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TASSER, verbe
A. − Empl. trans.
1. Vx, rare. ,,Mettre en tas des choses pour qu'elles tiennent moins de place`` (Boiste 1823 et 1834). Tasser le blé (Boiste 1823 et 1834). Tasser de la paille, des fagots (Littré).
2. Comprimer, dans un espace restreint ou non (une matière, des objets, un corps) pour (lui/leur) donner une plus grande consistance, (en) réduire le volume. Tasser de la terre. Il y a aussi toute une clientèle flottante d'épaves, de pauvres hères charriés là par on ne sait quelles vagues de misère (...) et qui (...) tassent longuement leur pain dans leur soupe avant d'y enfoncer la cuillère (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 711).
P. métaph. Il est beaucoup plus long de tasser trois grandes colonnes de mots que de faire un volume d'idées (Baudel., Art romant., Comment on paie ses dettes, 1846, p. 393).
[P. ell. du compl.] Synon. de presser.Les choux (...) sont découpés en minces lanières qu'on entasse dans des cuves de chêne en ajoutant du sel et des aromates. On tasse fortement (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 98).
BEAUX-ARTS. Ne pas donner le développement nécessaire à (une figure, un groupe) dans une œuvre de peinture ou de sculpture (d'apr. Littré).
CIN., vieilli. ,,Réduire le métrage d'un film en pressant le jeu, ou le temps de projection en accélérant le déroulement de la bande`` (Giraud 1956).
INFORMAT. ,,Action de resserrer dans un plus petit espace. Tasser un fichier, les informations sur disques`` (Ging.-Lauret 1973); ,,enlever ce qui a été annulé au cours de la mise à jour précédente et rendre les enregistrements jointifs`` (Ging.-Lauret 1973). Mettre des informations numériques sous forme condensée (d'apr. Ging.-Lauret 1973).
3. Faire tenir (une/des personne(s), un inanimé) dans un espace restreint, en la/le(s) serrant contre un(e)/d'autre(s). Synon. entasser.Quelques personnes descendirent, quelques autres montèrent: j'étais de celles-ci. On me tasse sur la plate-forme [de l'autobus] (Queneau, Exerc. style, 1947, p. 98).
4. SPORTS. Serrer dans une épreuve (un adversaire) contre la corde, un obstacle ou contre un autre concurrent. Nous fûmes sérieusement « tassés » sur la berge (L'Auto, 9 sept. 1932ds Petiot 1982).
5. Arg. ,,Rosser`` (Esn. 1965).
B. − Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne une réalité naturelle, une constr.] Présenter une diminution de hauteur absolue ou par rapport à un repère, sous l'effet de son propre poids ou sous celui d'une cause externe; s'accumuler dans un espace restreint. Les ténèbres se tassèrent entre la terre et le ciel rapprochés (Hamp, Marée, 1908, p. 50).Les poutres sculptées de l'auvent, parfois une cheminée en marbre témoignent de leur ancienne dignité. Elles se tassent un peu plus chaque année et la grande aile fatiguée d'un de leurs toits touche presque la terre (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 186).
P. métaph. Les années vont de plus en plus vite à mesure qu'elles se tassent plus nombreuses les unes sur les autres (Loti, Journal, 1878-81, p. 38).
2. [Le suj. désigne une pers. ou l'un de ses attributs] Se ramasser sur soi-même sous l'effet de l'âge, de la maladie ou pour faire face à une situation donnée. Synon. se recroqueviller.Se tasser avec l'âge. Tout son visage s'était tassé, ses lèvres avançaient comme un mufle; il roulait de gros beaux yeux mystifiés (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 71).
Au part. passé. Avoir le corps tassé; un vieux tassé. Tarrou s'était levé pour se percher sur le parapet de la terrasse, face à Rieux, toujours tassé au creux de la chaise (Camus, Peste, 1947, p. 1418).
3. [Le suj. désigne un ou plusieurs animés] Se serrer l'un/les uns contre l'/les autre(s), le plus souvent dans un espace restreint. Synon. s'entasser, se presser.Un petit monsieur à impériale, qui était le secrétaire de l'Institut, se montra sur la porte et tout le monde se tassa autour de lui (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 26).
4. Fam. Perdre de son intensité. Synon. s'apaiser, se calmer.Quand nous entrâmes, le vent du corridor fit osciller ces flammes (...). Puis, le souffle se tassa, et les flammes redevenues rigides dardèrent de nouveau parmi les ténèbres leurs immobiles becs rouges (Benoit, Atlant., 1919, p. 157).
