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TENANCIER, -IÈRE, subst.
A. − Subst. masc., DR.
1. [Sous l'Ancien Régime] Celui qui possédait en roture des terres dépendantes d'un fief auquel étaient dus des cens ou autres droits. De l'autorité seigneuriale, il subsistait une part de la justice, la police du village, des prérogatives honorifiques, des monopoles comme la chasse (...), le servage, surtout dans le centre et l'est de l'Europe, et enfin la propriété éminente du sol que traduisaient les redevances réelles des tenanciers (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 51).
Franc tenancier. ,,Celui qui tenait une terre en roture, mais qui en avait racheté les droits`` (Bouillet 1859).
2. Mod. ,,Fermier d'une petite métairie dépendant d'une grosse ferme`` (Cap. 1936). Les agents des landlords ayant conseillé à la duchesse de Sutherland de consacrer ses terres à l'élevage du mouton plutôt que de les laisser à des tenanciers qui payaient mal leurs fermages (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 279).
B.Subst., lang. admin., ou parfois péj. Celui, celle qui gère, qui tient un établissement soumis à une autorisation d'ouverture et à une surveillance des pouvoirs publics. Tenancier, tenancière de bar, de café, d'hôtel, de maison de jeux, de maison publique. Ce devait être quelque tenancière de grande maison de filles, une maquerelle en voyage (Proust, Sodome, 1922, p. 858).La bonne femme, c'était la tenancière du bistro (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 199).
P. anal., sans valeur péj., surtout au fém. Tenancière de cabinets, de lieux d'aisance, de chalet de nécessité; tenancière de vestiaire. Le jeune homme passe devant la boutique. Il remarque la tenancière. Un simple journal à demander le matin et l'après-midi, voilà un commencement de relations qui se change en une cour (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 83).
REM.
Tenance, subst. fém.,dr. (anc. régime). a) Condition, situation juridique du tenancier. Vers le quinzième siècle, une révolution s'accomplit (..). La féodalité devint territoriale. Le clan se transforma en tenance (Bourget, Ét. angl., 1888, p. 72).b) Fief, possession. Sa majesté a par an sept cent mille livres sterling de liste civile, sans compter les châteaux (...) fiefs, tenances (...), prébendes, dîmes et redevances (Hugo, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 104).
Prononc. et Orth.: [tənɑ ̃sje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1461 Saint-Blin (Haute-Marne) « celui qui tient des terres en roture, dépendantes d'un fief auquel il est dû des cens ou autres droits » (Ordonnances des rois de France de la troisième race, éd. De Pastoret, t. 15, p. 83); b) 1617 « fermier d'une petite métairie dépendant d'une plus grosse ferme » (A. d'Aubigné, Faeneste, I, 1, éd. H. Weber, p. 676); 2. 1893 « celui qui tient une maison de jeu, de prostitution » (DG). Dér. de l'a. fr. tenance « propriété, possession » (xiiies. ds Gdf. et T.-L.; également att. aux sens de « gage » et de « liaison » au xiies., ibid.), lui-même dér., à l'aide du suff. -ance*, de tenir*. Cf. a. fr. tenëor « tenancier » (ca 1175, Chronique Ducs Normandie, 12864 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 61. Bbg. Quem. DDL t. 27 (s.v. tenancier-guide).