nizan, Conspir., 1938, p. 244).
[Avec un compl. introd. par la prép. par spécifiant ce qui met fin à qqc., la manière dont prend fin qqc.] Dans l'état de la nature, elles [les nations] ne peuvent terminer leurs différends que par la guerre (Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 14).
c) Au passif, fam. C'est terminé! terminé! C'est quelque chose de fini, d'irrémédiable, qui ne recommencera jamais. C'est le mariage du comte Michele Cantarini avec... avec... Celui qui?... Oui, oui! celui qui a aimé Paulina Pandolfini! (...) je vais mourir, je suis Paulina. L'orgue rugit, c'est fini, c'est fini, c'est terminé (Jouve, Paulina, 1925, p. 148).Courtial avait fait le vœu, absolument solennel, de ne plus jamais, à aucun prix, reprendre le volant dans une course... C'était fini! Terminé! Il avait tenu sa promesse (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 441).
2. Arriver à la disparition, à la fin de quelque chose. Elle avait terminé son bonheur. Des cheveux de cendre, un front gris, des rides qui la salissaient, une bouche serrée pour se priver de pain et de cris, et de pauvres yeux bleus trop grands, au regard délayé (Giono, Eau vive, 1943, p. 197).
En partic. Achever de consommer quelque chose, le contenu de quelque chose. Terminer une assiette, une bouteille, un repas, un verre. Elle regardait parfois du côté de nos provisions et je sentis bien qu'elle aurait encore faim une fois finis ses deux croissants. Je la laissai donc terminer son dîner frugal (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Sœurs Rondoli, 1884, p. 1263).Le carillon de la porte d'entrée tinta. MmePradonet se précipita. Yvonne la suivit; elle terminait sa cigarette (Queneau, Pierrot, 1942, p. 99).
Absol. ou au passif. [À table au moment de servir, de desservir] Avez-vous terminé? C'est terminé? (Dict. xxes.).
3. Mener à terme quelque chose qui est en cours; conduire quelque chose jusqu'à son achèvement, son aboutissement. Synon. achever, finir.
a) [Le suj. désigne une pers.] Terminer une affaire, un article, un devoir, un exercice, une œuvre (littéraire), un ouvrage; terminer (bien, mal, rapidement) un travail; terminer des préparatifs. Les Allemands reprendraient le plan du vieux Moltke: offensive immédiate contre les Russes pour en venir à bout avant que ces derniers n'aient terminé leur mobilisation (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 23):
1. ... je voudrais avoir terminé mon chapitre pour cette époque, et je travaille furieusement. Mais quand je songe qu'on ne me tiendra aucun compte de toute la peine que je me donne, et que le premier venu, un journaliste, un idiot, un bourgeois, trouvera, sans se gêner (...) quantité de sottises dans ce qui me paraît le meilleur... j'entre dans une mélancolie sans fond... Flaub., Corresp., 1860, p. 384.
[Avec un compl. introd. par une prép. et qui spécifie les manières dont qqc. est terminé] Terminer une église par une coupole. Dans de nombreuses églises [romanes] (...) on (...) termina [les tours] sur des plans en polygone, des aiguilles en pierre vinrent remplacer les combles en charpente (Lenoir, Archit. monast., 1856, p. 127).
Empl. abs. La cautérisation profonde lui arrachait des gémissements (...). De grosses larmes faisaient briller ses yeux bleus. Antoine eut pitié:« Voilà, mon petit, un peu de courage, j'ai terminé... c'est douloureux, mais indispensable (...) » (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1086).
BEAUX-ARTS. Parachever, finir avec soin, mener à son point de perfection. (Dict. xixeet xxes.).
b) [Le suj. désigne une chose] Un violent éclat de tonnerre termine cette rafale aqueuse, mais ne ramène pas la lumière dans le ciel morne et plombé (Amiel, Journal, 1866, p. 164).
Au passif. Émission qui est terminée. Son agonie [du cheval] était à peine terminée que les muchachos de service (...) accoururent pour lui ôter la selle et la bride (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 82).Ce malheureux édifice [la cathédrale de Cologne], qui ne sera jamais terminé, est encombré pour l'éternité par conséquent, de baraques et de planches servant aux travaux (Delacroix, Journal, 1850, p. 398).