Au fig. [Le suj. désigne le plus souvent une situation, une réalité hum.] Perdre son caractère de gravité, retrouver son cours normal. Ça se tasse. Puis, avec les années, les événements, les duels, les procès, les manifestations publiques, les choses se tassèrent et nos confrères s'habituèrent à nous comme à une maladie chronique (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 228).
5. Empl. pronom. réfl. indir., arg., pop. Se tasser qqc.Absorber quelque chose en abondance. Synon. pop. s'envoyer, se taper.Se tasser des apéritifs. Saïgon, Cholon, le quartier des Chinois... Ah! Vous allez vous en tasser des œufs pourris et du riz aux cafards (Tharaud, Paris-Saïgon, 1932, p. 21).
C. − Empl. intrans.
1. [En parlant de la végétation] S'élargir en formant une touffe épaisse, devenir plus compact. Cette oseille commence à bien tasser, cette giroflée a bien tassé (Ac.1798-1935).
2. [En parlant d'une matière, d'un objet constr.] S'affaisser sous l'effet de son propre poids ou sous celui d'une cause externe. Oh! c'est solide, répondit tranquillement l'ouvrier.Comment solide!... Mais la roche tasse déjà, et vous plantez des bois à plus de deux mètres, d'un air de regret! (Zola, Germinal, 1885, p. 1177).
3. Arg. [En parlant d'une pers.] ,,Taper, cogner`` (Esn. 1965).
REM.
Tas, subst. masc.,arg., pop. Coup. À présent qu' me v'là dans les planques Et qu' je n' peux plus t' coller des tas, Tu n' te figur's pas c' que tu m' manques (Bruant1901, p. 130).
Prononc. et Orth.: [tɑse], (il) tasse [tɑ:s]. Martinet-Walter 1973 [ɑ] 11/17, [a] 6/17. V. tas, tasse. Att. ds Ac. 1694 et dep. 1762. Étymol. et Hist. A. 1. Mil. du xiiies. trans. « mettre en tas, entasser » (Delisle, Ét. sur la condition de la Classe agric. en Normandie, p. 669); 2. a) α) 1552 « presser, comprimer » (Jodelle, L'Eugene, I, 1 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 20); β) 1832 être tassé (de personnes) « entassé » (Hugo, N.-D. Paris, p. 458); b) bien tassé α) 1903 « bien rempli » (J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, ii ds Quem. DDL t. 6); β) 1916 « au moins, pour le moins » (Barbusse, Feu, p. 25: Il faut cinq heures bien tassées, mais pas plus); γ) 1939 « bien envoyé, féroce » (Romains, Hommes bonne vol., p. 181); 3. 1902 cycl. (L'Auto, 27 août ds Petiot). B. 1. a) 1694 bastiment tassé (Corneille); b) α) 1832 pronom. « s'affaisser sur soi-même (d'une construction, d'un sol) » (Hugo, op. cit., p. 159); β) 1848 part. passé « recroquevillé (d'une personne) » (Sand, Fr. le Champi, p. 66); 2. 1900 pronom. « s'arranger » (Colette, Cl. école, p. 228). C. 1752 intrans. terme de jard. (Trév.). Dér. de tas*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 250. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 99, b) 420; xxes.: a) 501, b) 450.
DÉR.
Tassage, subst. masc.Action de tasser. a) [Corresp. à supra A 2] Il est important que la terre soit bien tassée au pied de l'arbre (...). Cette opération de tassage vous permet aussi de vérifier si les racines sont bien enterrées (Rustica hebdo, 21-27 oct. 1981, no617, p. 19).b) [Corresp. à supra A 3] INFORMAT. (multiprogrammation). ,,Phénomène de dégradation de la puissance utile d'un ordinateur provoqué par une surcharge des canaux d'accès`` (Morvan Informat. 1981). c) [Corresp. à supra A 4] SPORTS (patin.). Synon. de tassement.Le tassage à la corde est jugé par un ou des commissaires de virage (Mémo-Sport, 1948ds Petiot 1982).− [tɑsa:ʒ], [ta-]. Lar. Lang. fr. [a]; Pt Rob., Rob. 1985: [ɑ]. Martinet-Walter 1973, 9/17 [ɑ], 8/17 [a]. V. tas, tasse. − 1resattest. a) 1890 « action de tasser, son résultat » (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., t. 1, p. 154), b) 1906 sport (Vie au Grand Air, 9 févr. ds Petiot); de tasser, suff. -age*. Att. en norm. pour désigner une corvée consistant à mettre des choses en tas (1422, doc. ds Gdf.: tassaige).
BBG.Quem. DDL t. 16.