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TÂTILLON, -ONNE,(TATILLON, TÂTILLON) adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − [En parlant d'une pers.] Qui attache de l'importance aux détails, qui est exagérément minutieux, exigeant, attaché aux principes. Gens tatillons et stricts; homme tâtillon et despotique. [Le retraité] est si tatillon, si touche-à-tout, si minutieux (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1841, p. 516).Sylvaine était autoritaire et désordonnée. Fernande était geignarde, acide et tatillonne. Elle passait sa vie à remettre les objets en place (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 139).
En partic. Précis, qui hésite à se décider sur le choix de quelque chose. Grand se montra tatillon sur le choix des termes (Camus, Peste, 1947, p. 1241).
B. − [En parlant d'un état d'esprit, d'un caractère] Minutieux, excessif dans l'utilisation du détail; maniaque. Synon. méticuleux.Esprit, pédantisme tatillon; bureaucratie, méchanceté, médiocrité, routine, scrupulosité, sensibilité, surveillance tatillonne; justice stricte et tatillonne; corporatisme étroit et tatillon. Les lettres de Madame sont bien écrites, ça c'est vrai. Mais elles révèlent un caractère tâtillon et méticuleux... Ah! il lui en faut des explications et des commentaires, et des pourquoi, et des parce que (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 13).Je pris... l'arme... Cran de sûreté, chargeur plein, six balles, détente, rien de sorcier, un jeu d'enfant. Qui me chercherait des poux avec une insistance trop tâtillonne prendrait incontinent six balles dans la matière cérébrale (R. Belletto, L'Enfer, 1986, p. 194).
− Dans le domaine de la litt., de la peint.Précis, descriptif, accumulant beaucoup de détails. Goût tatillon de la précision; style hésitant et tatillon. Cette accumulation, cette redondance des si − le vocable rationaliste par excellence, les si tâtillons, maniaques, aboutissant au tic même de l'intellect, que tout cela évoque péniblement l'attitude contemporaine, à base d'anti-générosité (Du Bos, Journal, 1928, p. 85):
[C'est] ce Degas de la fin, libre et décidé, que les peintres modernes aiment, négligeant absolument le premier Degas, prisonnier des conventions périmées de l'École et rédigeant cet inventaire tatillon des êtres et des choses dans tous les détails dont nous avons vu la vanité. Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 20.
II. − Subst., vieilli. Personne irrésolue. Le mari marche dans la chambre, se demandant ce qu'il fera de sa soirée; voilà la femme agacée, elle se lève comme par un ressort, et, de sa voix brève, vibrante: « Qu'est-ce que tu fais à tourner comme en cage? Auras-tu fini aujourd'hui? Voilà bien les hommes, des tatillons qui ne se décident jamais. » (Taine, Notes Paris, 1867, p. 63).
[Avec la forme masc. empl. au fém.] Personne maniaque. Avez-vous fini le chapeau de mademoiselle de Mussy? (...) Tâchez qu'il n'y ait rien à redire, car c'est une tâtillon s'il en fut jamais (Leclercq, Prov. dram., Mariage manqué, 1835, 1, p. 54).
Prononc. et Orth.: [tatijɔ ̃], fém. [-ɔn]. Warn. 1968, parfois [tɑ-]. Att. ds Ac. dep. 1762; 1798: fém. une tatillon; 1835, 1878: une tatillon ou une tatillonne; 1935: une tatillonne. De nombreux ex. supra avec accent circonflexe. (timbre [ɑ] qui s'explique par infl. de l'étymol.). Étymol. et Hist. a) N. propre 1695 veuve Tatillonne (Gherardi, Retour de la foire de Bezons, liste des personnages ds DG); b) subst. 1743 tatillon fém. « femme trop méticuleuse » (Trév.); 1798 tatillonne fém. « id. » (Ac.); 1762 tatillon masc. « homme trop méticuleux » (Ac.). Dér. de tâter*; suff. -illon (cf. -ille et -on). Fréq. abs. littér.: 41.