Vieilli. Mener jusqu'à son accomplissement complet, jusqu'à sa réalisation complète. Synon. parachever.Il est libre, parce qu'il doit se dévouer à l'être de son choix; il est libre, parce que dans l'union qui termine l'amour, il doit apporter la dot sans tache d'une personnalité tout entière (Lacord., Conf. N.-D., 1848, p. 175).
4.
a) [Le compl. désigne une période, un état] Passer la dernière partie d'une période, d'un état; arriver au terme, atteindre le terme d'une période, d'un état.
[Le suj. désigne une pers.] Terminer sa carrière, son droit, son existence, son service, sa vie; terminer ses classes. C'est sur la montagne Sainte-Geneviève que s'étaient connus les deux garçons, la première année de la guerre; Alban terminait ses études de lettres et le plus jeune commençait son droit (Montherl., Songe, 1922, p. 29).Au restaurant où je les retrouvai (...) ils étaient accompagnés de Raoul qui avait été blessé sur le Rhin et terminait sa convalescence (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 412).
[Avec un compl. de manière, de lieu] Terminer sa vie dans la misère, ses jours à la campagne, sa vie dans un hospice; terminer ses vacances à la mer, à la montagne. Il proposa ensuite de terminer la soirée paisiblement dans son domicile (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 5):
2. Je me sentais très fatiguée, prête à reculer devant l'invasion vermeille qui se levait de la mer, mais je voulais aussi terminer cette nuit − le mot s'offrit à moi, ne me quitta plus − honorablement. − Tu comprends, il faut désormais que ma tristesse si je suis triste, ma gaîté si je suis gaie, se passent d'un motif qui leur a suffi pendant trente années: l'amour. olette, Naiss. jour, 1928, p. 56.
En partic. Terminer sa vie, sa carrière (comme) + attribut.Militaire qui termine sa carrière colonel, comme colonel (GDEL).
Rare. [Le suj. désigne qqc.] Ce dernier né m'était venu l'année même qui terminait la première moitié de ce siècle (Michelet, Insecte, 1857, p. 306).
Littér. Elles retraçaient la vie du soleil qui, terminant sa carrière au solstice d'hiver, lorsque dominaient Thyphon et les anges rebelles, semblait être mis à mort par eux (Volney, Ruines, 1791, p. 310).
b) [Le compl. désigne qqc. qui se déroule dans l'espace] Atteindre le terme, le but d'un déplacement; arriver à la fin d'un voyage. Nous nous rencontrerons, je l'espère, soit au Kaire, si vous venez vite, soit à Paris, ce rendez-vous général de tous les voyageurs, lorsque vous aurez terminé vos courses à travers le vieux monde (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 15).
[Avec un compl. de lieu indiquant le terme du déplacement] La terre la plus aride lui paraîtra un séjour enchanté; et le ciel, avec ses brillantes constellations, le port où il doit terminer sa course (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 307).
5.
a) [Le suj. désigne une pers.] Mettre quelque chose en guise de dernier élément, de conclusion de quelque chose.
Qqn termine qqc. par/sur qqc.L'attaché de l'ambassade française terminait son appréciation par un mot profond. Il disait: MmeAdam a la chair trop chaude pour être une diplomate (Goncourt, Journal, 1882, p. 174).Il sied de ne pas terminer une aride causerie sur des accents pessimistes (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 51).
Qqn termine qqc. en + part. prés.Enfin [elle] termine son féroce débinage en proclamant qu'une société n'existe que par l'estime qu'on a les uns pour les autres (Goncourt, Journal, 1890, p. 1234).Gide termine sa causerie en disant qu'il a vu ce film « avec un très grand plaisir » (Green, Journal, 1931, p. 50).
[Sans compl. dir.] Il termine par l'ample et pompeux résumé du procureur-général (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 70).Je me chantais à moi-même ce que je savais de chansons, je me récitais des vers, même ceux que je n'aime plus quand j'avais terminé avec tous ceux que j'aime encore (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 351).
