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TEMPO, subst. masc.
A. − MUSIQUE
1. Vitesse d'exécution d'un morceau, généralement donnée au début par les indications chiffrées du métronome. Synon. mouvement.L'arbitraire de l'interprète ne peut désormais s'exercer ni sur le tempo, stipulé métronomiquement à chaque pas, ni sur les valeurs, notées avec exactitude, ni sur la teneur des accords, ni sur les pédales, ni sur aucune nuance susceptible d'être consignée par écrit (Arts et litt., 1936, p. 60-10).La désignation du tempo a changé. Elle était d'abord: « allegro ». Puis, Beethoven se ravise: − « nicht zu geschwind » (Pas trop vite)! (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 177).
[Suivi d'une indication en ital. pour préciser le mouvement] Tempo largo*, moderato*, allegro*, presto*, rubato*. La tristesse abat, ralentit le cours des humeurs, et nous porte au tempo largo (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 140).MmeEdwards (...) a joué quelques mazurkas, avec fluidité, charme, mais à la manière artiste, avec ce tempo rubato qui me déplaît si fort, ou, pour parler plus exactement: sans plus tenir aucun compte de la mesure, et avec des accents subits, des sursauts, des effets (Gide, Journal, 1915, p. 518).
Loc. A tempo, a tempo primo. Notation indiquant à l'interprète qu'il faut reprendre le mouvement du début ou premier mouvement. Suivez exactement le a tempo, sans aucun ritardando d'expression (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 265).
2. [Notamment dans la mus. de jazz] Ensemble des éléments rythmiques d'un morceau qui lui donnent son style particulier, son caractère. Synon. rythme, cadence.Tempo rapide. Sur le tempo lent, Hawkins, depuis 1929, s'est fortement inspiré de Louis Armstrong (Panassié, Jazz hot, 1934, p. 143).
[Suivi d'un compl. indiquant un genre musical (ou une mesure) au rythme partic.] Tempo di marcia (marche), di minuetto (menuet), tempo di sestupla (mesure sextuple). [Haydn] a écrit des fugues en tempo di sestupla qui, dès que le mouvement devient vif, sont absolument de style bouffon (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 140).
B. − P. anal.
1. LITT., THÉÂTRE. Allure particulière qu'un auteur donne au déroulement de son œuvre et qui a pour effet le développement (et le dénouement) plus ou moins rapide de l'action. Synon. rythme.Chez Keats, il y a dans toute pièce suprême je ne sais quelle superposition de trajets suivis par l'agencement des mots, et le plus haut situé de tous, le plus unique, c'est celui qui semble naître de l'attouchement d'une étoile par un fruit. Et ceci nous expliquerait sans doute pourquoi le tempo de Keats est, et doit être, si lent (Du Bos, Journal, 1922, p. 205).Pour ce qui est de Kaiser c'est plutôt une cadence, un rythme, un tempo qu'il a fourni au théâtre expressionniste (Arts et litt., 1936, p. 30-7).
P. anal., CIN. C'est un film d'amour, mais avec la rapidité, l'activité que j'aime au cinéma. Un tempo d'action (Arts loisirs, 4 mai 1966, p. 55, col. 1).
2. LING., PHONÉT. Allure de l'énoncé (lente, rapide, saccadée) qui est donnée par la fréquence de l'accent rythmique. En règle générale, la prose est d'un tempo plus rapide que la poésie (...) La prose de M. Jourdain veut être comprise (...). La poésie, elle, savoure (Morier1961, 1975).
PATHOL. Troubles du tempo. ,,Altération du rythme et du mouvement du langage parlé`` (Lafon 1963). Les troubles du tempo (...) coïncident toujours avec de graves troubles de la mimique (Porot1960).
3. PSYCHOL., lang. cour. Rythme naturel et spontané, propre à chaque individu, qui se traduit par une vivacité plus ou moins grande dans les gestes, la parole, l'écriture, etc. Je remarque encore un autre trait de cet « impetus » de l'enfance à la vieillesse: c'est son rythme, je dirais mieux son « tempo »; il n'y a aucune absurdité, sinon dans les mots et par rapport aux notions physiques de vitesse et d'accélération, à dire que la vie ne va pas aussi vite à tous les âges (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 406).Dans le chœur discordant que nous formons, chacun, en réalité, évolue selon son tempo et son rythme propres, développant pour lui-même la loi interne et qualitative de son égoïté (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 190).
REM.
Tempiste, subst. masc.,mus. [Néol. créé par Stendhal] Spécialiste du tempo, que ce soit dans l'écriture ou dans l'interprétation. Les Italiens sont bien loin des Allemands, dont la musique baroque, dure, sans idées, serait à faire sauter par la fenêtre, s'ils n'étaient pas les premiers tempistes du monde (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t. 1, 1817, p. 404).
Prononc. et Orth.: [tεmpo], [tε ̃-]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930 [tε ̃-]; Warn. 1968, Lar. Lang. fr. [tε ̃-], [tεm-]; Rob. 1985 [tεm-]. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 309: un tempo plur. des tempos. Étymol. et Hist. 1. 1765 mus. tempo di gavotta, tempo di minuetto [it. ds le texte] (Encyclop.); 1842 a tempo (Ac. Compl.); spéc. 1934 jazz (Panassié, Jazz hot, p. 111: tempo rapide); 2. a) 1905 ling. (J. Bloch, A. Cuny, A. Ernout, trad.: K. Brugmann, Abrégé de grammaire comparée, p. 230 ds Quem. DDL t. 39); b) 1922 p. ext. « rythme de déroulement d'une action » ici, en parlant de la marche d'une personne (Du Bos, Journal, p. 204); spéc. id. « rythme d'une œuvre littéraire » (Id., ibid., p. 205). Mot ital. att. comme terme de mus. dep. le xvies. (Varchi ds Tomm.-Bell.) et signifiant propr. « temps », du lat. tempus (cf. temps). Fréq. abs. littér.: 68. Bbg. Hope 1971, p. 365.