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TENEUR1, subst. fém.
A. − Vieilli. Suite continue de choses constituant un ensemble, continuité d'une chose dans la durée. Moralement, sa Correspondance [de Buffon] nous le montre partout, et dans toute la teneur de sa vie, sensé et digne (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 14, 1860, p. 323).
[Avec prise en compte de l'espace] Surface continue. Montrant à son innocente compagne le petit jour rond qui rompait de son vide la teneur unie du panneau: « Ce sera quelque domestique qui aura voulu espionner... » (Bourget, Cosmopolis, 1893, p. 438).
MUS. VOC. Chant principal tenu par un même ensemble de choristes; partie de la psalmodie presque toujours exécutée sur le même ton, qui règne de la fin de l'intonation jusqu'à la médiation, et de la médiation jusqu'à la terminaison. Chaque verset [du psaume dans sa forme grégorienne] se compose de deux parties: après la formule d'intonation réservée au premier verset (...), teneur sur la dominante (c'est-à-dire lecture recto tono), puis formule mélodique de médiante; ensuite, retour à la teneur, et formule mélodique finale (Potiron, Mus. église, 1945, p. 118).
B. − Ce qui est contenu exactement dans un texte, dans des propos, dans un ensemble d'éléments combinés et transmis à des fins d'information. La teneur d'une loi. Aux visites de l'évêque ou du provincial, le père Corbinon ne modifiait en rien la teneur de son cours (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 181).Le cinéma parlant n'ajoute pas seulement au spectacle un accompagnement sonore, il modifie la teneur du spectacle lui-même (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 271).
P. métaph. ou au fig.
Dans le domaine de l'affectivité.Contenu apte à provoquer l'apparition de tel ou tel sentiment. Les gens appelés par leur profession à manipuler, entreposer ou vendre des substances réputées pour leur teneur en joie: parfums, fruits, étoffes, finissent par en perdre la compréhension et même par en contracter le dégoût ou le mépris (Duhamel, Poss. monde, 1919, p. 99).
♦ Dans le domaine esthét.[Les symphonies de Beethoven] se colorent de reflets et s'estompent d'ombres qui les distinguent l'une de l'autre aussi bien que font leur tonalité, leur teneur mélodique (Chantavoine, Symph. Beethoven, 1932, p. 26).
♦ Dans les domaines intellectuel et moral.On ne saurait espérer fixer la teneur propre du conservatisme ou de la novation dans des systèmes d'opinions formellement identifiables (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 217).
C. − Proportion d'une substance déterminée, d'une réalité physique, contenue dans un mélange, dans un espace donné. Synon. quantité.Teneur constante, élevée, garantie en qqc.; faible, forte teneur d'un corps en qqc.; teneur en acide(s), en carbone, en eau. La grosse infirmière (...) ouvrit largement la fenêtre, la referma à demi, dosant la teneur de lumière (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 459).
Prononc. et Orth.: [tənœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1174-76 d'une tenur littéral. « selon un mouvement, un processus continu [cf. lat. uno tenore] ici: à la suite l'une de l'autre » (Guernes de Pont Sainte Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4038: Dous iraignes vit surdre des funz d'une tenur); 1355 d'une teneur « id. » (Bersuire, fo42 vods Littré: continuement et tout d'une teneur); b) 1669 (Du Perron cité ds Thieme, Hist. vers. fr., p. 183: Nostre langue se prononce quasi toute d'une teneur, sans changement de voix); 2. a) 1257 « ce que contient, ce que signifie un écrit en substance » (Texte cité ds Runkewitz, p. 37: des lettres dont la teneur est tex); b) 1462 selon cette teneur « selon ce texte, conformément à ce refrain » (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 956); 3. p. ext. a) 1563 jouxte la teneur de mon dessein « d'apr. le plan, les dispositions prévues sur ma représentation graphique » (B. Palissy, Recepte veritable, éd. A. Cameron, p. 44); b) 1601 (Charron, De la sagesse, éd. B. de Negroni, p. 451: l'on va contre la teneur de sa religion); c) 1610 (Deimier, Acad. de l'art poét., p. 577: une personne sacree prefere un terme qui est du tout contre la teneur de son cœur et de sa religion); 4. av. 1615 (E. Pasquier, Recherches de la France, p. 310: Ce malheureux Empereur (...) ne s'estoit-il pas sur son premier aage rendu Moine, accompagnant lors toute la teneur de sa vie de toutes œuvres charitables); 5. 1866 teneur en eau (d'un composé chim.) (Daubrée, Ac. des sciences, comptes rendus, t. 62, p. 663 ds Littré). B. 1377 mus. dans le plain-chant, partie appelée aussi taille ou ténor* (Gace de La Buigne, Roman des Deduis, éd. Å. Blomqvist, 8083). Empr. au lat.tenor subst. masc. « mouvement, processus continu (sans solution de continuité) [en partic. dans le syntagme uno tenore « d'un même cours, d'une manière égale »] », « suite, continuité (de conditions, événements), uniformité (d'apparence) », « accent de la voix, ton », « manière (dont les choses se passent); cours (de la vie, p. ex.) » et, à basse époque chez les juristes « dispositions (d'une loi, d'un texte...) ». En a. m. fr. a vécu également un autre subst. fém. tenor, tenour, teneur « terres, domaine (dont la possession est liée à certaines obligations vis-à-vis d'un seigneur) », dér. de tenir au sens qu'avait pris le mot dans le cont. de la féod. (v. tenir F 1), att. du xiies. au xves. (v. T.-L. et GDF, s.v. tenor1).