Loc. Pour terminer. Pour conclure, en manière de conclusion. Pour terminer, j'en appelle « aux hommes et aux femmes de la résistance » (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 7).
Vieilli. Terminer + prép. + inf.Finir par, finir de. [Socrate] termine par conclure qu'ils s'en iront les uns dans un Tartare dont ils ne reviendront pas, d'autres dans un Paradis dont ils ne sortiront plus (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 352).
b) [Le suj. désigne qqc.] Constituer le dernier élément, la conclusion de quelque chose. Fêtes qui terminent l'année; désinence qui termine la forme verbale. Ayez la bonté de faire quelques coupures principalement dans la scène qui termine le troisième acte (Balzac, Corresp., 1840, p. 79):
3. Un récit attachant, et qui se termine soudain par un effet de surprise, obtient quelquefois ce naturel applaudissement (...). Ce bruit termine naturellement une longue attention; il en est le signe ou plutôt le souvenir... Alain, Propos, 1923, p. 532.
6. En terminer avec
a) En terminer avec qqn
α) Résoudre les problèmes posés par quelqu'un. Synon. en finir avec qqn.J'en termine avec M. Durand et je suis à vous (GDEL).
β) Se débarrasser de quelqu'un en le tuant. L'assassin est là (...) il s'agit d'en terminer avec lui et de rendre sa fin exemplaire (L'Héritier, Mém. Révol. fr., t. 2, 1830, p. 209).
b) En terminer avec qqc.Apporter une solution, une fin à quelque chose. Il va enfin déposer le faix... Il va en avoir terminé avec ce monde difficile, décevant; avec l'être difficile, décevant, qu'il a été (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 715).Il va encore falloir faire un rapport. Moi qui me réjouissais d'en avoir terminé avec cette assommante manœuvre de nuit (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 239).
7. Terminer qqn. (pop.).Achever, tuer quelqu'un. Alors j'ai sauté à la gorge du premier [Prussien] (...) Et je l'aurais terminé, celui-là, si l'on ne m'avait pas tirée par les cheveux (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de Suif, 1880, p. 128).Je peux plus m'empêcher... Il faut là, que je le termine le fumier salingue! (...) Je veux plus qu'il cause!... Je vais lui crever toute la gueule (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 388).
C. − Empl. pronom.
1. Prendre fin, arriver à sa fin.
a) [Dans l'espace] Il fallait y regarder attentivement pour comprendre où se terminait la mer, où le ciel commençait, tant la limite était douteuse, tant l'un et l'autre avaient la même pâleur incertaine, la même palpitation orageuse et le même infini (Fromentin, Dominique, 1863, p. 164).
Se terminer + compl. de lieu.Prendre fin, s'arrêter à un endroit précis. La promenade [du Prado] commence au couvent d'Atocha, passe devant la porte de ce nom, la porte d'Alcala, et se termine à la porte des Récollets (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 89).
b) [Dans le temps] Année, jour qui se termine; déjeuner, fête, repas qui se termine; affaire, dispute qui se termine. Quand la danse se fut terminée (...) il attira son ami dans un coin de la chambre (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 50).Quand le soir se termine, Sous la lune d'argent (Rollinat, Névroses, 1883, p. 185).
Se terminer + compl. de temps.Prendre fin, s'arrêter à un moment précis. Les bals se terminent à trois heures du matin; ils durent donc six heures, dont deux au moins se passent en conversation (About, Grèce, 1854, p. 373).
Se terminer + compl. de manière.Affaire, histoire qui se termine bien, mal. Coupeau (...) trouvait que la promenade ne pouvait pas se terminer comme ça; il poussa tout le monde au fond d'un marchand de vin, où l'on prit du vermouth (Zola, Assommoir, 1877, p. 450).Que de piquer à droite à gauche, ça finit quand même par se savoir!... que ça se termine un jour très mal (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 613).
