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TARIFER, TARIFIER, verbe trans.
A. − [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.]
1. Rare. Soumettre à un tarif, à une imposition proportionnelle. L'impôt exécré, celui dont le souvenir grondait encore au fond des hameaux, c'était la gabelle odieuse, les greniers à sel, les familles tarifées à une quantité de sel qu'elles devaient quand même acheter au roi (Zola, Terre, 1887, p. 78).
2. Rémunérer quelqu'un en évaluant le prix de ses services. À présent, il y a les traitements de mes hommes.Ah! dit le capitaine, je connais tes mérites, mais il faut voir tes hommes à l'œuvre pour les tarifier sûrement (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 77).
Part. passé adj. Il va passer la nuit chez une poule tarifiée qui l'attend, paraît-il (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 360).
B. − [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Fixer d'après un tarif le montant de certains droits, le prix d'une marchandise, la rémunération d'un service; soumettre à un tarif. Tarifer les transports, les marchandises. Nos monuments, monsieur, sont tarifiés à tant le mètre, en pierre de taille ou en marbre (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 281).Ces discussions au restaurant ou avec les cochers au sujet des pourboires. J'aime à savoir d'avance ce que je dois payer. J'aime que tout soit tarifié (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 99).
Part. passé adj. Honoraires médicaux tarifés. Le pourboire, cette générosité essentiellement française, prouve l'humanité d'une nation. Elle veut, la France, qu'à la rémunération tarifée du travail ou du service, il s'ajoute un peu de joie, un peu de bon temps, un peu d'ivresse (Goncourt, Journal, 1887, p. 655).
C. −
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou une chose] Évaluer à prix d'argent. Qui tarife l'autel, l'antienne, l'oraison, Qui, par devant superbe et vendu par derrière, Offre au riche et refuse au pauvre sa prière (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 1050).Je ne vous raconterai pas ces jeunes recrues insultées par leurs supérieurs hiérarchiques et dont la peau est tarifiée à dix marks (Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 240).
Part. passé adj. Toute la philosophie de l'amour tarifié est dans cette scène où, après être volontairement entré, poussé par un désir de bête, le monsieur réfléchit et, devenu plus froid, finit par demeurer insensible aux offres (Huysmans, Art mod., 1883, p. 126).
Empl. pronom. Vous peintre, vous artiste, homme de lettres, vous ministre futur, vous chiffrez vos espérances, vous les taxez, vous vous tarifez je suppose à cent mille écus (Balzac, Gaudissart, 1834, p. 32).Ne croyez plus en personne. Ils mentent tous. Toutes choses aujourd'hui se tarifent et se vendent (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 55).
2. Évaluer la gravité d'une faute et la punition, la sanction correspondante. Chaque faute, chaque péché, est encore puni de coups de fouet; le manquement à la prière et à la messe est tarifé, et la punition est administrée aux hommes ou aux femmes, à la porte de l'église, par ordre du curé (Voy. La Pérouse,t. 2,1797,p. 348).« (...) pour cette rousse en bonnet bourguignon je réciterais sans me plaindre vingt dizaines de chapelet... Huit jours de maigre ne payeraient pas trop la volupté que promettent les hanches de cette manière d'Andalouse en mantille... » Ainsi plaisantait-il avec lui-même, sûr que la Providence tarifait de la sorte ces peccadilles (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 477).
Part. passé adj. La casuistique naissait assez logiquement de l'idée d'un pouvoir méticuleux avec lequel l'homme a un compte ouvert de crimes tarifés (Renan, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p. 93).
REM.
Tarifage, subst. masc.,rare. Synon. de tarification (infra dér.).Le tarifage des matières d'or et d'argent ne subit aucun changement jusqu'en 1771 (Shaw, Hist. monnaie, 1896, p. 133).Elle déblatère, immobile et aigre, contre le tarifage du vin (Barbusse, Feu, 1916, p. 79).
Prononc. et Orth.: [taʀife], [taʀifje], (il) tarife [taʀif], (il) tarifie [taʀifi]. Ac. dep. 1762: tarifer. Pt Rob. 1980: tarifer ou tarifier, mais Rob. 1985 uniquement tarifer. Étymol. et Hist. 1. a) 1723 « fixer, d'après un tarif, des droits ou des prix de marchandises, de services, etc. » (Ch. I. Castel de Saint-Pierre, Projet de taille tarifée, pour faire cesser les maux que causent en France les disproportions ruineuses dans les répartitions de la taille arbitraire, Paris ds Cioranescu 18e, no58698); 1828 tarifier (Dict. class. de la langue fr. d'apr. Robert G. Mots et dict.); 1883 spéc. amour tarifié (Huysmans, loc. cit.); b) 1733 « soumettre (quelqu'un, une ville, etc.) à un tarif (pour le paiement de droits, d'impôts, etc.) » (Mémoire de l'Intendant de la Généralité de Paris, 18 oct. ds Fr. mod. t. 39, p. 157: tariffer huit des principales villes de cette Généralité); 2. 1771 fig. « évaluer à prix d'argent » (Helvetius, De l'homme, p. 155: on payoit tant pour le meurtre d'un chevalier [...] tout étoit tarifé). Dér. de tarif*; dés. -er. Tarifier par attraction des verbes en -(i)fier. Fréq. abs. littér.: 20.
DÉR.
Tarification, subst. fém.Action de tarifer (supra B); résultat de cette action. Synon. tarifage (supra rem.).Tarification du kilo de pain; tarification des communications téléphoniques, des transports; tarification kilométrique; système de tarification; mise en place d'une nouvelle tarification. La tarification des produits (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 83).Nécessité d'une tarification des honoraires opposable aux médecins, sans que ces derniers aient la possibilité de les faire varier en fonction de critères subjectifs (Meynaud, Groupes pression en Fr., 1958, p. 241). [taʀifikasjɔ ̃]. 1reattest. 1832 (E. Sully Brunet, Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres, Paris, Selligue ds Catal. gén. des livres imprimés de la Bibl. Nat.); de tarifier (tarifer), assimilé aux verbes dér. au moyen du suff. -ifier*, suff. -(a)tion*.
BBG.Ciureanu (P.). Parole commerciali francesi di origine italiana. Bolletino dell' Istituto di lingue estere. 1951/52, t. 2, pp. 94-95.