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TENAILLER, verbe trans.
A. − HIST. DE LA JUSTICE. Torturer quelqu'un en lui appliquant des tenailles, le plus souvent rougies au feu, sur différentes parties du corps pour les brûler, les tirer, les couper. Synon. supplicier.Ravaillac, assassin de Henri IV, fut tenaillé aux mamelles, aux bras et aux cuisses (St-Edmet. 51828).Alberto fit brûler vive sa femme et tenailler Jean d'Este (Péladan, Vice supr., 1884, p. 17).V. lettrine ex. de France.
B. − Au fig. Synon. torturer.
1. Faire souffrir, causer, infliger une douleur physique aiguë, lancinante. [Capi] reste en arrière pour chercher dans un tas d'ordures s'il ne trouvera pas un os ou une croûte, car la faim lui tenaille aussi l'estomac (Malot, Sans fam., 1878, p. 325).Ces hommes (...) avaient été tenaillés par la fatigue (Barbusse, Feu, 1916, p. 364).
2. Causer une vive souffrance morale, déchirer, étreindre avec force; importuner, tourmenter sans relâche. Être tenaillé par la douleur, le doute, la jalousie. Une femme jalouse me tenaillait le cœur (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 184).V. harper2A ex. de Huysmans.
REM.
Tenaillant, -ante, part. prés. en empl. adj.[Corresp. à supra B] Qui torture, tourmente sans relâche. Une faim tenaillante. Quelque chose de plus pénible et de plus tenaillant que tout ce qu'il avait ressenti et souffert depuis une demi-heure oppressait le prêtre (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 88).La pitié, je l'ai ressentie, forte et tenaillante, en voyant souffrir Valdemar Henningsen (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 96).
Prononc. et Orth.: [tənɑje], [-a-], (il) tenaille [-nɑ:j], [-a-]. V. tenaille et -ailler. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1549 « tourmenter un criminel avec des tenailles ardentes » (Est.); 2. 1573 « faire souffrir, causer une vive douleur » (Desportes, Diane, II, 8, éd. V. E. Graham, second livre, p. 207, 11). Dér. de tenaille*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 74.
DÉR. 1.
Tenaillement, subst. masc.a) Hist. de la justice. [Corresp. à supra A] Action de tenailler, de torturer avec les tenailles. À ce premier supplice succéda le tenaillement avec des pinces ardentes aux mamelles, aux bras, aux cuisses et aux gras des jambes (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 565).Voir rouer un pauvre diable, cela vaut-il une si longue attente? (...) Si c'était quelque bel écartèlement à quatre chevaux (...), quelque tenaillement avec pinces de fer rouge (...); oh! alors, je ne dis pas (Gautier, Fracasse, 1863, p. 470).b) Au fig. [Corresp. à supra B] Fait de tenailler, d'être tenaillé par la souffrance; douleur, tourment physique ou moral. Le tenaillement de la faim, du remords. N'était-ce pas monstrueusement inutile, ce tenaillement des chairs, ces muscles brûlés et tordus, lorsque le mal s'attaquait à un pauvre corps de fille, d'une blancheur si délicate? (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 920). [tənɑjmɑ ̃], [-a-]. V. tenaille. 1reattest. 1611 (Cotgr.); de tenailler, suff. -(e)ment1*.
2.
Tenailleur, subst. masc.,hist. de la justice. [Corresp. à supra A] Celui qui applique la tenaille. Laissez ces pinces, ce n'est pas votre affaire, c'est bon pour les gens de justice quand on a l'épée au côté, on ne se fait pas tenailleur (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 543).Apollon: Ton empire est ailleurs. Va parmi les bourreaux, parmi les tenailleurs Qui torturent les chairs sur les champs des supplices (Dumas père, Orestie, 1856, III, 3, p. 179). [tənɑjœ:ʀ], [-a-]. V. tenaille. 1reattest. 1830 (Balzac, loc. cit.); de tenailler, suff. -eur2*.