2. Vx. Se terminer à.Avoir pour résultat. Il s'était dit (...) que la gloire d'Homère lui-même, le plus grand des poëtes, était après tout peu de chose, puisqu'elle se terminait à raconter avec beaucoup d'agrément et de douceur des choses vaines (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 402).
3. Se terminer par
a) [Dans l'espace] Avoir pour extrémité, comme dernier élément; avoir pour limite. La robe, quadrillée de larges carreaux, se nouait sous le sein au moyen d'une ceinture à bouts flottants, et se terminait par une large bordure à raies transversales garnie de franges (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 198):
4. La tourelle en tuiles rouges de la remise où le marquis de Frécourt garait ses voitures, se terminait bien par une aiguille plus haute, mais si mince qu'elle ne cachait rien, et faisait penser à ces jolies constructions anciennes de la Suisse qui s'élancent, isolées, au pied d'une montagne. Proust, Guermantes 2, 1921, p. 572.
P. plaisant. [Le suj. désigne une pers.] Le commissaire de police (...) se terminait par un crâne jaune, pauvre en cheveux (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 263).
b) Avoir pour conclusion, pour fin, pour dénouement. La discussion se termine assez souvent par un petit goûter savoureux, arrosé d'un vin blanc exquis (M. de Guérin, Corresp., 1834, p. 157).Elle se coucha doucement sur son oreiller, comme dans ces rêves qui se terminent par une chute. Ces sortes de chutes réveillent. Elle se réveilla (Radiguet, Bal, 1923, p. 206).
4. Se terminer en
a) Avoir telle forme à l'extrémité, à la partie finale. Se terminer en pointe, en rond; les verbes qui se terminent en er. Le drap tendu par devant et tiré sur les côtés (...) se terminant vers le bas en soutane, ce long vêtement avait quelque chose de recherché et de démodé (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 315).
b) Prendre telle caractéristique en finissant, évoluer vers une fin particulière. C'est un de ces vivants lugubres, engloutis Dans cette extrémité de l'ombre où se termine La maladie en lèpre et l'ordure en vermine (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 220).C'est après une tension longue et stérile qui se termine en désespoir, quand on n'attend plus rien, que du dehors (...) vient le don (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 54).
Loc. Se terminer en queue de poisson. V. poisson1A 5 b.
REM. 1.
Terminage, subst. masc.Opération d'assemblage des pièces d'une montre. (Ds GDEL, Rob. 1985).
2.
Terminé, -ée, part. passé en empl. adj.a) Vx. Délimité. Contour bien, mal terminé. M. Destailleur possède de cette adresse un dessin très terminé, lavé sur le trait d'eau forte (Goncourt, Art XVIIIes., 1880, p. 422).b) Achevé, mené à son terme. Travail complètement terminé, à peu près terminé. En partic. [Dans la communication radio, terminé signale la fin d'un message] (Dict. xxes.).Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il se sentait percé d'une douleur simple, et enfantine: l'étreinte du total départ, du terminé, du « jamais plus » (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 382).
