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TENANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst.
I. − Part. prés. de tenir*.
II. − Adjectif
A. − [Corresp. à tenir 1reSection I A 3; en parlant d'une pers.] Rare. Qui accapare (quelqu'un). [La grâce] est opiniâtre comme une femme, et comme une femme tenace, et comme une femme tenante (Péguy, Clio, 1914, p. 170).
B. − [Corresp. à tenir 1reSection III A 1; en parlant d'une chose] Rare. Qui est fixé à. Sa chemise était propre (...), avec un col qui, n'étant pas un « col tenant », ne tenait pas, malgré les gros boutons devant et derrière, et laissait voir un vieux cou ridé entre col et chemise (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 187).
P. métaph. Leur infirmité [des Modernes] est-elle assez profonde (...). Est-elle assez organique même, c'est-à-dire tenante, liée par la mémoire et dans la remémoration à l'articulation même du mécanisme organique (Péguy, Clio, 1914, p. 169).
C. − [Corresp. à tenir 1reSection III A 3 a; en parlant d'une chose] Qui demeure dans son état initial. Les sentiers de falaise sont habituellement d'une déclivité peu tenante; il s'offrent moins comme une route que comme une chute; ils croulent plutôt qu'ils ne descendent (Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 42).
D. − [Corresp. à tenir 1reSection III A 3 b; en parlant d'une chose] Rare. Qui a lieu, qui subsiste. Je me moquai de ma vivacité, et me rassis, rancune tenante: on voit qu'elle a duré longtemps (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 326).
Séance* tenante.
DR., vieilli. Les plaids tenants. V. plaid1B 2.
E. − [Corresp. à tenir 1reSection III B 1 a; en parlant d'un animal] Rare. Qui se maintient dans une position donnée. Cette colegiata [église collégiale], avec sa place caillouteuse, son escalier de pierre surveillé par des lions tenants (...), forme un ensemble d'une extraordinaire évocation (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 306).
III. − Substantif
A. − Subst. masc.
1. [Corresp. à tenir 1reSection I A 1] ARCHIT. Motif décoratif sur lequel figure un personnage soutenant un ornement ou un tableau (d'apr. Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
HÉRALD. [À propos d'une pers., de l'équivalent d'une pers.] Être humain, ange ou sirène tenant latéralement l'écu. Un immense écusson (...), sommé d'un heaume à lambrequins, avec des tenants de sauvages indiens (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 307).
2. [Corresp. à tenir 1reSection I A 4 a; à propos d'une pers.]
a) DR. Celui qui a reçu de quelqu'un l'usage d'un bien immobilier. Dans l'hypothèse d'un contrat de ce type, les capitaux investis par le tenant du fonds sont considérablement réduits vu le peu de valeur à l'hectare des friches ou des landes, et le risque est nul (Industr. fr. bois, 1955, p. 26).
b) Vx. Il est le tenant dans cette maison. ,,Se dit d'un homme qui va souvent dans une maison, et qui y est comme le maître`` (Ac. 1835, 1878).
3. [Corresp. à tenir 1reSection III B 1 b et IV a; à propos d'une pers.] HIST. Chevalier qui, dans un tournoi, entreprenait de tenir le champ ou le pas d'armes contre tout assaillant. Les tenants [des tournois chevaleresques] font publier par les cours voisines que tel jour en tel lieu ils se tiendront à la disposition de ceux qui voudront jouter contre eux (Prunières, Ballet cour Fr., 1914, p. 18).
P. métaph. Je n'ai point parlé non plus de cette joute de la Croix de Berny, de ce roman de société où il [Théophile Gautier] fut un des quatre tenants avec Mmede Girardin, Méry et Jules Sandeau (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 6, 1863, p. 331).
4. [Corresp. à tenir 1reSection III B 2 a; à propos d'une chose concr.; empl. seulement dans les loc. adj. d'un (seul) tenant(usuel), tout d'un tenant, tout en un tenant (vx)] Qui forme avec une ou plusieurs autres surfaces un espace continu. Synon. tout d'une pièce (v. pièce II C 2), tout d'une tenue*.Il a tant d'arpen(t)s/d'hectares (...) de bois, de vigne(s) tout d'un tenant (Ac.1798-1935).Tout immense que fût son domaine, elle ne possédait point des biens d'un seul tenant! On lui gâchait son parc, à cette princesse! (Queffélec, Recteur, 1944, p. 67).
P. anal. [Pour une durée] Quarante heures, a dit le berger, quarante heures d'un seul tenant, comme un fil de sabre (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 32).
P. métaph. L'honneur d'un peuple est d'un seul tenant (Péguy, Notre jeun., 1910, p. 206).
5. Au plur. [Corresp. à tenir 1reSection III B 2 a et b; à propos de choses] Pièces de terre qui en bordent une (ou plusieurs) autre(s) sans en être séparées. Terrain de plusieurs tenants, exposé au Sud. Culture maraîchère préférable mais non imposée (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 559).
Les tenants et les aboutissants. V. aboutissant II B 1 et 2.
6. [Corresp. à tenir 1reSection III C 1; à propos d'une pers.] Vx, fam. Amant en titre, homme avec lequel une femme établit, à une date donnée et de manière reconnue, des relations amoureuses. Gargouillard (...) était le tout dernier tenant officiel de Bonne-Ame, un amant de cœur de trois semaines (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 87).
7. [Corresp. à tenir 1reSection III C 2; à propos. d'une pers.] Celui qui soutient une opinion, défend une doctrine, prend parti pour une personne, contre les adversaires de cette opinion, de cette doctrine, de cette personne. Synon. adepte, champion, défenseur, partisan.Il ne lui déplairait pas [à Barrès] que son œuvre portât contre l'héritage romantique, contre les suivants et les tenants du « musicien extravagant » (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 43).V. lié II A 2 a ex. de Goldschmidt.
B. − Subst. [Corresp. à tenir 1reSection I A 4 a; à propos d'une pers.] SPORTS. Celui, celle qui détient un titre, un challenge. Le tenant du titre. Le coureur Gérardin (...) ayant réalisé dans le brassard-rente de Paris-Soir (...) un temps qui n'a jamais été amélioré (...) doit être considéré comme tenant du brassard (L'Œuvre, 8 févr. 1941).Il est probable que la tenante ne défendra pas son titre [au tennis] (Petiot1982).
P. anal. Être parisien confère une sorte de primauté à l'heureux tenant de ce titre (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 172).
Prononc. et Orth.: [tənɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 3 250. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 453, b) 6 041; xxes.: a) 5 725, b) 4 194. Bbg. Quem. DDL t. 37 (s.v. tenant-lieu). − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 79.