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TENTURE, subst. fém.
A. −
1. Ensemble des tissus servant à la décoration d'une pièce. Tenture de tapisseries. La chambre à coucher (...) avec ses tentures gris-perle, ses rideaux à lames de velours violet, ses petits tableaux de Meissonnier (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 79).J'appelle, avec une cruauté nécessaire, le souvenir du parfum double qui s'attache aux tentures: tabac anglais et jasmin un peu trop doux (Colette, Vagabonde, 1910, p. 306).
En partic. Garniture en tissu servant à recouvrir un élément de mobilier, généralement les sièges. On n'aperçoit pas un pouce de la tenture usée des banquettes en bas, du bois des gradins de collège des grandes tribunes (Goncourt, Journal, 1875, p. 1040).
P. anal. Tenture naturelle; tenture d'arbres, de feuillages, de fleurs, de fumée, de nuages, de pluie; tenture du ciel. Je regardais (...) les amandiers (...) qui formaient un transparent bizarre sur la tenture flamboyante du soleil couchant (Fromentin, Dominique, 1863, p. 49).Tentures de ténèbres, se dévidant comme d'un rouleau sans fin (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 78).
2.
a) HIST. DE LA DÉCOR. Tapisserie ou ensemble de tapisseries, confectionnée(s) autrefois dans de riches matières sur un thème religieux ou profane, servant à parer ou à cacher les murs et destinée(s) à être transportée(s) de demeure en demeure. Je vois les splendeurs seigneuriales, Les écussons et les pavois des grandes salles (...), Les chasses, les tournois brodés sur les tentures (Cros, Coffret Santal, 1873, p. 17).L'extraordinaire Lapidation de Saint-Étienne, et d'autres tentures de la Suite des Apôtres réhabilitent l'activité des ateliers parisiens au XVIIesiècle et montrent une fois de plus que le génie peut se permettre sans déchoir les libertés les plus dangereuses (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 80).
b) Pièce de tissu, de cuir, de papier tendue ou collée sur un ou plusieurs murs d'une pièce; ensemble du revêtement mural d'une pièce. Aucune tenture, aucun papier peint sur les murs de la chambre; rien que le plâtre éraillé à plusieurs places et laissant voir la pierre nue du mur (Lamart., Confid., 1849, p. 50).Les vernis d'or et d'argent de la tenture en cuir de Cordoue prenaient à ce foyer (...) des reflets et des paillettes rouges (Gautier, Fracasse, 1863, p. 439).
[En cont. métaph.] La vie pour moi n'est plus maintenant qu'un mur nu; il y faut des tentures, des agréments (Goncourt, Journal, 1869, p. 497).
SYNT. Tenture blanche, bleue, grise, jaune, rose, rouge; tenture brochée, éclatante, épaisse, matelassée, murale, rigide; grande, large, lourde, magnifique tenture; boudoir, chambre, couloir, pièce, salle, salon à tentures; tenture de Jouy, de Lyon; tenture de (en) brocard, de cretonne, de damas, d'étoffe, de soie, de toile, de velours; tenture d'une alcôve, d'une chambre, d'un mur; accrocher, clouer, installer, poser, tendre une (des) tenture(s).
Papier de tenture ou papier-tenture. V. papier I A 5.Il y avait dans notre chambre un papier de tenture qui m'occupait beaucoup. Le fond était vert foncé uni, très-épais, verni, et tendu sur toile. Cette manière d'isoler les papiers de la muraille assurait aux souris un libre parcours, et il se passait, le soir, derrière ce papier, des scènes de l'autre monde (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 259).
B. −
1. Tissu d'ameublement, généralement plissé ou drapé, dont l'usage varie selon la place qu'il occupe et la manière dont il est disposé. Le lit que deux lourdes tentures Voilent du luxe ancien de leurs pâles peintures (Vigny, Poèmes ant. et mod., 1837, p. 154).Les tentures de velours jaune tirées devant les fenêtres (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 38).
En partic. Rideau d'étoffe servant à dissimuler une porte ou faisant office de porte ou de cloison. Synon. portière1.Ils écartent la tenture d'une des portes du fond, et contemplent Lucrèce qui travaille (Ponsard, Lucrèce, 1843, I, 2, p. 11).Elle ne perçut qu'une respiration d'homme derrière la tenture qui masquait le couloir (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 82).
P. métaph. Ses belles phrases, qu'accepte trop sincèrement le critique littérateur, pourraient bien n'être qu'une magnifique tenture dérobant le vide (Sainte-Beuve, Portr. contemp., Paris, Didier, t. 2, 1846, p. 280, note 1).
2. Pièce d'étoffe tendue sur les façades des maisons ou dans les églises à l'occasion de certains offices ou dans des circonstances solennelles. Je m'étonnai de voir toutes les fenêtres, tous les balcons, avec des tentures rouges bordées d'or, d'anciennes tapisseries aux façades des palais, du monde plein la rue qui semblait attendre. « La procession! » me dit mon cocher (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 48).Le chœur était habillé de tentures blanches à franges et, à gauche, (...) le trône abbatial (...) se détachait sur la draperie blanche (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 251).
En partic. Tenture (de deuil, funèbre, funéraire, mortuaire). Pièce d'étoffe généralement noire que l'on tend au-dessus de la maison d'un défunt ou dans l'église pendant la célébration funèbre. Elle n'avait jamais pénétré dans l'église quand il y avait la grande tenture noire (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 86).Des tapissiers étaient occupés à draper à la porte les tentures mortuaires (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 88).
REM.
Tenturé, -ée, adj.Recouvert, tendu de. Il y a des pièces (...) où on se sent toujours verveux. Les unes attristent (...); d'autres égayent, bien que tenturées d'étoffes calmes (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Portrait, 1888, p. 628).
Prononc. et Orth.: [tɑ ̃ty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1538 « ensemble des pièces de tapisserie servant à la décoration d'une chambre » (Est, s.v. obtentus); 2. 1589 « pièce d'étoffe dont on a tendu un mur » (Inv. de Catherine de Medicis, p. 56, Bonaffé ds Gdf. Compl.); spéc. 1690 tenture de deuil (Fur.); 3. 1690 « action de placer les tentures sur les murs » (ibid.). Dér. de tendre1*, avec infl. de tente1*; suff. -ure* (cf. parallèlement la forme tendure, 1573 d'apr. FEW t. 13, p. 197b). Fréq. abs. littér.: 629. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 488, b) 1 452; xxes.: a) 1 321, b) 684.