Prononc. et Orth.: [tε ʀmine], (il) termine [-min]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. 1155 terminer mal (à qqn) « souhaiter du mal (à quelqu'un) » (Wace, Brut, 6869 ds Keller, p. 130a); ca 1175 « déterminer, établir, fixer, décider » (Chronique Ducs Normandie, 9950 ds T.-L.); 2. a) ca 1245 « achever, finir » (St Auban, éd. R. Atkinson, 1845); b) 1745 « mettre la dernière main à, achever par des finitions » (Bosse, Maniere de graver, 70); c) ca 1485 « arriver au bout de, parvenir à la fin de la durée de » (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 273, v. 42764); d) 1706 terminer par « finir (quelque chose) au moyen de (quelque chose qui constitue l'élément final) » (Crébillon, Idoménée, V, 5); 3. a) ca 1245 part. passé terminé « auquel il a été mis fin » (St Auban, 1021); ca 1370 id. (Oresme, Trad. des Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, p. 333); b) 1559 terminer « mettre un terme à, finir, faire cesser » (Amyot, Trad. Vies des hommes illustres de Plutarque, Sylla, 48 ds Littré); c) 1784 empl. abs. « en finir » (Restif de La Bret., La Paysane pervertie, t. 2, p. 35); 4. 1541 « délimiter dans le temps » (Calvin, Institution de la religion chrestienne, II, X, 18, éd. J.-D. Benoît, t. 2, p. 211); 1660 terminé « de durée de vie limitée » (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma ds Œuvres compl., Seuil, 1963, p. 589, col. b); 5. a) av. 1558 « délimiter, borner dans l'espace » (Mellin de St-Gelais, Œuvres compl., éd. P. Blanchemain, t. 1, p. 177); b) 1696 « délimiter précisément, marquer, tracer nettement » (L. Le Comte, Nouveaux mémoires sur l'état present de la Chine, p. 324, 391 et 393); 6. 1610 « constituer la fin, être le dernier élément de » (Deimier, L'Académie de l'art poétique, p. 24); 1610 mots [...] terminez en ent, terminé par (Id., ibid., p. 25 et 45); 7. 1615 « faire aboutir, réaliser » (J.-P. Camus, Homélies des États généraux, éd. J. Descrains, p. 252). B. Intrans. 1. ca 1200 « en finir avec sa maladie, guérir » (Escoufle, éd. H. Michelant et P. Meyer, 2410 ds T.-L.); xives. « en finir avec la vie, mourir » (Prière Théophile, v. 10, éd. A. Scheler ds Z. rom. Philol. t. 1, p. 248); ca 1485 « finir, s'achever » (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 290, v. 43122); 2. 1579 « avoir une certaine forme à son extrémité, une certaine terminaison » terminer en (H. Estienne, Précellence du Langage fr., éd. E. Huguet, p. 46); 1588 id. terminer par (Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 650); 3. 1604 « s'achever, arriver à un point terminal ou une limite (dans l'espace) » (Montchrestien, Reine d'Ecosse, Tragédies, éd. Petit de Julleville, p. 99 ds IGLF). C. Pronom. 1. a) 1580 « s'achever, arriver à sa fin » spéc., ici, se terminer en « s'achever en passant à l'état de » (Montaigne, op. cit., II, 12, p. 602); b) 1588 se terminer par « se terminer avec la forme de » (Id., ibid., III, 10, p. 1011); c) 1610 se terminer par « avoir pour élément final » (P. Deimier, op. cit., p. 26); d) 1654 se terminer en « avoir pour terminaison » (Guez de Balzac, Dissertations critiques, Œuvres, 1665, t. 2, p. 588); e) 1684 id. « avoir à son extrémité la forme de » (Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat. [Choüet] ds Quem. DDL t. 21); 2. 1623 se terminer à « aboutir à, conduire à, arriver au résultat de » (F. Garasse, La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, p. 913); 3. 1751 id. « aboutir (dans l'espace) » (Diderot, Lettre sur les sourds et muets, éd. P. H. Meyer, p. 62). Empr. au lat.terminare « borner, limiter, clore, finir ». Fréq. abs. littér.: 6 183. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11 615, b) 9 929; xxes.: a) 7 626, b) 6 927.
DÉR.
Terminatif, -ive, adj.,ling. Qui est envisagé du point de vue de son aboutissement, de son point terminal (d'apr. Mar. Lex. 1951). Cas terminatif. Cas qui indique jusqu'où se déroule le mouvement (Mounin 1974). Aspect terminatif. Aspect d'une action envisagée dans son aboutissement, son achèvement, sa fin. Synon. perfectif.On distingue dans certaines langues un cas terminatif, un aspect terminatif dit plus habituellement effectif ou perfectif (Mar.Lex.1951). [tε ʀminatif], fém. [-i:v]. 1resattest. 1769 (A. Demandre, Dict. de l'élocution fr., t. 2, p. 480: On appelle terminatif dans la construction d'une phrase le nom qui marque le terme d'où part ou vers lequel tend l'action spécifiée par le verbe; c'est ce qu'on nomme communément second régime), 1829 adj. « qui termine » (Boiste). Dér. sav. de terminer, suff. -atif, v. -if.
BBG. Gohin 1903, p. 278, 232.